La vie du vieux Fukuzawa racontée par lui-même

Résumé

Issu d'une famille pauvre de samurai, Fukuzawa nous fait découvrir la société féodale qui est celle de son enfance, imprégnée de culture classique chinoise et sclérosée dans ses hiérarchies. Puis, à la faveur de l'irruption des étrangers en 1853, il tourne le dos au vieux monde et commence l'apprentissage de la langue hollandaise, langue véhiculaire des découvertes scientifiques et techniques qui sont la clé des progrès de l'Occident, dont il n'aura de cesse de faire bénéficier le Japon.

Fukuzawa évoque les convulsions qui accompagnent la déposition du shôgun et la restauration impériale (1868), à laquelle il ne prend pas part directement. L'important n'est pas là. Faire du Japon l'égal des grands pays occidentaux, lui permettre d'accéder à la modernité - avec tous les dangers que recèle cette "modernité" en cette fin de XIXe siècle -, ce sera là le sens de son action comme auteur d'essais à succès, professeur, journaliste. Il lui faut transformer les mentalités, implanter dans les esprits de nouvelles façons de penser fondées sur l'indépendance personnelle et l'exercice de la raison, et aller ainsi à l'encontre des schémas traditionnels de soumission imposés par le confucianisme.

Fukuzawa se fait l'écho de la profonde aspiration à la modernité du peuple japonais. Cet ouvrage nous fait entendre une voix au sens propre, puisque le texte est entièrement dicté par lui. Une voix souvent teintée d'ironie, sauf quand il s'agit de l'honneur et de la réussite de son pays auquel il est lié passionnément. Mais une voix qui laisse passer des tonalités pleines d'humour, quand le vieux narrateur évoque le souvenir des péripéties de sa propre vie, qui n'est pas loin de ressembler à un roman.