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L'atmosphère en début de soirée vira à l'électrique au-dessus de Portland.
L'air était lourd, et les cieux étaient devenus gris, conférant des reflets argentés à la lumosité du jour.
De lugubres grondements descendirent des nuages pour rouler et tonner parmi les immeubles de la ville. À mesure que l'orage gagnait en fierté, les zébrures de colère se multipliaient et venaient s'ancrer dans les voûtes de ce temple improvisé à la gloire de Zeus qu'était devenue la région de Portland. Le paysage se transformait, coiffé d'un toit en trompe-l'oeil, soutenu de colonnes de lumièd's torturées, où tremblait le tapis de vie sous le tambour céleste.
Afficher en entierCe soir tu viens d'expérimenter un sentiment vieux de plusieurs millénaires, rétorqua-t-il. Des dizaines de millénaires pour l'homme. Nous avons tous oublié ce que nous sommes à la base, un prédateur, le prédateur, celui qui par sa violence et ses ruses destructives est parvenu à se hisser au sommet de la chaine alimentaire. Et crois-moi, ça n'était pas gagné d'avance.
Afficher en entierLes flics sont les témoins quotidiens de la folie humaine, en cela ils sont terriblement seuls. Ces deux-là se comprenaient et cette idée les réchauffa.
Afficher en entierVivre n'était pas gratuit, la naissance devenait alors la première facture, et il faudrait payer les suivantes pour pouvoir repousser au plus loin l'échéance finale.
Afficher en entierPeut-être n’y avait-il aucune morale. La vie n’en ayant pas elle-même. Les bons ne gagnent pas toujours à la fin et les méchants restent parfois impunis. Même l’idée de châtiment divin n’était en soi qu’une consolation à la conscience, il n’y avait peut-être pas de pesée de l’âme au-delà du seuil de notre existence.
Tout simplement, accepter l’idée d’un monde gigantesque, des milliards d’êtres humains respirant au même instant, un univers vaste, avec l’homme au milieu de tout ça. L’homme isolé dans la galaxie, comme une « anomalie » de la nature, un battement de paupière dans le cosmos, futile, avec pourtant le besoin de se sentir empli d’une raison d’être, quitte à se savoir l’esclave d’une puissance partiale. Un grain de sable, une micro-durée et flop ! plus personne. Toute une race disparaît sans laisser grand-chose derrière elle
Afficher en entierElle était ce qu’il avait toujours voulu trouver sans le savoir, ce manque en soi que tout homme cherche à combler sans vraiment en prendre conscience. Celui qui provoque un apaisement de l’âme sans commune mesure avec les autres petites victoires de la vie, cet accomplissement qu’on ne peut retranscrire nulle part. Une part de bonheur propre à chaque individu, simplement reconnaissable à cet éphémère constat de joie qui naît un beau jour avec plus de violence et d’intensité que tout autre auparavant.
Afficher en entierElle haussa timidement les épaules et se blottit de nouveau contre lui. Brolin perçut la poitrine de la jeune femme qui se soulevait par saccades violentes et il ne put que lui passer la main dans les cheveux. Il n’y avait rien à dire, c’était l’un de ces moments de l’existence où aucun mot ne peut consoler, où le silence est de mise et la simple présence la seule arme pour réconforter.
Afficher en entierEn d’autres circonstances, Camelia aurait cherché la compagnie d’un mâle, d’un bellâtre solitaire, peut-être pour passer la nuit avec lui, c’était dans son tempérament. Mais ce soir elle comprenait que son amie avait plus que jamais besoin de se divertir et elle la connaissait trop bien pour ignorer que cela n’impliquait pas nécessairement pour elle la présence d’un homme. Elle était trop farouche pour ça, elle ne supporterait pas une simple drague dans un bar, il lui fallait quelque chose de plus romantique, de plus idéalisé, même si la finalité était la même. C’était son tempérament à elle.
Afficher en entierElle n'était ni folle, ni sadique, ni animée de pulsions destructrices. [...] C'était une femme comme tout le monde.
Afficher en entierLe côté dramatique de la mort était bel et bien ancré dans une échelle humaine, tout était question décorum finalement.
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