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Ho’Demi tira sur les rênes de son cheval, puis il tenta de sonder le brouillard, droit devant lui. Selon ses éclaireurs, le duc d’Ichtar approchait avec les survivants de la garnison du fort de Gorken. Dans cette purée de pois, la colonne aurait pu être à dix pas de lui sans qu’il la voie.

Ho’Demi frissonna. Il détestait ces terres du Sud, avec leur fichue brume lourde et humide ! Les déserts gelés du Nord lui manquaient, et il se désolait de ne plus pouvoir chasser les ours des glaces avec les hommes et les femmes de sa tribu. Hélas, comme eux, il avait dû fuir son pays natal à cause des Spectres dont les murmures souillaient jusqu’au vent.

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Prologue

Les ruines du fort de Gorken

Dans le donjon glacial du fort de Gorken, alors que son souffle, entre ses défenses, se transformait en buée, Gorgrael le Destructeur s’imprégnait des vestiges de souvenirs et d’émotions qui flottaient encore dans la chambre à coucher abandonnée. Ses yeux couleur argent étrécis, il se pencha, passa une main le long du lit et, du bout de ses doigts griffus, déchira le drap en toile de lin. Dans cette pièce, il captait les effluves de la haine, du désir, de la douleur et d’une mâle satisfaction. Tirant sur le drap, il le porta à ses narines, inspira à fond, puis déchira le tissu entre ses griffes. Elle avait dormi, ri et pleuré ici ! Les muscles tendus à craquer, Gorgrael rugit à la face du monde sa rage, sa concupiscence et sa frustration. Il abominait cette femme presque autant qu’il détestait Axis. Et il aurait voulu l’avoir en son pouvoir, comme ce misérable vermisseau…

Dans la cour du fort de Gorken, les Skraelings se pétrifièrent en entendant la voix de leur maître retentir dans le fief ennemi récemment conquis.

Cessant soudain de crier, Gorgrael se redressa, et ses muscles se détendirent. Après avoir lâché le drap en lambeaux, il regarda autour de lui. Elle avait vécu dans cette pièce à présent dévastée – en compagnie de Borneheld, mais cet imbécile ne comptait pas ! À la première occasion, Gorgrael l’écrabouillerait sans difficulté. En revanche, la femme était la clé de tout…

Le Destructeur connaissait la Prophétie presque aussi bien que son auteur. Maintenant qu’Axis s’était enfui pour rejoindre son père – leur père, en réalité ! – il deviendrait un adversaire beaucoup plus redoutable. Suffisamment pour empêcher Gorgrael de maîtriser la Musique Sombre ? En cet instant, c’était impossible à dire… À coup sûr. Axis était désormais trop puissant pour devoir craindre encore les Skraebolds. Mais si la troisième partie de la Prophétie – celle que seuls les élus pouvaient lire ou entendre – lui révélait comment vaincre Gorgrael, elle indiquait aussi au Destructeur le point faible de son demi-frère. Sur ce plan, le prophète s’était montré d’une parfaite équité.

L’arme qui abattrait Axis était la « mie » dont parlait le poème. S’il parvenait à la tuer, Gorgrael signerait la perte du Tranchant d’Acier. Car rien ne pouvait atteindre cet homme, à part l’amour. Et ce serait bien l’amour qui le détruirait.

Le Destructeur rugit de nouveau – de joie, cette fois. Cela prendrait du temps, mais il finirait par avoir cette femme. Le traître était déjà en place, et il n’attendait plus qu’une occasion d’agir…

Faraday… Dans cette chambre, Gorgrael avait appris beaucoup de choses. C’était elle dont Timozel était devenu le champion, et d’elle encore qu’Axis tenait le feu émeraude qui avait tué tant de Skraelings. Pour ce seul crime, elle méritait la mort. Et parce que le Tranchant d’Acier l’aimait, elle agoniserait dans d’atroces souffrances.

