Extraits

Je veux imprégner en moi ce sentiment de proximité, de solidarité, d'amour absolu.

— Je ne t’apprécie pas, toi, rétorque la dame, qui passe subitement du vouvoiement au tutoiement.

— C’est réciproque. Les snobs, ça me répugne. Je me lève la nuit pour les haïr ! Et vous, dites-moi, qui vous tient réveillée la nuit ?

— La fête va bon train, observe Simon. C’est beau de voir autant de gens heureux !

— Je suis tellement contente, le bonheur expire par chacun des pores de ma peau ! s’exclame Maëlle d’un ton dur.

— Tant que ça ? renchérit l’enquêteur d’un ton sarcastique.

— Mes excréments sortiront en forme d’arc-en-ciel coloré tellement je transcende de bonheur !

— Quelle est la définition d’un bon parent selon vous ? questionné-je.

— C’est quelqu’un qui s’occupe de toi, commence le fils de l’agriculteur. Du mieux qu’il le peut. Même si parfois il est maladroit.

— Alors, c’est lui ? approuve Isabelle en levant son pouce.

— Lui quoi ? demande Frankie.

— Qui fait sourire Mme Zara encore plus que d’habitude, explique la secrétaire.

— Il réussirait à faire sourire une vache ! décrète Coralie.

— Ce gars risque sérieusement de remporter le titre de gentleman junior ! annonce Maëlle.

— Junior ? relève Simon. Y a-t-il un concours pour les gentlemen seniors ?

— Peut-être ! Mais ne perds pas ton temps à t’y inscrire !

— Insinues-tu que je ne le gagnerais pas ?

— Seulement contre Dan et Vince, tu perdrais haut la main !

— Tes enfants seront très chanceux, laisse-t-elle tomber.

— Pourquoi crois-tu cela ?

— Parce qu’ils auront des parents compréhensifs.

— Des parents ? répété-je. Je ne sais pourtant pas encore qui sera le père de mes enfants.

— C’est sûr que tu choisiras un bon père.

Je la questionne du regard.

— Ton ami, le docteur, serait un bon père pour tes enfants. Ça paraît. Ça se sent.

— Une déclaration d’amour faite dans un cimetière après une menace de mort, résume Maëlle, analytique. Je ne suis pas certaine que ça fasse autant d’effet que si tu la lui avais formulée sur le bord d’un lac au coucher du soleil.

— C’est parfait comme ambiance ! confirmé-je en posant un regard sur l’homme qui tient fermement ma main.

— Il faut sûrement être amoureux pour y croire ! juge Maëlle.

— Un jour, tu y croiras, promet Kaciane. Mais je te vois mal recevoir une déclaration sur le bord d’un lac devant un coucher de soleil.

— Ouache ! Je me pousse à la nage si un gars me fait ça ! Il devra être plus original.

— Tu diras à ma sœur qu’elle est la plus belle et la plus sexy de la planète, et qu’elle ne mourra pas, car tu as besoin d’elle dans ta vie. De la bullshit de ce genre, banalise-t-elle d’une main qu’elle balance.

— Elle ne mourra pas, déclare solidement Dan. Et ce que tu as énuméré n’est pas de la bullshit, car ta sœur est effectivement la plus belle femme et la plus sexy de la planète. – Il me fixe tendrement. – Et j’ai besoin de toi pour vivre.

Je pose un baiser sur ses lèvres.

— Tu veux qu’on se fréquente ? Que nous nous en tenions aux baisers ce soir ? propose-t-il, interrogateur.

Je regarde ses mains posées sur ses hanches. Elles manquent cruellement à mon corps.

— Puis qu’à notre deuxième date on se permette de se caresser un peu plus, en touchant directement nos zones érogènes ? précise-t-il, le regard allumé. Que le troisième soir, nous poussions l’audace jusqu’à nous offrir un orgasme chacun ? Que je pose ma bouche entre tes jambes, que je fasse courir ma langue dans ta fente humide en titillant ton clitoris jusqu’à ce que tu cries de plaisir en tirant mes cheveux et que tu te tortilles en m’implorant de te donner une pause avant que j’y retourne ? Puis de se garder la nudité complète et la relation sexuelle pour la quatrième rencontre alors que je pourrais enfin entrer lentement en toi, faire glisser ma queue entre tes parois étroites et humides ? Dans la chaleur où je rêve de me retrouver depuis des années ? C’est cette lente torture que tu désires ? conclut-il avec un sourire sensuel.

— Depuis des années ? répété-je d’un ton ébahi.

Il acquiesce d’un air confiant.