Extraits

La guerre est finie et toutes les factions ont survécu. C'est là que réside la vraie victoire.

L'histoire de David et Goliath n'est que l'exception qui confirme la règle. La plupart du temps, le gentil petit garçon se fait juste réduire en bouillie.

Wentals et verdanis sont des forces de vie, de stabilité, tandis que les hydrogues et les faeros sont dans le camp du chaos. Quand les deux mondes se rencontrent, la violence de l'agresseur prend forcément le dessus sur les porteurs de paix.

Nous n'avons que trop souffert de la défiance et des conflits. L'heure est venue de goûter aux fruits de la coopération, du commerce et de l'amitié."

Les dix Mantas et le Mastodonte de l’amiral Willis laissaient la Terre derrière eux, sans doute pour toujours. Même si les vaisseaux portaient encore le blason des FTD, leurs équipages n’obéissaient plus aux ordres de la Hanse. Pas après les scènes dont ils avaient été témoins.

Le président Wenceslas n’hésiterait pas à les qualifier de traîtres, de mutins. Comment ne pas en éprouver une terrible amertume ?

Autrefois, une Willis jeune et naïve – ou peut-être pas encore blasée – pensait que toutes les situations étaient claires comme de l’eau de roche, qu’il n’existait que du noir et du blanc ; elle avait cru les gentils fondamentalement différents des méchants. Mais cette posture avait volé en éclats quand la sauvagerie déployée par le général Lanyan sur Rhejak l’avait poussée à prendre une décision jusqu’alors impensable.

En s’emparant de la flotte de son supérieur et en tournant le dos à ses chères FTD, elle avait enclenché un processus qui pourrait très bien se retourner contre elle. Après avoir raccompagné Lanyan, Conrad Brindle et quelques autres loyalistes de la Hanse aux abords du système solaire terrien, ses vaisseaux se dirigeaient à présent vers Theroc, pour y prêter allégeance au roi Peter et à la Confédération.

Basil Wenceslas s’accroche à ses dernières illusions tandis que la Hanse s’effondre sous ses yeux. Il se sent d’autant plus isolé que Nahton, le prêtre Vert qu’il retient prisonnier, refuse obstinément de lui faire profiter du télien. Le président ordonne au général Lanyan et à l’amiral Willis de partir à la reconquête des mondes tentés d’adhérer à la Confédération. Lanyan se voit confier la charge des colonies établies sur les anciennes planètes klikiss : récemment créées, avec une faible population et peu de moyens de défense, ce sont des cibles faciles. Quant à Willis, elle doit se lancer à l’assaut de Theroc pour écraser le cœur de la révolte et capturer le roi Peter ; malgré de sérieux doutes quant à cette stratégie, elle prépare ses troupes à la bataille.

Sur Ildira, le Mage Imperator Jora’h demande à Adar Zan’nh d’initier un vaste programme de reconstruction de la Marine Solaire, en érigeant d’immenses chantiers spationavals en orbite et en concentrant les ressources de l’Empire sur cet objectif. Zan’nh met aussitôt à contribution les êtres humains en séjour forcé sur Ildira ; Sullivan Gold et Tabitha Huck, respectivement administrateur et ingénieur, lancent le projet sur les chapeaux de roue.

Kolker, le prêtre Vert ami de Sullivan, se sent à la fois isolé et très troublé. Il est certes resté longtemps sans accès au télien, mais même après avoir retrouvé un surgeon d’arbremonde, il ne parvient pas à renouer avec ses anciennes sensations. Le thisme, ce réseau télépathique qui relie les Ildirans, est un mystère qu’il voudrait bien résoudre. Comme les lentils ne lui sont d’aucune utilité, persuadés de son incapacité à appréhender le phénomène, ce sont finalement les cinq enfants hybrides de Nira Khali, prêtresse Verte et amante de Jora’h, qui lui ouvrent les portes du thisme. Le prêtre Vert accède alors à un niveau de connaissance insoupçonné qui unifie thisme et télien : non seulement les schémas mentaux de l’univers se dévoilent à ses yeux, mais il comprend aussi comment les partager avec d’autres personnes. Il « convertit » Tabitha Huck et son équipe à cette nouvelle vision du monde, échouant par contre à emporter l’adhésion de Sullivan. Synchronisés, littéralement sur la même longueur d’onde, les cadres humains entraînent les ouvriers ildirans vers des gains de productivité phénoménaux.

La guerre contre les hydrogues s’achève sur une terrible bataille autour de la Terre, durant laquelle l’adar Zan’nh détruit de nombreux orbes de guerre en sacrifiant une bonne partie de la Marine Solaire ildirane. Il est aidé dans sa tâche par Kotto Okiah, l’ingénieur vagabond qui a développé une nouvelle arme permettant de venir à bout des sphères de diamant. Pendant ce temps, Jess Tamblyn et Cesca Peroni lancent wentals et verdanis à l’assaut des géantes gazeuses habitées par les hydrogues. L’ennemi est vaincu, confiné au cœur de ses planètes, enfin réduit à l’impuissance.

Les Forces Terriennes de Défense (FTD) commandées par le général Lanyan avaient déjà souffert de la révolte des compers Soldats, fomentée par les robots klikiss aux ordres de Sirix : cet ultime combat leur inflige encore de lourdes pertes. Sirix et ses troupes comptaient utiliser les vaisseaux volés aux FTD pour soutenir les hydrogues, mais sont forcés de battre en retraite pour ne pas être exterminés.

Le roi Peter et la reine Estarra profitent de la confusion pour échapper aux griffes du président Wenceslas, dont ils jugent le comportement de plus en plus irrationnel. Ils parviennent à quitter le Palais des Murmures avec la complicité de l’ambassadrice Sarein, d’Eldred Cain, l’adjoint de Wenceslas, et du capitaine McCammon, chef des gardes royaux. OX, leur comper Précepteur, est obligé d’effacer ses précieux souvenirs pour dégager l’espace mémoire nécessaire au pilotage de l’épave hydrogue. Une fois réfugiés sur Theroc, Peter et Estarra créent la Confédération, une nouvelle structure gouvernementale destinée à unifier l’humanité sous son aile. Tous les prêtres Verts renoncent aussitôt à servir la Hanse jusqu’à la démission de Basil Wenceslas, même s’il apparaît que ce dernier n’envisage pas de passer la main. Clans de Vagabonds et colonies hanséatiques isolées s’empressent à leur tour de rejoindre la Confédération. Se sentant de plus en plus seul, cerné par les traîtres, le président Wenceslas adopte des mesures extrêmes.