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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:52:12+01:00

Lockman entendit le bruit sourd du combiné qu’on posait. S’il ne croyait pas un mot de ces histoires, pourquoi une étrange terreur s’emparait-elle de lui ? Pourquoi son pénis se recroquevillait-il dans son abdomen ? Une force nouvelle transparaissait dans la voix de l’Indien − un type capable d’un geste désespéré, Lockman n’en avait jamais douté. C’était d’ailleurs ce qui lui plaisait chez son copain. N’empêche que Jones était amoureux de lui − il trouvait même intéressant d’être l’objet de cet amour, il le reconnaissait volontiers quand il voulait monopoliser l’attention de son soupirant… lequel disait et répétait qu’il n’était pas homosexuel. Peu importait. Ce qui comptait, c’était que Jones soit incapable de tuer, et Lockman en avait la certitude absolue. Un bruit, au bout du fil.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:51:56+01:00

Le barman vida la canette dans l’évier puis releva vers Lockman des yeux voilés par la menace. Le regard de la blonde oscillait entre les deux hommes – l’employé, son interlocuteur, l’employé –, pendant qu’un petit sourire lui montait aux lèvres. D’autres clients se tournaient vers eux, curieux. Lockman s’éloigna du comptoir à reculons puis, la tête basse, se fraya un passage à travers la foule en serrant des deux mains son appareil contre sa poitrine. À la porte, il jeta un coup d’œil en arrière. Quand il vit la fille adresser à la grosse brute un V de la victoire enthousiaste, il s’imagina instantanément en train de découper les mamelons de la demoiselle.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:51:43+01:00

Comme prévu – c’était affiché l’après-midi même sur le grand panneau publicitaire de l’hôtel, au bord de la route –, une lumière tamisée baignait le bar du rez-de-chaussée, où jouait un trio guitare-basse-batterie. Et, comme prévu – par Lockman –, le groupe avait attiré une foule de jeunes. Le voyageur, qui s’y connaissait en vie nocturne américaine, s’estima presque trop bien habillé, avec sa veste. Les autres clients mâles étaient juste en chemise, à manches courtes pour la plupart. Pourtant, ses vêtements allaient servir ses intentions, de même que sa coiffure. D’ailleurs, les femmes s’étaient mises sur leur trente et un – comme toujours dans des endroits pareils. Quelques couples dansaient devant l’estrade, sur laquelle les musiciens braillaient dans leurs micros le refrain de « California Dreamin’ ». La scène était exactement telle que Lockman l’avait imaginée. Kearney, Nebraska, autrefois Fort Kearney, avait servi de garnison à la cavalerie des États-Unis pendant la conquête de l’Ouest, mais la bourgade avait perdu l’animation des villes-frontières, comme une baignoire perd son eau, depuis des dizaines d’années. Désormais les gens s’y ennuyaient à mourir et cherchaient désespérément à se distraire. Garrett Richard Lockman manœuvra pour arriver au bar près d’une petite blonde en robe noire qui exposait timidement la naissance pimpante de ses seins. Elle lui rappelait beaucoup une fille d’Harrisburg, minuscule, aux formes délicates, qui lui avait offert une aventure. Et elle était manifestement seule, puisque nul mâle ne la dominait de sa haute taille et que nul verre à moitié plein n’attendait près d’elle, sur le comptoir, un compagnon parti aux toilettes. Lockman posa son appareil photo devant lui, bien en vue.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:51:36+01:00

Les deux vieillards et le jeune homme étaient arrivés l’après-midi même de Gary, Indiana, encore plus à l’est. Le neveu avait passé au volant chaque kilomètre de terre carbonisé par le soleil, pendant que le vieux couple qui l’avait élevé se chamaillait derrière lui à propos de tout et de rien, depuis le réglage de l’air conditionné jusqu’aux cheveux de Lucille Ball et leur couleur naturelle. Hazel et Al étaient petits, moins d’un mètre soixante, et ils rebondissaient sur la vaste banquette de la grande Buick Electra comme des enfants en bas âge. Al adorait mettre Hazel dans des colères noires en l’asticotant sur des sujets d’un goût douteux, comme la possibilité que les stars du cinéma aient recours à la coloration. Hazel était une vieille bégueule, Al avait un sens de l’humour puéril, aussi inquisiteur qu’impitoyable, et ils ne changeraient plus ni l’un ni l’autre maintenant qu’ils frôlaient les 70 ans. Quand ils se mettaient à discutailler de cette manière, Garrett Richard Lockman cessait purement et simplement de les écouter. Il avait passé la journée à repenser à sa nuit d’aventures.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:50:30+01:00

Le rire de Boudreau s’éteignit à la seconde où il comprit qu’il aurait tout intérêt à garder ce gamin à l’œil. Il roula sur le bas-côté le temps de reprendre une vitesse normale, puis passa sur la voie de droite en se demandant si les autres savaient qu’il connaissait le type. Celui dont le visage lui apparaissait par instants. Ça n’avait rien de secret – c’était même de notoriété publique. L’affaire existait depuis moins de deux heures, mais elle était déjà brûlante. Que pouvait-il bien se passer ? En plus, Beale n’aimait pas Boudreau. Enfin… l’essentiel, dans la bureaucratie des serviteurs de la loi américaine, c’était de suivre le règlement au pied de la lettre dès qu’on se posait la moindre question. Rigoureusement.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:48:52+01:00