En plus de tout, cette chienne s’était alliée à la Mère et à l’Arbre ! Cet affront-là, elle le paierait en crevant seule, sans le réconfort de l’amitié.

Gorgrael se pencha de nouveau, enfonça ses griffes dans le matelas et l’éventra. Bientôt, le torse de Faraday subirait le même sort. Oui, quand elle aurait imploré qu’il l’épargne, hurlé de douleur tandis qu’il la soumettait à sa volonté et supplié qu’il ait pitié d’elle, il l’ouvrirait en deux et se délecterait de voir ses entrailles sanguinolentes s’échapper de son ventre.

Le Destructeur tourna la tête vers la fenêtre brisée. La plupart des villes et des villages d’Ichtar étaient en ruine. De la capitale du duché, Hsingard, il ne restait qu’un amas de gravats. Et les Skraelings s’étaient repus des cadavres de dizaines de milliers d’Ichtariens. Pourtant, tout ne s’était pas déroulé selon le plan, et il était bien trop tôt pour chanter victoire. Non content de s’être enfui, Axis avait considérablement affaibli les forces de Gorgrael.

S’il lui restait assez de Skraelings pour occuper Ichtar, il n’était pas en mesure de poursuivre Axis ou Borneheld. Après avoir réussi à filer vers le sud avec quelque cinq mille hommes (et cette maudite femme !), le duc devait déjà approcher du Ponton-de-Jervois. Et il prendrait sans nul doute position sur les berges du fleuve Nordra.

Comme ses créatures, le Destructeur détestait les cours d’eau, grands ou petits. La musique qu’ils produisaient glorifiait la beauté et la paix, pas les ténèbres. Une ignoble cacophonie !

...

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Quand il sortit du brouillard et découvrit le cavalier immobile qui l’attendait, le duc leva une main et cria à la colonne de s’arrêter. Tirant sur les rênes de sa monture, il étudia un moment le chasseur au visage encore plus couvert de tatouages noirs et bleus que ceux de ses compatriotes. Des dizaines de lignes ondulées et de spirales s’étalaient sur son menton et ses joues. Très bizarrement, au milieu de son front, lui aussi « ornementé », subsistait un cercle de peau nue qui semblait lui faire un troisième œil. Comme tous les barbares de Ravensbund, l’homme avait constellé sa chevelure – des nattes noires graisseuses – d’éclats de verre bleu ou vert et de minuscules clochettes. Bête chétive aux longs poils jaunâtres, sa monture, presque aussi hideuse que lui, avait la queue et la crinière « décorées » de la même façon. Des barbares dégoûtants ! Pourtant, s’ils savaient se battre, il faudrait faire avec

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Pendant la retraite, ce gaillard avait amplement démontré sa valeur. Aussi impitoyable que Gautier quand il s’agissait de pousser les hommes au-delà de leurs limites, il s’était battu avec autant de bravoure que Borneheld ! En récompense, il chevauchait désormais sur la gauche du duc, un pas en arrière. Bien droit sur sa selle, il ne quittait presque jamais son maître des yeux. Sentir sur sa nuque la chaleur de ce regard de visionnaire suffisait à attiser la flamme de l’espoir dans le cœur du vaincu de Gorken. Artor avait gratifié Timozel du don de voyance. Sûrement un signe que le dieu avait épousé la cause du duc, et qu’il l’aiderait à obtenir la victoire finale. Borneheld regarda du coin de l’œil le cheval qui suivait celui du jeune héros. Faraday, sa femme, partageait sa selle avec la servante Yr, dont la monture était morte de froid trois jours plus tôt

