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— C’est un garçon charmant quand on sait le prendre. Tu ne devrais pas avoir de problème avec la petite, je l’ai vue, elle était admirative devant toi. Et puis, je te connais, toi, espèce de tête de mule ! Comme si tu ne rêvais pas de vacances. Eh bien, te voilà servie et payée en plus ! Tu n’as plus à regretter l’achat de ta voiture.

— L’argument est bon. Je reconnais qu’un peu de beurre dans mes épinards ne me ferait pas de mal même si je ne manque pas d’oseille.

— Oh… l’humour des Hubert ! râle ma tante en levant les mains au ciel

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Extrait ajouté par Isa41 2016-06-01T14:59:28+02:00

Lundi matin, je suis d'attaque. Bien que je tente de me distraire en écoutant la radio sur le chemin de la Normandie, je sens mon cœur palpiter comme un fou dans ma poitrine à l'approche de la maison. Samuel est un être tellement imprévisible, j'ignore quel sera son accueil. En revanche celui de Manon ne me surprend pas. Elle sautille jusqu'à ma voiture quand je m'arrête devant le perron avec une heure de retard par rapport à d'habitude. Elle devait guetter mon arrivée.

- Papa commençait à s'inquiéter, lance-t-elle, malicieuse, après m'avoir embrassée.

- Il est malade? je plaisante en lui adressant un clin d’œil.

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Extrait ajouté par Nevia14 2013-12-31T11:34:53+01:00

" Encore trois semaines à tirer et je serai en vacances. Fini pour deux mois, ce collège miteux où je m’escrime à essayer d’apprendre trois rudiments de musique à des pré-ados bornés. Même pas eu moyen de leur faire comprendre que leurs sons modernes doivent tout à leurs ancêtres classiques. Alors ces congés, j’en rêve même si cette année, je reste à Paris. Pas de sable blond, pas de cocotier ou d’île paradisiaque… la capitale désertée de ses habitants et emplie de touristes selon le bon vieux principe des vases communicants.

Fallait bien que je paye ma voiture !

Papa et maman ne seront pas toujours là pour financer mes petits délires. Ils ont pourtant insisté, prétendu que c’était pour mon anniversaire, rien n’y a fait. Il paraît que je suis butée comme ma tante. J’ai ri, mais j’ai tenu bon.

À vingt-cinq ans, je m’assume, je gère mon petit pécule.

Ma tante, c’est en fait ma grand-tante paternelle, une charmante dame de quatre-vingt-dix printemps. Elle s’appelle Marguerite Anzeray. Fille d’artistes, elle est elle-même une pianiste émérite. La guerre a brutalement ruiné ses rêves de jeune fille. Ce n’est que bien plus tard qu’elle a enfin pu mettre son talent au service des autres. Dans son appartement de Montmartre, elle a commencé à enseigner la musique. Sa réputation s’est vite envolée, et elle en a vu défiler, des volontaires au supplice. Exigeante pour elle-même, elle considère qu’on la paye pour l’être tout autant envers ses élèves. Les pauvres passent des heures sur le clavier à jouer d’invariables notes jusqu’à ce que leurs mains s’assouplissent et qu’elle obtient le son qu’elle veut.

Je sais de quoi je parle, j’en ai eu, moi aussi, des crampes dans les doigts à force de tirer vers les touches inaccessibles. Je suis d’ailleurs autorisée à me plaindre, elle a été encore plus sévère avec moi sous prétexte que je suis sa nièce. Je n’ai cependant jamais rechigné à recommencer, semaine après semaine, année après année, jusqu’à faire de la musique ma profession… du moins, une sorte de profession. Mes parents voyaient d’un mauvais œil leur fille unique sur une scène, alors je suis d’abord devenue instit, puis prof dans un collège. Trop contents de me voir si raisonnable, ils ont financé l’achat de mon petit appartement, pas loin de chez eux, à quelques rues de la place de la République, un truc que je n’aurais jamais pu me payer avec mon seul salaire. Alors, le coup de la voiture, non merci ! Je suis assez redevable comme ça.

On est vendredi. Je sors plus tôt ce jour-là. Il fait un temps d’été, mes élèves se croient déjà en vacances. Certains s’abstiennent de venir. La météo annonce une canicule. Avec mon teint pâle de blonde vénitienne, comme dit ma mère, je ne risque pas de lézarder à Paris-Plage. J’irai tenir compagnie à ma chère tante, histoire de m’assurer qu’elle va bien. Même si elle s’en défend avec une énergie farouche, elle est une personne âgée. L’envie de lui rendre visite me tenaille tant que j’y cède volontiers. Je me fade donc un métro surchauffé, puis les fameuses marches de Montmartre. Margot, comme elle veut qu’on l’appelle, mérite bien quelques efforts. Elle m’ouvre la porte de chez elle d’un air inquiet, puis un large sourire éclaire son visage ridé, et ses yeux pareils à deux pâles émeraudes s’illuminent.

— Lalie ! Entre ma chérie. Ne reste pas sur le paillasson, voyons !

Sa voix est restée nette avec ces accents un peu autoritaires de prof. J’aime l’odeur de sa joue quand j’y pose mes lèvres, elle sent la poudre de riz très chère qu’elle avoue s’offrir comme un luxe. Je la suis jusque dans le salon bien rangé. J’accepte une tasse de café auquel elle tient malgré la chaleur et les recommandations de son médecin. Elle prétend qu’elle enterrera ce dernier, il n’a pourtant que soixante ans et c’est son voisin d’en dessous. Tandis que le café coule, nous bavardons de tout, de rien, de mes parents dont elle se plaint de ne pas les voir assez. Mon père est tout à la fois son neveu et son filleul, mais il est surtout un chirurgien très occupé.