Spencer se mit à rire. Il n’avait pas seulement le menton massif, le teint et les yeux clairs, mais aussi les épaules tombantes et la tête carrée de certains Norvégiens typés. En arrivant dans le nord-ouest des États-Unis, dix ans plus tôt, Boudreau avait vite compris que ces gens-là ressemblaient encore moins aux New-Yorkais que les Français. À vrai dire, ils ressemblaient moins aux New-Yorkais que le seul autre peuple à lui être familier, les Panaméens.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:48:03+01:00

Un agent de Kent planté derrière lui buvait la moindre de ses paroles. Un jeune, dans les 25 ans, blond, les yeux bleus, le menton massif. Tellement attentif qu’il n’osait manifestement même pas battre des paupières. Beale n’avait posé aucune question sur l’arme de son interlocuteur : peut-être savait-il qu’il s’agissait d’un calibre.38. Sa position lui donnait le pouvoir nécessaire pour se faire remettre le dossier qu’il convoitait.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:46:21+01:00

Une voix inconnue. À laquelle il n’avait aucune envie de donner une réponse intelligible. Que pouvait-il bien ficher là, nom de Dieu ? Il se força à baisser le regard. Le corps ne ressemblait plus que de loin à un être humain. Une fille de 15 ou 16 ans, monstrueusement gonflée et grignotée, couverte de boue et de larves d’insectes aquatiques – au point que même son âge était quasiment impossible à déterminer. Plus d’yeux. Nue, malgré le soutien-gorge noué serré autour de son cou décoloré. Les joues énormes. Un reste de langue noirci, aussi épais qu’une banane, dépassant de la bouche. Le cadavre avait l’air prêt à exploser. Les cheveux… blond sale ? Il fallait s’imaginer cette gamine avec de la lumière, du mouvement dans le regard. Jolie ? Non. Sans doute mal nourrie, habituée à la drogue, voire accro. 17 ans, peut-être, si elle était petite pour son âge. Une image dansante prenait forme devant les yeux de Boudreau. Connaissait-il la fille, en fin de compte, ou son esprit lui jouait-il un horrible tour ? Il remarqua alors un tatouage à l’intérieur de la cuisse, une dague minuscule. Il la connaissait. La certitude le frappa si brutalement qu’il tressaillit. Le bruit de la pluie lui parvint à nouveau. Un visage bien réel lui apparut, s’anima, sourit. Un visage accompagné d’un nom, un nom de guerre. Il se retourna.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:45:40+01:00

Ronald Beale, le nouveau capitaine de la brigade criminelle. 50 ans, le ventre de plus en plus proéminent et des cheveux gris en brosse de plus en plus clairsemés au niveau des tempes. Malgré la pluie qui dégoulinait de son front massif, il conservait le regard torve et froid du bureaucrate de carrière censé faire respecter la loi et l’ordre. Beale n’aimait pas Boudreau. Beale faisait partie des doyens de son église et croyait dur comme fer qu’un flic des mœurs areligieux, d’origine new-yorkaise et qui de surcroît ne l’aimait pas non plus, profitait forcément de sa position pour tester la marchandise. Les fondamentalistes de ce genre avaient toujours amusé Boudreau. Le capitaine ne portait pas de chapeau ce jour-là, sans doute pour montrer que même une pluie diluvienne ne pouvait miner son attitude de connard machiste placé-sous-la-protection-divine. Tout le monde à part lui était bouffi d’humidité.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T21:45:24+01:00

Trois ans plus tôt, il avait passé une semaine à patrouiller dans les quartiers les plus célèbres de Seattle, le Pike et Pioneer Square, en compagnie d’une journaliste de KIRO-TV. Mademoiselle arrivait pour les rondes en robe à trois cents dollars, avec sa coupe au carré parfaite, blonde et élastique, et des perles véritables pour couronner le tout. 23 ans, hautaine, ambitieuse, persuadée d’avoir la science infuse. Elle avait interrogé Boudreau avec mépris sur les scandales sexuels dans lesquels trempaient les politiciens du cru – qui, mieux qu’un flic des mœurs, pouvait connaître les commérages les plus sensationnels ? Il avait fait la sourde oreille, persuadé que la moindre confidence ne servirait qu’à lui attirer des ennuis. Un mois plus tard, la reporter investissait le petit écran et informait le tout Seattle qu’il se prénommait Félix. Alors que c’était Philippe. Phil, pour les allergiques au français. Des semaines durant, ses collègues et la faune des rues avaient chanté le générique de Félix le Chat chaque fois qu’ils le voyaient arriver. Il ne s’était jamais donné la peine de passer un coup de fil rectificatif à la chaîne. Un an auparavant, la jeune personne était partie pour Chicago, où elle était devenue présentatrice du week-end, auréolée d’une réputation de dure à cuire qui avait fait ses armes sur le terrain.

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