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-Tu y retournes ? fit la jeune femme, presque tendrement.

-Non, dit il. C'est inutile. Ils ont gagné, tu ne comprends pas ? Si je veux faire quelque chose, de dois y aller... plus tôt

Spoiler(cliquez pour révéler)Hesophia se figea, pâlissant soudain sous l'effet de la frayeur.

-Que vas tu faire ,Ash?

Le visage de l'homme aux yeux noirs ne montra aucune expression mais une larme coula sur sa joue .

-Je vais changer la donne. Je vais nous offrir une chance

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Prologue

La fatigue faisait ployer le dos de l’homme, occupé à bêcher une rangée de terre au fond du champ. Au-delà, visible à travers un petit bosquet d’arbres fruitiers, s’élevait la robuste chaumière où vivait sa famille.

L’homme avait les yeux et les cheveux noirs. Sur ses mains, les stigmates des travaux de ferme avaient remplacé les cals dus au maniement des armes.

Il paraissait âgé d’une trentaine d’années. Il était bien plus vieux.

Ce n’étaient pas les deux enfants jouant sous les pommiers qui avaient attiré son regard. Ni le mouvement du linge que le vent agitait sur son fil.

Une jeune femme avançait le long du chemin, dans sa direction. Vêtue d’une ample cape à capuchon, elle marchait d’un bon pas, et ne s’arrêta pas pour saluer les enfants.

L’homme se souvint qu’il avait porté une telle cape, autrefois. Si ce genre d’adverbe avait encore le moindre sens.

Il reprit son travail et ne regarda plus de ce côté. Cependant, un bruit de pas lui indiqua bientôt que son déni n’avait pas fait disparaître sa visiteuse.

Elle se campa face à lui comme il relevait la tête. Cette femme venue d’une autre vie. Cette femme qu’il avait tant aimée. Elle était toujours aussi belle, mais ses yeux cernés et son teint livide témoignaient de nombreuses nuits sans sommeil.

L’homme se redressa pour de bon.

— Hesophia, quelle bonne surprise. Des nouvelles de ton époque ? (Ses lèvres s’ourlèrent dans ce qui aurait presque pu passer pour un sourire.) Oh, attends. Je les connais déjà.

— Je les ai vus ! s’étrangla la jeune femme, sans préambule. Je les ai enfin vus. J’ai assisté de mes propres yeux à plusieurs inséminations. Cette fois, ils sont en train de prendre le contrôle.

Son regard angoissé se voila davantage.

— Tu connais mieux que moi leur manière de faire, frissonna-t-elle. Ils s’insinuent dans la tête de ton voisin, de ton époux, de tes enfants. N’importe qui peut être l’un d’eux.

L’homme conserva le silence.

— Nous avons tout essayé, poursuivit la jeune femme, désespérée. Toi seul peux les arrêter.

Sa voix prit des accents suppliants comme elle concluait :

— Il faut que tu y retournes.

Des nuages noirs s’amassaient à l’horizon. L’homme fronça les sourcils. Il n’aurait pas le temps de terminer son ouvrage ce soir.

— Non.

Le ton était neutre, celui qu’on emploie pour constater la plus ordinaire des banalités, mais le mot claqua à la manière d’une gifle. Hesophia marqua un temps d’arrêt, comme si elle n’était pas certaine d’avoir bien compris.

— Pourquoi ? demanda-t-elle enfin.

— Parce que je suis un escroc, un arnaqueur. Je ne dois qu’à la tromperie d’être encore en vie.

L’homme soupira, les poignets appuyés sur le manche de sa bêche.

— Essaie de comprendre, souffla-t-il. J’ai joué un tour au temps lui-même. Crois-tu qu’il ne fera rien pour se venger ?

— Mais toi seul…

— Je sais ! Je suis unique. Je suis le joueur qui a gagné contre la banque.

Un sourire lugubre étira ses lèvres.

— En vérité… mon unique talent fut de savoir m’enfuir du tripot avant qu’on ne découvre ma tricherie. Et l’on ne fait ça qu’une fois. Une seule fois.

Une expression écœurée se peignit sur les traits de la jeune femme.

— Alors tu ne vas rien faire ? Tu vas tous les abandonner ?

L’homme haussa lourdement les épaules.

— Tu crois savoir, mais tu ne sais rien. Hesophia, Celle Qui Observe… Celle qui a tout vu et tout interprété de travers ! Je vais te raconter, moi, comment les choses se sont vraiment passées. Je vais te raconter comment tout a commencé.

Il regarda le ciel qui se couvrait, et suivit des yeux les derniers oiseaux regagnant leur nid.

— Tout a commencé par la fin d’un monde.

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Laka frissonna dans la fraîcheur nocturne. Le début de l’automne serait officiellement fêté le lendemain soir, mais déjà l’été s’en était allé.

