La sensibilité individualiste
Auteur
- Georges Palante (Écrivain)
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extrait
(Postface par Stéphane Beau) ATTENTION SPOIL
Libéralisme, socialisme, anarchisme... tous ces dogmes se heurtent, aux yeux de Palante, au même éceuil : l'idéal. Ecueil incontournable pour celui qui a toujours pris soin de rappeler qu'il n'a aucun idéal, qu'il n'a aucun dieu à mettre sur un quelconque autel, pas même l'individu. Car la sensibilité individualiste n'induit pas pour lui que des attiudes et des postures sociales. C'est une manière d'être au monde, une lucidité, un refus des illusions et hypocrisies, un "athéisme social" fermement revendiqué et courageusement assumé.
Et, du courage, l'individualiste en a justement besoin, puisque son combat, Palante le comprend assez tôt, est perdu d'avance. La société finit toujours par mater l'isolé, par sanctionner le solitaire et - au mieux - par lui faire réintégrer les rangs ; au pire, par le briser.
Palante ne réintégra jamais les rangs. Il se suicida en 1925.
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Je ne m'attendais pas à trouver ce contenu dans cet ouvrage ; car que dire ? Palante exprime ici merveilleusement, beaucoup de fois, de façon différentes, ce qu'est l'individualisme, et ce qu'il n'est pas. Non, ce n'est PAS l'égoïsme. Malheureusement, encore trop de personnes aujourd'hui emploie l'un pour l'autre.
Bref, dans cette courte réunion de deux textes présents dans l'édition originales de l'ouvrage en 1909, George Palante explique ce qu'est l'individualisme : la sensibilité, le sentiment, la philosophie de vie, individuelle ; qu'est se sentir différent, unique (car tous les êtres humaines sont uniques - ce que veut nous faire oublier la norme et la société, en nous aplanissant) ; de voir la masse sociale, le groupe, comme quelque chose d'oppressant, de liberticide, de meurtrier pour notre individualité. Reconnaître l'unicité de l'individu, voila ce qu'est l'individualisme. Et dans ce texte, bien écrit, et assez facile à lire pour un texte du début du siècle, il se répète plusieurs fois, mais sans s'étaler. Il invite à la table beaucoup d'auteurs dans des citations, des auteurs variés, qu'il va prendre comme argument, ou au contraire critiquer.
Dans la seconde partie, plus intéressante, il va rapprocher les deux notions d'individualisme et d'anarchisme, amalgamées en son temps, et en pointer les différences radicales, notamment par le fait que l'anarchisme ne prône qu'un nouvel ordre social ; alors que l'individualisme déjà ne prône rien, mais voit en la société l'ennemi de tout individu. L'individualiste est un pessimiste, et on le voit dans le texte de Palante. Le tout est teinte de cynisme, parfois d'humour, mais surtout de pessimisme, une sorte de résignation.
C'est ce que j'ai moyennement apprécié. Je ne suis pas d'accord avec tout ; il y a certains points sur lesquels je suis plus du côté de l'anarchisme, mais je reconnais la pertinence de ses arguments, et comprends son raisonnement. Bref, ce livre m'a surpris, car très intéressant, très pertinent, et amenant de nouvelles réflexions, de nouveaux horizons de pensées.
A lire, donc. Enfin, si vous avez la sensibilité...
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Date de sortie
La sensibilité individualiste
- France : 2013-05-01 - Poche (Français)
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Résumé
Au début du XXe siècle, alors que de toute part on clame les vertus de l’intérêt collectif, Georges Palante (1862-1925) se démarque des penseurs socialistes, anarchistes ou libéraux de son temps. dans ces deux articles, « Sensibilité individualiste » et « Anarchisme et individualisme », il leur reproche de défendre, quelle que soit leur étiquette, des intérêts de classe dans lesquels l’individu reste toujours un laissé pour compte. Selon lui, l’individualisme relève avant tout d’une sensibilité : c’est un refus des illusions qui dépasse tous les clivages, un combat perpétuel contre la société pour préserver son intégrité.
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