Ajouter un extrait
Liste des extraits
— Le lot d’aujourd’hui est très prometteur.
— Vous avez beaucoup de chance.
Les formulaires ont beau s’empiler, je ne pense qu’à une chose – une personne : Daphné. Je devrais me concentrer sur les chiffres du dernier rapport du Comité des Finances, mais je pense plutôt à mon père. M’a-t-il vraiment endoctriné, comme elle le prétend ? J’ai bien vu comment il se comporte avec ma mère. Il y a entre eux de l’affection, sinon de la passion. Cela ne suffirait pas ? Est-ce vraiment l’objectif que je dois me fixer ?
Père est un homme strict, affûté à la façon d’un poignard, qui doit gouverner un pays que déchirent des conflits perpétuels et des attaques menées par les Renégats. Ma mère est plus protectrice, plus indulgente. Cela s’explique sûrement par le fait qu’elle a grandi dans un milieu défavorisé. Je sais, en mon for intérieur, que je suis plus proche d’elle. Et Père a du mal à l’accepter.
Peut-être a-t-il voulu m’endurcir en m’apprenant à ne pas me laisser mener par mes sentiments.
Tu es trop stupide pour voir l’amour, même s’il surgit sous ton nez.
La voix de mon père me tire de ma réflexion.
— Reviens sur terre, Maxon.
— Pardon ?
— Combien de fois dois-je te le répéter ? La Sélection porte avant tout sur un choix capital et rationnel, elle ne te donne pas le droit de rêvasser !
— Tout à fait, Père.
Un messager entre dans la pièce et présente une lettre à mon père tandis que je mets de l’ordre dans mes documents.
Il lit la missive, et je l’étudie une dernière fois. Il veut faire de moi un homme, pas une machine à gouverner. Je peux me fier à lui.
Il roule la lettre en boule, la jette dans la poubelle.
— Maudits Renégats…
Je passe la majeure partie de la matinée à travailler dans ma chambre, loin des regards curieux. Seul, je travaille mieux, et même si l’inspiration se dérobe parfois, j’évite ainsi les piques de mon père. Mais ça ne durera pas éternellement, si j’en crois l’invitation que je viens de recevoir.
Il m’accueille sur le seuil de son bureau.
— Vous m’avez fait appeler, Père ?
— Oui. C’est demain le grand jour.
— Souhaitez-vous que nous parcourions ensemble le sommaire du Bulletin ?
— Non, non. Il n’y aura rien de compliqué. Une introduction, un court échange avec Gavril, suivi de l’identité des filles retenues pour la Sélection.
— Certes… rien de compliqué.
Dès que nous avons atteint son bureau, il pose la main sur un épais dossier.
— Les voici, les heureuses élues. Vingt-cinq d’entre elles, à peu près, ont toutes les qualités requises pour faire une princesse plus que passable. Des familles honorables, des liens utiles avec l’étranger. Certaines sont d’une beauté hors du commun. Malheureusement, chaque province n’a pu nous fournir des candidates à la hauteur. Ainsi, pour donner l’impression que le hasard a son mot à dire et que toutes ont leur chance, nous avons ajouté quelques Cinq dans l’affaire. Sans aller jusqu’à intégrer des représentantes des castes inférieures ; il serait inconcevable de tomber aussi bas.
Afficher en entierJe l'observe lonnguement. J'aimerais avoir le cran de tout lui avouer quand elle est éveillée, histoire qu'elle puisse me contredire.
- J'ignore si je peux revenir en arrière, Ame. Je ne sais pas si notre relation redeviendra un jour comme avant. En tout cas, je n'ai pas l'intention de baisser les bras. Tu es mon âme soeur. Je me battrai pour toi.
Afficher en entier- Maxon, c’est mon cadeau d’anniversaire. Je te promets de faire de mon mieux pour considérer les candidates à travers tes yeux. Pas les yeux d’une reine, ni ceux d’une mère, mais tes yeux à toi. Même si la jeune fille que tu choisis appartient à une caste inférieure, même si certains la jugent sans valeur, c’est ton avis qui prévaudra. Et tu auras tout mon soutien.
Afficher en entier-Vous parlez comme un livre poussiéreux, remarque-t-elle d'un air incrédule.
-Je plaide coupable. Je suis un pur produit de mon éducation, et je vous prie de m'en excuser.
Afficher en entierJe n'ai rien d'autre à t'offrir. Garde-le précieusement et pense à moi. Tu peux être sûre que moi aussi, de mon côté, je pense à toi.
Elle prend le petit bouton doré et le contemple comme un trésor. Sa lèvre frémit et son souffle se hache, comme si elle retenait un sanglot.
- Je ne sais plus trop où j'en suis, avoue-t-elle. J'ai l'impression d'être complètement perdue. Je ... je ne t'ai pas oublié. Mes sentiments sont toujours là.
Afficher en entierMaxon est comme la lame bien aiguisée d’un couteau, qui, dût-elle se rapprocher trop près, serait susceptible de trancher entièrement le cordon qui nous relie. Le problème, c’est que j’ignore jusqu’à quel point America le laisse approcher.
Afficher en entierc’est assez amusant de sortir une plaisanterie que seule une personne parmi une assemblée peut comprendre.
Afficher en entier— Vous savez, un jour j’ai lu un livre sur un polygame. Un homme qui a plusieurs femmes. C’est fou. Il y a quelques instants à peine, j’étais dans une pièce emplie de femmes furieuses. Comment un homme sain d’esprit peut-il se mettre délibérément dans pareille situation ? Je vous le demande !
Afficher en entier- America, si je ne m'abuse ?
- En effet. Je sais que j'ai déjà entendu votre nom quelque part, Votre Altesse, mais pouvez-vous me rafraîchir la mémoire ?
- Avez-vous bien dormi, ma chère ?
Je joue avec le feu, j'en ai conscience.
- Je ne suis pas plus votre "chère" aujourd'hui qu'hier, mais oui, merci. Une fois calmée, j'ai dormi comme un bébé. Mes femmes de chambre ont dû me tirer de force du lit.
Elle me confie cela comme si elle m'avouait un secret.
- Je suis ravi de l'apprendre, ma ch... America.
Pages 68.
Afficher en entierbrusquement, en proie à une douleur paralysante. Je me plie en deux et recule de quelques pas. Ce mouvement exige de moi un effort considérable. Je n'ai qu'une envie m'affaler par terre et me recroqueviller, pourtant je m'y refuse. Un prince ne se roule pas dans l'herbe.
- Mais qu'est-ce qui vous prend ?!
J'ai presque du mal à reconnaitre ma voix tant elle est aiguë. On dirait celle d'une fillette de cinq ans. Éraillé, qui plus est, comme celle d'un fumeur.
Afficher en entier