Le bruit de ses pas résonnait dans l’obscurité tandis qu’elle regagnait son dortoir au Heaume. Légèrement soucieuse, elle repassait dans son esprit la petite altercation qui l’avait opposée à Rowena, plus tôt dans la journée. Elle regrettait d’avoir été trop franche et de ne pas avoir su écouter son amie.

Est-ce…

Comme presque chaque soir, elle revenait du Grimoire, une lourde pile de livres entre les bras. La bibliothèque du Sanctuaire était un paradis rêvé. Et grâce aux trésors qu’elle empruntait quotidiennement pour sa soirée, ses insomnies avaient trouvé à qui parler.

Elle préférait de loin effectuer ce trajet accompagnée, cependant. Depuis leur mésaventure avec Loghain et Elouan, elle n’était jamais très rassurée à l’idée de traverser le Sanctuaire toute seule à la nuit tombée.

… la…

Alors qu’elle se faisait cette réflexion, elle crut entendre des pas derrière elle. La simultanéité de la chose lui fit d’abord se dire que ces bruits n’étaient que le fruit de son imagination. Elle savait qu’elle pouvait être froussarde, et imaginer un tas de choses absurdes.

… réalité ?

Une nouvelle série de pas saccadés la fit sursauter.

Non, cette fois, elle n’avait pas rêvé. Et à moins qu’un autre Écuyer du Heaume rentrât du Grimoire à la même heure qu’elle, ce dont elle doutait, cela voulait dire qu’on la suivait.

Laka inspira profondément et tâcha de se montrer aussi digne et courageuse que Rowena l’aurait été à sa place.

Elle hésitait à se retourner. Se savoir découverts pourrait faire fuir les plaisantins. Mais cela pourrait aussi envenimer les choses.

Discrètement, sans cesser de marcher d’un bon pas, elle tourna la tête.

Trois ou quatre ombres passèrent d’un bosquet au couvert d’une haie.

Il faisait nuit noire. Pourquoi se cachaient-ils ?

Inquiète, la jeune fille essaya de les semer en coupant par le parc qui abritait l’Arbre de Vie, au lieu de continuer sur le chemin. Mais ses pour suivants semblaient savoir exactement où elle se rendait. Ils l’attendaient de l’autre côté, toujours tapis dans l’ombre.

Laka entendait leur souffle court et leurs rires étouffés, davantage qu’elle ne les voyait.

Elle allongea le pas et passa devant eux, à quelques toises, la tête bien haute. Ils n’oseraient peut-être pas venir l’ennuyer si elle paraissait sûre d’elle.

Les bruits se déplacèrent dans son sillage. Ils la suivaient toujours.

Laka attendit calmement les moqueries qui allaient bientôt fuser. Peut-être même un méchant croche-pied et de fausses excuses rigolardes ?

Rien ne vint.

Elle aurait pourtant préféré cela à ce silence oppressant, seulement ponctué par les bruits de pas sinistres dans son dos.

La jeune fille commençait à avoir vraiment peur, maintenant. Elle hésita à rebrousser chemin vers le Grimoire, ou même la Commanderie, pour demander de l’aide. Mais ses poursuivants disparaîtraient aussitôt, et elle craignit d’être tournée en ridicule.

Elle était tout près de l’allée flottante qui menait à l’îlot du Heaume, à présent. Avec un peu de chance, ils allaient se contenter de la suivre pour l’effrayer, jusqu’à destination. En tout cas, si tel était leur plan, Laka devait avouer qu’il fonctionnait assez bien.

À cet instant, une cinquième forme, surgie de derrière la haie le long de laquelle elle marchait, la bouscula violemment. Surprise, la jeune fille tomba, laissant échapper les livres. Ses coudes heurtèrent durement le sol.

Elle eut à peine le temps de pousser un petit cri de douleur, qu’une nouvelle bourrade la heurtait de plein fouet.

Les autres l’avaient rattrapée aussi, elle les entendait, tout près d’elle.

Sa seule pensée fut alors de se relever, ramasser ses livres et s’enfuir à toutes jambes.

Elle tâtonna dans l’obscurité à la recherche des précieux ouvrages. Une partie d’elle-même se lamentait intérieurement : ils allaient sûrement être abîmés, elle serait punie et se verrait peut-être même privée d’accès à la bibliothèque.

Pas ça…, songea-t-elle en luttant contre les larmes.

Un gémissement lui échappa quand elle attrapa par erreur la botte d’un des Écuyers harceleurs.

Des mains fermes la saisirent alors, et elle oublia les livres pour hurler de terreur.

Un autre garçon lui plaqua une main sur la bouche, tandis qu’on la traînait à l’écart, derrière la haie.

On lui assena un coup de pied dans les côtes. Glapissant de douleur, elle se débattit de toutes ses forces pour échapper à la poigne des garçons.

