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— Moi, y a deux choses que j’aime pas faire chez les médecins : ouvrir les jambes et la bouche ! Je fuis les dentistes et les gynécos !
Elles éclatèrent de rire et s’emparèrent d’une coupe de champagne.
Afficher en entierIl doit être malheureux, cet homme. Je ne sais pas comment on guérit d’une enfance comme ça. Le petit Tom ! Il était si mignon quand il valsait avec Sophie dans l’atelier. Une valse très lente pour ne pas étourdir Sophie. Il la glissait dans son blouson, elle sortait sa petite tête et il lui parlait. Vous voyez, je ne me suis jamais marié, je n’ai jamais eu d’enfants, mais au moins je n’ai pas fait de malheureux.
Afficher en entierJe sais vivre seule. Ou plutôt, je sais survivre seule. L'oreiller voisin qui reste froid et lisse, le lit où l'on se couche en n'ouvrant qu'un seul côté, en laissant toute la place à l'autre qui ne vient pas, qu'on attend parfois le front bas et buté et les bras familliers et froids de la tristesse qui se referment sur cette attente qu'on devine infinie. Seule, seule, seule.
Afficher en entierIl m'a dit qu'il me donnerait de l'argent, mais ça ne remplace pas tout, l'argent. L'argent ne m'a jamais rendue heureuse. C'est étrange quand tu y penses. Tout le monde se bat pour avoir touours plus d'argent et est-ce que le monde est meilleur? Est-ce que les gens vont mieux ? Est-ce qu'ils sifflent dans la rue? Non. Avec l'argent, on n'est jaais satisfait. On trouve toujours quelqu'un qui en a plus que soi. Peut-être que t'as raison et qu'il n'y a que l'amour qui remplit vraiment. Mais comment on apprend à aimer? Tu le sais, toi? Tout le monde en parle, mais personne ne sait ce que c'est. Tu répètes tout le temps qu'il faut aimer , aimer, mais où ça s'apprend?
Afficher en entierLui dire qu'un homme, un vrai, n'est pas celui qui claque les femmes ou se fait sucer par des anonymes goulues, mais celui qui écrit : " Je ne sais pas ce que c'est, la féminité. Peut-être est-ce seulement une façon d'être un homme."
Afficher en entierIl n'y a rien de pire que le silence, marmonna Joséphine. On imagine tout et tout devient menaçant. On n'a pas de prise, même pas un petit bout de réalité pour se mettre en colère. Je déteste le silence.
_ C'est si pratique, parfois.
Afficher en entierElle entendit la porte du local à poubelles se refermer. Ça fit un crissement rouillé dans le silence de la nuit. Elle compte encore trois battements de cœur avant de pousser un petit soupir et de mourir
Afficher en entierAu fond du regard, il y avait une étincelle de vie. Ce n'était pas le regard d'une victime. Ni d'une morte. Elle avait longtemps cru qu'elle était morte. Elle n'était pas morte. Les hommes croient toujours que ce qu'ils vivent est mortel. Ils oublient simplement que ça fait partie de la vie
Afficher en entierPourquoi crois-tu que je reste enfermée dans cette clinique à somnoler, abrutie de somnifères ? Parce que je n'ai pas le choix. Si je sors, tout le monde me montrera du doigt. Je préfère crever ici. Et ce jour là, tu auras ma mort sur la conscience. Parce que je te lâcherai pas ! Je viendrai te tirer par les orteils la nuit, tes petits pieds chauds enlacés aux grands pieds froids de mon mari que tu guignes en secret. Tu crois que je le sais pas ? Je ne suis pas totalement abrutie !
Afficher en entierZoé revint, essouflée et tendit à sa soeur les autres lettres de son père.
-Tu ne trouves pas ça bizarre toi ? Il est à moitié dévoré par un crocodile et il joue les globe-trotters.
Zoé jouait avec ses doigts de pieds qu'elle épluchait pour penser à autre chose et ne pas pleurer.
-Moi, j'ai pas envie qu'il soit mort...
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