Extraits

À son insu, Harry Westcott était sur le point de devenir la victime de l’affection des femmes de sa famille, bien déterminées à lui offrir un trentième anniversaire comme il n’en avait jamais eu, à lui faire rencontrer au cours de ces réjouissances suffisamment de jeunes filles pour ne pas manquer de tomber éperdument amoureux de l’une d’elles, de lui demander sa main et de fixer immédiatement la date des noces. Il allait enfin trouver le bonheur, qu’il le veuille ou non !

Son seul espoir, bien faible, fit remarquer Colin, le mari d’Elizabeth, aux messieurs qui avaient battu en retraite avec lui dans la salle de billard, c’était que les dames Westcott n’avaient pas un brillant tableau de chasse en tant que marieuses.

— Pour la plupart, nous nous sommes mariés selon notre inclination, de la façon que nous avions choisie, malgré leurs efforts plutôt que grâce à eux.

— En effet, acquiesça Avery tout en frottant sa queue de billard avec la craie. Il n’empêche que nos épouses peuvent se révéler redoutables lorsqu’elles s’emparent d’une cause. Il est finalement plus sage – et en général sans risque – de se tenir tranquille pendant qu’elles ourdissent leurs plans et s’imaginent qu’elles ont le monde et son fonctionnement bien en main.