Extraits

Et dire qu’elle avait cru qu’il pouvait se passer quelque chose d’unique entre eux ! Après être tombée sur plusieurs crapauds qui ne se transformaient jamais en princes charmants, elle avait cru enfin trouver un homme qui l’appréciait pour ce qu’elle était. Elle aurait dû s’en douter, un tel homme n’existait pas. Quand comprendrait-elle enfin la leçon ?

— Par simple curiosité… Qu’est-ce que c’était, pour toi, Damaso ? Un pari, peut-être ? Ou bien c’est parce qu’il manquait une princesse à ton tableau de chasse ?

— Bien sûr que non ! Pour qui me prends-tu ?

Il se sentait manifestement insulté, mais se rendait-il compte de ce qu’elle pouvait éprouver alors qu’il prenait congé sans un « merci » ou un « à bientôt » ?

Cependant, elle refusait de laisser transparaître son émotion. Il n’était pas question de lui donner cette satisfaction.

— Je veux juste mettre les choses au clair, dit-elle en se levant, enroulée dans son drap.

— C’était purement physique, mais très agréable, c’est tout, lâcha-t-il. C’est ça que tu veux entendre ?

— Merci, répondit-elle en se demandant comment elle avait pu accorder plus de signification à une simple attirance.

Elle se trouvait pathétique. Après tout, son oncle devait avoir raison.

— Marisa ?

Damaso fronçait les sourcils. Il semblait inquiet pour elle.

Elle se raidit aussitôt. Elle n’avait pas besoin d’inspirer de la pitié, surtout en cet instant. Il ne faisait aucun doute qu’il la croyait habituée aux aventures sans lendemain.

— Bien, si nous en avons terminé, tu ferais mieux d’y aller, dit-elle en se dirigeant vers la salle de bains. J’ai besoin d’une bonne douche bien chaude. Ne t’en fais pas, je ne t’importunerai pas pendant le petit déjeuner.

— Je n’y serai pas, je quitte l’hôtel ce matin.

Marisa détourna les yeux et se mit à chercher son peignoir abandonné sur le sol. Damaso avait donc prévu dès le départ qu’il ne se passerait rien de plus entre eux puisqu’il savait qu’il partait. Il avait juste « oublié » de le lui préciser. Jamais elle ne s’était sentie aussi humiliée.

Elle marqua une pause à la porte de la salle de bains et le regarda une dernière fois.

Marisa s'arrêta un instant pour sentir la brume fraîche de la cascade sur son visage. Son sang battait dans ses tempes et ses jambes tremblaient de fatigue et d'adrénaline tandis qu'elle s'agrippait à la paroi de la falaise.

Voilà ce qu'elle voulait ! Se perdre dans l'effort physique et oublier...

- Marisa ! Par ici !

Elle tourna la tête. Bradley Saltram la contemplait depuis un promontoire, un sourire triomphant aux lèvres!;

- Bravo, vous avez réussi ! j'étais sûre que vous y arriverez.