Extraits

Madhi effleura sa joue du dos de la main.

_ Ce n'est pas Lucia que je veux. C'est toi. Je te l'ai dit il y a deux ans et je te le redit maintenant. J'ai perdu mes parents. Je pourrais perdre la Matali. Je ne peux pas te perdre, toi aussi. Il faut que tu me crois, Sera. Dis-moi que tu me crois.

Serafina le regarda, cherchant la vérité dans ses magnifiques yeux sombres. Ce qu'elle vit lui donna la force d'y croire.

_ Je te crois, Madhi.

Elle se retrouva dans ses bras et il posa les lèvres sur les siennes, comme pour lui redire en silence à qui il appartenait. A elle. Pour toujours. Et l'espace d'un instant, il n'y eut plus de planque, plus de danger, plus de chagrin. Plus rien n'existait pour elle que la chaleur de ses lèvres et les battements de son cœur.

Un triton vêtu de noir, les épaules voûtées, entra. Aldo verrouilla la porte derrière lui et le triton se redressa. Les yeux de Serafina s'écarquillèrent à sa vue. Le bol lui échappa des mains.

_ Raclure des bas fonds! hurla-t-elle. Espèce de traître!

En un éclair, la dague jaillit de sa main. Une fraction de seconde plus tard, l'arme fendit les flots. Droit sur Madhi.

Il prit de nouveau la main de Sera mais avec douceur cette fois.Il tira un objet de sa poche et le glissa à son doigt. C'était le petit anneau en coquillage, celui qu'il avait fait pour elle deux ans plus tôt.

- Tu reste mon premier et unique choix. Tu le sera toujours. Même si je suis plus le tien.

(Madhi à Sera)

Elle n'hésita pas un instant. Sa voix plongea pour adopter une tonalité grave et sombre tandis qu'elle se concentrait sur les globes de verre pleins de lave au sommet des torches.

Lave qui réchauffe, lave qui éclaire,

Cache-nous à la vue de nos adversaires.

Bouillonne, saute, siffle et brûle.

Fait en sorte que ces soldats reculent.

Lave mortelle, toi capable du pire...

Du verre des gobelins, hâte-toi de jaillir !

Mahdi saisit Sera à la seconde où la dernière note du chanvoûtement quittait ses lèvres.

[...]

L'explosion fut instantanée. La secousse fut si puissante que le sol trembla. Sera vit un éclair aveuglant de lumière blanche passer sous la porte ; elle entendit l'impact des débris projetés contre le métal, ainsi que le bouillonnement et le sifflement de la lave.

Puis elle n'entendit plus rien du tout.

-Ils sont...?

-Ouais, lui confirma Mahdi. Personne ne survivrait à une explosion pareille. Je doute que la maison y ait résisté. Grands dieux, Sera, c'était quoi, ça ?

-Un chant obscur. C'est légal si c'est utilisé contre un ennemi en temps de guerre. Je n'avais pas le choix, Mahdi. C'étaient eux ou nous.

-Je sais ça. Je parlais de toi. Quand as-tu appris à lancer un frag aussi puissant ? Je connais des soldats d'élite qui en seraient incapables.

Tout était silencieux, désert, désolé. Mais cela restait néanmoins si beau! C'était un lieu qui habitait les pensées de Serafina depuis si longtemps, un lieu qu'elle n'avait jamais espéré voir un jour. C'était un rêve évanoui. Un empire fauché. Un paradis perdu. C'était Elysia, le cœur de l'Atlantide.

Elle avait bien failli mettre son propre frère en charpie. Et maintenant elle l'étraignait si fort qu'il avait du mal à respirer.

- Je suis désolée Yaz ! Vraiment désolée ! Je ne savais pas que c'était toi. Tu es vivant !

- J'étais vivant, corrigea-t-il dans un grognement.

- Je suis tellement heureuse que tu ne sois pas aussi bête que je le croyais, Yaz !

Yazeed lui lança un regard oblique.

- J'ai cru que tu allais dire : " que tu ne sois pas mort. "

- Oui, aussi.

- Sympa, merci.

- Vous nous avez bien eues, Mahdi et toi ! Ça ne nous serait jamais venu à l'idée que vous étiez Spoiler(cliquez pour révéler)Blu et Grigio.

"L'amour du peuple de la mer est ma force." # devise de Merrow

"Le pouvoir le plus puissant d'une souveraine provient de son cœur, de l'amour qu'elle porte à ses sujets et de celui qu'ils lui portent en retour." # Thalassa

"Rien n'est plus puissant que l'amour." # Vraja

"L'amour est la plus grande magie qui soit." # Elena

— Vous croyez que je plaisante ? Je vais vous découper les oreilles et les jeter aux requins.

— Allez-y ! Comme ça, je ne serai plus forcée de vous entendre !

Treebot attrapa la sirène par les cheveux et lui tira la tête en arrière.

Une pièce -les vestiaires, sans doute- possédait des murs tapissés de miroirs, noircis, fissurés, ou tombés au sol pour la plupart. Il es restait néanmoins un, un panneau réfléchissant de bonne taille, qu n'était pas trop troublé. A l'intérieur, elles avaient trouvé donna Thalia, une aristocrate, première et unique occupante de ce miroir. Les sirènes avaient appris qu'elle y vivait seule depuis quatre mille ans.

_ Pauvre donne Thalia, s'était émue Séra. Vous avez dû vous sentir affreusement seule tout ce temps, sans personne à qui parler !

_ Pas tellement ! Je pouvais toujours converser avec moi-même, ma chère. Et je ne connais personne plus charmante, adorable, gracieuse, spirituelle ou captivante à tous point de vue que moi !

Comme toutes les vitrina, Thalia était un fantôme. Tombée sous le charme de son propre reflet lorsqu'elle était en vie, son âme était désormais prisonnière du miroir.