Extraits

On ne veut jamais me faire du mal, mais on m’en fait quand même.

Parce que je suis trop gentille.

Parce que je suis trop sage.

J’ai beau me débattre contre ces qualificatifs de toutes mes forces, ce n’est plus suffisant.

Oui, c’est bel et bien la goutte d’eau proverbiale.

Le vase de ma patience déborde.

Le vase de ma bienséance dégueule.

J’en ai marre, putain ! J’en ai vraiment, vraiment, vraiment marre d’être le bouche-trou de service !

C’est terminé.

Je ne me détournerai plus jamais de la vérité, la seule qui compte.

D’un doigt, je caresse le flocon de neige imprimé sur ma peau. Disparaître et fondre ? Non, merci, ça suffit.

Se taire ne mène jamais qu’à plus de souffrances et de désillusions.

Abandonnez ceux qui s’abandonnent eux-mêmes.

Elle m'aime. Moi, le vrai moi. Celui que, même moi, je n'aime pas. Celui que personne avant elle n'avait jamais réussi à atteindre, mais que beaucoup sont parvenus à blesser sans même s'en apercevoir. Sans même s'en soucier.

— Si ça n’a pas marché, là encore, c’est ma faute : dès que je suis rentré, la première chose que j’ai faite, c’est me rendre à ton appartement. Comme un drogué en manque, j’ai couru chez mon dealer préféré !

Du bout des doigts, je caresse le flocon blanc par-dessus le film plastique qui le protège des infections. Des sévices du monde réel.

— Ça ne disparaîtra pas, hein ?

Je ne sais pas exactement ce que je demande, mais Oksana semble me comprendre.

— Ça ne disparaîtra jamais, Max. C’est une trace indélébile, cette fois.

Sa réponse apaise mon cœur douloureux.

Pourquoi ça fait toujours moins mal avec toi, Sana ?

L'amour, comme une couleur, a laissé sur mon coeur une tache bleue.

L'amour, comme une blessure, a laissé sur mon coeur un petit creux.

L'amour, ô l'amour, m'a frappée.

L'amour, ô l'amour, m'a dévastée.

Et m'a laissé tomber, toute seule, l'âme bleutée...

— Oksana a transformé ta paire de couilles en petits ovaires. Tu vas bientôt avoir les seins qui poussent, mec !

— Bien sûr ! Est-ce que tu as déjà déjeuné ?

— Non, madame, réplique Max, si poli que c’en est louche

— Alors, installe-toi. Jacob et moi, nous allons te préparer une omelette.

Mon père se fige, dans l’expectative.

— Ah bon ? Nous allons faire ça ?

Ma mère se lève, détache Jojo des bras de Max et pousse mon père en dehors de la pièce.

Tellement. Subtile.

— Tu as apporté le dîner ? m’interpelle Chance, alors que je prends la direction de ma chambre. Ta copine ne veut pas me faire de croque-monsieurs. Elle est mal embouchée, ce soir. — Ce n’est pas ton esclave, réponds-je, agacé. Tu as deux mains et un cerveau... Enfin, je crois. Alors sers-t’en, mon pote.— Putain… grogne Chance à l’intention de Hyde, ils ont tous leurs règles dans cette baraque ou c’est la pleine lune des emmerdeurs ?

Plus qu’un tatouage, c’est une scarification.

"On dirait un ange brisé par le poids des péchés qu'il n'a jamais voulu commettre."