Elle reçut une pluie de coups, provenant de plusieurs agresseurs. Ils se retenaient manifestement, et frappaient par jeu, mais c’était bien suffisant pour la faire souffrir.

Dans le noir, elle ne pouvait pas distinguer leurs traits, mais elle crut reconnaître le rire de Calhoun. Elle essaya de dire son nom, pour qu’il se sache reconnu, espérant ainsi lui faire peur. Mais la main plaquée sur sa bouche réduisit sa tentative à un gargouillis inaudible.

Battue encore, bientôt en larmes et à bout de forces, elle cessa de lutter. Juste le temps de récupérer un peu d’énergie, afin de les prendre par surprise et de leur échapper quand ils auraient un peu relâché leur prise.

Mais ils ne la relâchèrent pas.

Plusieurs rires étouffés s’élevèrent encore, et cette fois, elle fut presque certaine de reconnaître la voix de Calhoun. Peut-être celle de son acolyte Arthel également.

— Tenez-la bien, fit un garçon qui pouvait tout à fait être Loghain, sans qu’elle pût le jurer.

On la coucha sur le ventre et elle sentit une main relever sa jupette d’Écuyer. Elle gémit très fort et tenta en vain de mordre la main qui la bâillonnait.

Comme elle se raidissait follement et donnait des coups de pied désordonnés dans toutes les directions, deux garçons la plaquèrent fer mement en s’asseyant sur elle. Elle ne pouvait plus respirer.

Laka crut mourir de peur, et pendant une interminable minute, se sentit disparaître hors d’elle-même.

Mais les garçons ne la touchèrent pas davantage. La terreur poisseuse refluant légèrement, la jeune fille comprit qu’ils n’iraient peut-être pas plus loin. Sans doute n’était-ce qu’un simulacre : ils désiraient simplement lui faire peur, lui prouver qu’ils possédaient le pouvoir de disposer d’elle, s’ils le souhaitaient et comme ils l’entendaient.

Pendant ce temps, une autre paire de mains lui avait attrapé la tête, et commença à lui saccager les cheveux à grands coups de couteau.

Au début, toujours en proie à un réflexe de panique et de répulsion, Laka se débattit à nouveau comme une diablesse. Mais elle cessa bientôt de bouger, craignant trop de recevoir la lame dans l’œil.

Se repliant autant que possible, presque en position fœtale, elle sanglota en essayant de s’imaginer ailleurs. Pourquoi était-ce aussi long ? Quand allaient-ils enfin se lasser ?

Les secondes s’étiraient et lui semblaient interminables.

Soudain, les Écuyers se relevèrent et partirent en courant, le bruit de leurs rires s’éloignant rapidement.

Laka resta immobile un moment, elle n’aurait su dire combien de temps. L’attaque lui avait paru durer très longtemps, mais elle supposait qu’en réalité tout s’était passé très vite. Elle pouvait encore appeler à l’aide pour qu’on arrête ses agresseurs, les garçons ne seraient sans doute pas loin.

Mais si elle appelait, ils risquaient d’être les seuls à l’entendre. Ils risquaient de revenir.

Elle se releva en chancelant, remerciant le Wyrd d’être vie. Pleine d’une reconnaissance écœurante et lâche, qui la mit en rage contre elle-même.

Lentement, elle ramassa ses livres en tâtonnant dans l’obscurité. De longues mèches de cheveux noirs coupés lui retombaient sur les épaules, s’accrochant sur son uniforme.

Une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter qu’elle avait échappé au pire.

Mais elle savait que c’était exactement ce qu’ils voulaient qu’elle pensât. Qu’elle vécût dans la crainte du jour où ils la retrouveraient, pour cette fois aller jusqu’au bout.

Séchant ses larmes, elle reprit le chemin du Heaume, et remonta au dortoir en tâchant de se composer un air digne.

Elle ignorait encore ce qu’elle dirait aux autres. Ses jambes trem blaient, et elle n’arrivait pas à se concentrer.

Elle avait eu l’impression de reconnaître certaines voix, mais elle n’avait aucune preuve…

Quand elle parvint au deuxième étage, elle réussit à conserver un visage dur. Jul et Ash, qui se trouvaient dans le couloir, accoururent vers elle en écarquillant les yeux.

Laka savait qu’elle était couverte de contusions et de plaies mineures, sans parler des touffes de cheveux répandues sur ses vêtements.

— Où est Rowena ? demanda-t-elle.

Étrangement, ce fut tout ce qu’elle parvint à articuler.

Elle ressentait soudain le besoin urgent de la présence rassurante de son amie.

— Je crois qu’elle dort déjà, souffla Jul, qui l’observait toujours avec une incrédulité angoissée. Je vais la chercher.

Laka attendit en prenant sur elle. Mais dès qu’elle se retrouva dans le grand salon en compagnie de ses amis, leur racontant ce qui venait de lui arriver, elle s’effondra à nouveau en larmes.

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