— Les vieux sont chiants, et j’espère bien ne pas le devenir, lance-t-elle en trottinant jusqu’à la cuisine.

Je retiens un rire.

— Tu as des nouveaux élèves, Margot ? je lui demande en gagnant le studio de musique où le majestueux piano tient la place d’honneur.

— Oh, non, ma chérie, pas en cette saison. Les jeunes préfèrent aller bronzer sur la plage et s’amuser plutôt que de répéter des gammes, c’est bien normal. Et puis, je ne sais pas si je vais continuer. Je suis un peu plus sourde.

— Tu restes la meilleure.

Elle reconnaît les quelques notes que je pianote et hoche la tête.

— Toujours Mendelssohn !

Je souris innocemment, comme une excuse à une préférence qu’elle ne me reproche pas. Un coup de sonnette nous interrompt. L’expression de ma tante me fait dire qu’elle est aussi surprise que moi.

— Qui ça peut bien être à cette heure-là ? Je reviens tout de suite, affirme-t-elle, s’assurant ainsi que je n’en profiterai pas pour lui fausser une compagnie qu’elle apprécie.

Elle s’en va à petits pas vers l’entrée en refermant soigneusement la porte du studio derrière elle. Je m’installe plus confortablement sur le banc et mes doigts volent sur les touches.

Les « variations sérieuses » en ré mineur, opus cinquante-quatre

Combien de fois les ai-je jouées ?

Ma tante reparaît, toute rose d’émotion. Elle a sur ses talons un homme d’une trentaine d’années qui la dépasse d’une bonne tête. Je suis frappée immédiatement par l’expression intense de ses yeux foncés qui se posent sur moi.

— Lalie, je te présente Samuel Florent, annonce solennellement ma tante en nous présentant l’un à l’autre. Voici ma nièce, Lalie Hubert.

Le fameux Samuel Florent !

La grande fierté de Margot, son élève entre tous.

Margot peut se vanter d’avoir découvert l’immense talent de ce virtuose que sa mère a amené chez elle comme au purgatoire. Elle a toujours suivi la brillante carrière qu’il mène depuis, en me chantant ses louanges, mais c’est la toute première fois que je me trouve en face de lui, en chair et en os.

Je suis impressionnée. Dans mon esprit, il n’était pas aussi jeune ni aussi séduisant. Il a les traits volontaires, les cheveux bruns, très courts, et les yeux marrons. Son apparence est soignée. Seule entorse à cette élégance parfaite, les manches de sa chemise sont retroussées sur ses avant-bras déjà bronzés. Il ne me tend pas la main, son regard cherche une partition qui n’existe pas, puis revient à moi.

— Vous jouez bien, me complimente-t-il en guise de salutation.

Le son de sa voix est en lui-même une douce et suave musique. Il en use comme d’un instrument qu’il doit probablement maîtriser aussi bien que son piano.

— Je suis loin d’avoir votre talent, je réfute en rosissant.

— J’aime beaucoup Mendelssohn. Mais en vous voyant, j’aurais pensé que vous joueriez plus volontiers la « Romance sans parole » que les « Variations sérieuses ».

— Il ne faut pas se fier aux apparences, je réplique avec cette verve que mes parents ne sont jamais parvenus à combattre efficacement.

Un petit sourire en coin étire les lèvres de Samuel Florent. Ma tante se tourne vers lui et s’accroche à son bras. Il pose une main longue et délicate de pianiste sur celle toute fanée de son ancien professeur. Le regard sombre se fait plus gentil, presque tendre.

— Que me vaut le plaisir de ta visite ? lui demande-t-elle. Tu n’étais pas à Londres ?

— Non, Margot, je suis rentré pour un moment.

— Et comment va ta mère ?

— Maman va très bien, je vous remercie. Elle s’occupe de Manon, comme toujours.

— Et la petite va bien, elle aussi ?

Le regard de Monsieur Florent se trouble et ses mâchoires se crispent un peu.

— D’un point de vu purement médical, elle va bien. Elle reste désormais à la maison. C’est maman qui assure son apprentissage. Ça n’a pas été sans poser des problèmes avec l’Éducation nationale qui exige que Manon soit scolarisée.

— Quel dommage ! se lamente ma tante. Je crois que tu connais quelques problèmes avec tes élèves, toi aussi, Lalie.

Je reste interdite. J’ignore tout du problème de la fillette qu’ils évoquent.

— Vous êtes enseignante ? s’étonne Samuel Florent.

— Lalie est institutrice, répond ma tante.

— Je suis prof de musique dans un collège, je rectifie en reprenant la parole qu’elle a tendance à me chiper.

Il lève un sourcil et ramène l’attention de tantine sur le sujet de sa venue.

— Margot, je donne, à partir de demain, une série de concerts à Paris. Je serais très honoré si vous vouliez bien me faire l’amitié de venir.

Le visage de ma tante s’éclaire d’un magnifique sourire comme celui d’une enfant à qui l’on offre un cadeau. Mais en vieille coquette, elle aime se faire désirer.

— Oh… c’est que…

Samuel Florent sourit en connaisseur.

— Ne refusez pas, Margot ! Vous me feriez tellement plaisir. Vous aurez l’occasion de revoir maman et Manon. Je serais heureux que vous acceptiez d’accompagner votre tante, Mademoiselle Hubert.

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