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Depuis trente ans, le duc brûlait de jalousie dès qu’il pensait à Axis. Aujourd’hui, sa haine tournait à l’obsession et lui déchirait les entrailles. Qu’Artor le maudisse ! J’espère qu’il est mort dans la neige en m’appelant au secours ! Oui, j’adorerais qu’il ait crié mon nom pendant que les Skraelings le dévoraient vivant ! Cette idée, pourtant délectable, ne parvint pas à faire naître un sourire sur le visage parcheminé par le froid du duc. Depuis la perte du fort de Gorken, rien ne le déridait, et il ne se fiait quasiment plus à personne. Si Magariz avait pu le poignarder dans le dos, n’importe qui risquait d’en faire autant. Du coup, il se méfiait même de Jorge et de Roland, qui chevauchaient le plus souvent au milieu de la colonne, taciturnes comme s’ils regrettaient de n’avoir pas pris la même décision que Magariz

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Contre toute attente – et toute logique – les monstres, après leur départ du fort, les avaient laissés en paix pendant cinq jours. Redoutant d’être attaqués à tout moment, les fugitifs avaient galopé ventre à terre jusqu’à ce que leurs montures commencent à s’écrouler. Comme ses hommes, le duc ignorait qu’il devait ces cinq jours de répit aux coups mortels qu’Axis et ses guerriers avaient portés aux Skraelings dans les plaines glacées proches du fort de Gorken. En revanche, Borneheld, à l’instar de tous ses compagnons, savait que l’avance ainsi concédée par leurs poursuivants ferait toute la différence entre la vie et la mort. D’autant plus que les sbires du Destructeur, lorsqu’ils s’étaient remontrés, n’avaient pas été assez nombreux pour forcer la colonne à s’arrêter. Au Ponton-de-Jervois, les survivants seraient en sécurité pour un temps, car il semblait improbable que les Skraelings s’y aventurent de sitôt

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À l’instant où leur tintement atteignit ses oreilles à travers le brouillard, Borneheld devina ce qu’étaient ces clochettes. Aussitôt, il s’emmitoufla davantage encore dans son épais manteau. Deux semaines s’étaient écoulées depuis son départ du fort de Gorken. Aussitôt après qu’Axis et ses Haches de Guerre eurent entraîné les Skraelings vers le nord, le duc avait fait ouvrir les portes et ordonné à sa colonne de survivants de traverser la ville encore en feu. La progression vers le sud, en direction du Ponton-de-Jervois, s’était révélée un cauchemar. Affaiblis par le froid et la malnutrition, beaucoup de soldats avaient succombé à l’épuisement. D’autres avaient péri lors des attaques lancées par les monstres sur les flancs et l’arrière-garde de la formation. Et les désertions se comptaient par centaines

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Aujourd’hui, par respect de la Prophétie – et parce que aucune autre option ne s’offrait à lui –, Ho’Demi allait se placer sous le commandement de Borneheld. Les chasseurs connaissaient les prédictions depuis des millénaires. Contre Gorgrael il fallait s’unir… ou périr. Et quelqu’un devait faire le premier pas pour fédérer Tencendor et assurer la déroute du Destructeur

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Comme les y forçaient leurs traditions, Ho’Demi et les siens entendaient aider les hommes du Sud à repousser les hordes de Gorgrael. Mais à Gorken, Borneheld avait refusé leur offre d’assistance sans dissimuler son mépris. Le duc d’Ichtar, avait-il dit, commandait une véritable armée, pas un ramassis de barbares. Aujourd’hui, après une cuisante défaite, le fier chef de guerre et ses soldats d’élite seraient sans doute d’un avis différent

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Ho’Demi tira sur les rênes de son cheval, puis il tenta de sonder le brouillard, droit devant lui. Selon ses éclaireurs, le duc d’Ichtar approchait avec les survivants de la garnison du fort de Gorken. Dans cette purée de pois, la colonne aurait pu être à dix pas de lui sans qu’il la voie. Ho’Demi frissonna. Il détestait ces terres du Sud, avec leur fichue brume lourde et humide ! Les déserts gelés du Nord lui manquaient, et il se désolait de ne plus pouvoir chasser les ours des glaces avec les hommes et les femmes de sa tribu. Hélas, comme eux, il avait dû fuir son pays natal à cause des Spectres dont les murmures souillaient jusqu’au vent

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