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il n’en existe pas dont les liens sociaux soient aussi serrés, aux États-Unis, que celles de ces îles, au large du Maine. Les habitants y sont soudés par leur situation, par la tradition, par des intérêts communs, par des pratiques religieuses identiques et par un travail difficile et parfois dangereux. Ils ont également des liens de sang et un esprit clanique, chaque île ou presque étant composée d’une demi-douzaine de vieilles familles dans lesquelles neveux, cousins et parents par alliance s’entrecroisent comme sur un patchwork
Afficher en entierLa tempête du siècle. Une tempête d’une telle violence que Little Tall se trouverait coupée du continent, et réduite à ses propres ressources. La neige est belle ; la neige est mortelle ; la neige est aussi un voile, comme celui qu’utilise un magicien pour dissimuler un tour de passe-passe. L’île coupée du monde et cachée par la neige, mon père Fouettard (déjà, je pensais à lui sous son nom officiel, André Linoge), du fond de sa cellule, peut faire de gros dégâts. Sans même, pour les pires, avoir à quitter la banquette sur laquelle il se tient jambes repliées sous le menton, s’entourant les genoux de ses bras
Afficher en entierPendant tout ce temps, la caméra s'éloigne de la télé, comme si elle perdait tout intérêt pour elle. Elle est entraînée vers le vestibule. Et tandis que s'éloigne le dialogue des deux présentateurs, nous commençons à entendre des bruits beaucoup moins agréables: les coups sourds et réguliers de la canne de Linoge. Finalement, ils s'arrêtent. Suit un silence de quelques instants, puis des bruits de pas, accompagnés d'un raclement bizarre d'objet que l'on entraîne lentement - une chaise ou un tabouret.
Afficher en entierActe 1
Fondu sur :
1. Ext. Main Street, Little Tall Island, fin de l’après-midi
Le vent chasse violemment la neige devant la caméra, au point que tout d’abord on ne distingue rien. La tempête fait rage. La caméra entame un travelling avant et nous apercevons une lumière orange clignotante : le feu de signalisation situé au croisement de Main Street et d’Atlantic Street, le seul carrefour ainsi équipé de l’île. Le feu clignotant danse follement dans le vent. Les deux rues sont désertes, mais le contraire serait surprenant : c’est un blizzard grand format qui se déchaîne. On distingue quelques lumières sourdes dans les bâtiments, mais pas âme qui vive. La neige s’accumule jusqu’à mi-hauteur des vitrines des magasins.
Afficher en entierC’est une monde sans pitié, on doit payer pour tout.Parfois il arrive que le prix soit raisonnable, mais en général il est très élevé. Et, de temps en temps, il arrive qu’on vous prenne tout ce que vous avez.
Afficher en entierNé dans le péché, pas la peine de vous cacher.
Afficher en entierLINOGE : Donnez-moi ce que je veux, et je m’en irai.
Afficher en entierQuand on vous dit que c’est la fin du monde, c’est en général pour vous vendre des céréales. Quand on vous dit de ne pas paniquer, c’est que c’est sérieux.
Afficher en entierMartha est intriguée - bien sûr - par l’apparition de cet étranger, mais pas réellement mal à l’aise. On est sur l’île, après tout, et jamais il n’arrive rien de grave sur l’île. Si ce n’est une tempête de temps en temps, évidemment. L’autre chose qui l’intrigue est que cet homme est un parfait étranger pour elle, et les étrangers sur l’île sont rares, une fois terminé le bref été.
Afficher en entier( exacte reproduction de la première page, p.25 )
Acte 1 fondu sur :
1. Ext. Main Sreet, Little Tall Island, fin de l'après-midi
Le vent chasse violemment la neige devant la caméra, au point que tout d'abord on ne distingue rien. La tempête fait rage. La caméra entame un travelling avant et nous apercevons une lumière orange clignotante : le feu de signalisation situé au croisement de Main Street et d'Atlantique Street, le seul carrefour ainsi équipé de l'île. Le feu clignotant danse follement dans le vent. Les deux rues sont désertes, mais le contraire serait surprenant : c'est un blizzard grand format qui se déchaîne. On distingue quelques lumières sourdes dans les bâtiments, mais pas âme qui vive. La neige s'accumule jusqu'à mi-hauteur des vitrines des magasins.
( Mike Anderson s'exprime avec un léger accent du Maine. )
MIKE ANDERSON ( voix off ) : Je suis un simple commerçant qui tient aussi le rôle de policier à temps partiel. Je n'y connais pas grand-chose en philosophie, mais il y a au moins une chose que je sais : on doit payer pour ce dont on a besoin. Beaucoup, en général. C'est une leçon que je croyais avoir apprise il y a neuf ans, pendant ce que les du coins appellent la Tempête du Siècle.
Le feu clignotant s'éteint. Comme toutes les petites lumières courageuses que l'on voyait dans la tempête. Il n'y a plus que les hurlements du vent et les bourrasques de neige.
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