Extraits

"il m'en veut se soir d'être absent, je le sens. Il m'en veut parce qu'il a l'impression que tout le monde se passe très bien de moi."

"Ignorant si je dois m'y abandonner ou m'en défendre, je m'efforce de ne penser à rien, ce qui est difficile dans mon état, et probablement déconseillé: n'existant plus que par mon activité intellectuelle, j'ai peur de n'être plus rien si j'arrête de réfléchir."

"Dix-neuf ans, aveugle, et il n'ose pas mourir, de peur de se faire gronder."

"Je t'ai laissé tranquille pour que tu puisses m'aimer sans efforts, sans révolte, sans danger, si tel était ton désir, ou bien me détester sans remords si tu en avais besoin pour te construire."

"J'ai aimé la vie sans avoir besoin d'en profiter tout le temps..."

"Non, ne me venge pas, Frédéric ; il n'y a pas de raison. Ce n'est pas un tableau triste. Mets-y de la confiance. Et de l'espoir. Ce qui compte, c'est d'avoir toujours quelque chose à attendre, tu sais."

"Le Paradis n'est peut-être qu'un genre d'hospice, quand plus personne ne peut vous recueillir sur terre."

"Comme c'est court la vie d'un chien… une telle densité de souffrance et d'inquiétudes. L'angoisse d'être abandonné de ne plus faire plaisir, de perdre un bâton, de manquer le rendez vous laissé par une odeur sur un arbre, de se retrouver au maton privé de l'os qu'on a rongé en rêve. Un si grand besoin d'être rassuré d'accompagner de faire comprendre ce que son maître ne voit pas"

C'est peut-être le seul bilan dont je puisse me flatter, au moment de comparaître devant qui de droit, mais si je me présente les mains vides, j'ai l'impression qu'elles sont propres.

Jamais je n'aurait pensé lui faire du mal. Elle m'avait répondu: "C'est ça que je te reproche. Justement. Ne pas savoir ce qui me fait du mal."