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La Vie secrète des vaches



Description ajoutée par MissDupont 2017-10-13T12:19:03+02:00

Résumé

À la Kite’s Nest Farm, les vaches vivent en liberté.

Chippy refuse de dormir avec les pieds boueux et fait toujours sa toilette avant de se coucher. Fat Hat préfère la présence des hommes à celle des femmes. Le vice caché de Jake est de renifler les émanations du tuyau d’échappement du Land Rover. Colérique et farouchement indépendante, Gemima salue tous les humains qu’elle rencontre d’un hochement de tête.

Dans son délicieux et très inattendu ouvrage, Rosamund Young nous donne des chroniques affectueuses, drôles et touchantes du monde des vaches avec lesquelles elle vit depuis plus de cinquante ans. Loin de l’agriculture intensive, respectueuse de l’environnement, elle nous offre ici le plus convaincant et le plus amusant des plaidoyers contre la souffrance animale.

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Classement en biblio - 9 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par MoonBear 2018-12-22T22:10:42+01:00

Un jour, j'ai trouvé la vieille poule grise par terre, incapable de bouger. Le renard avait dévoré deux de ses amies et l'avait gravement blessée à la patte. Elle a été soignée et sa patte bandée. Pendant trois jours, elle n'a pas avalé la moindre nourriture, aussi alléchante fût-elle, se contentant de boire fréquemment un peu d'eau. Le quatrième jour, elle a mangé un bout de pain et, à partir de là, elle a tourné la page et consommé tous les délices possibles et imaginables : framboises à la crème, beurre, fromage, blé, orge, lait, pain trempé dans le jus de cuisson de la viande de bœuf, raisins secs, etc. Les quatre premiers jours, et durant plus d'un an, nos deux autres poules ont fait preuve d'une tendresse et d'un altruisme si sincère que nous en sommes restés émerveillés.

En gardes du corps dévouées, elles restaient à l'écart jusqu'à ce que la grise ait mangé ce qu'elle voulait, avant de piocher à leur tour dans la nourriture que nous avions apportée. Elles allaient picorer et fureter ici et là mais il ne se passait pas plus de quelques minutes sans que l'une ou l'autre, parfois les deux, revienne s'assurer que la poule grise allait bien. Elles la réconfortaient en frottant doucement leur bec contre le sien. La poule grise les laissait volontiers aller s'amuser, mais s'inquiétait dès qu'elle ne les voyait plus. (...)

Après des années à élever des poules, nous avions enfin l'occasion d'observer de près leur vie quotidienne. De tous les animaux de ferme, les poules sont les plus indépendantes et heureuses de l'être, si tant est qu'elles soient libres d'aller et venir, aient accès à une alimentation variée et de l'eau pure en quantité. Quelle que soit la manière dont ces trois-là ont appris à nous "utiliser" à leur avantage et pour notre plus grande joie.

L'attaque avait eu lieu au printemps et, une fois retrouvée sa mobilité, la poule grise avait encore tout l'été devant elle. Elle détestait rater quoi que ce soit mais dès qu'il pleuvait, elle s'abritait sous le hamac du jardin et s'il tombait des cordes, nous la rentrions à l'intérieur. Ses amies savaient où elle était et vaquaient à leurs occupations habituelles, mais quand l'heure du coucher approchait, elles refusaient de traverser la route pour aller dormir sans elle.

La poule grise s'est vite adaptée à l'équation : pluie égale enfermement. Je crois qu'elle appréciait le confort. Elle mangeait et buvait comme quatre et à part le bruit qu'elle faisait en picorant du blé dans le récipient, elle restait silencieuse, jusqu'au moment où elle décidait de rentrer chez elle. Si l'un de nous se trouvait à proximité, il lui suffisait de prendre le chemin de la porte pour se faire comprendre. Et si nous n'étions pas à côté, elle recourait aux tactiques qu'elle jugeait nécessaires pour attirer notre attention.

Elle essayait d'abord de parler de sa drôle de voix - elle avait renoncé à chanter. Un jour où cela n'avait pas marché, elle s'était faufilée jusqu'au tiroir à casseroles de la cuisinière et avait donné des coups de bec de plus en plus forts sur le métal jusqu'à ce qu'on l'entende. Nous ne l'avons plus jamais fait attendre.

(..)

Pendant vingt mois, la poule grise s'est portée comme un charme, puis le jour que nous attendions tous est arrivé. Elle a pris un petit-déjeuner frugal mais, à midi, elle n'a pas eu envie de manger. Elle avait du mal à garder l'équilibre et penchait la tête. Elle est morte entourée de ses deux amies proches et de deux nouvelles poules que nous avions achetées quelques mois après son agression.

Jusque-là, nous ne nous étions jamais demandé si une poule pouvait pleurer la perte d'un être cher. La réponse est oui. Nous pensions que les deux gardes du corps regretteraient peut-être leur vieille amie, mais, il s'est avéré que les quatre poules en sont restées affectées au cours des jours et des semaines qui ont suivi.

(...)

Au lendemain de sa mort, les quatre poules ont pris l'habitude de se rassembler tous les soirs dans "son" coin de l'enclos. Au bout d'une semaine environ, elles ont fait un ménage de printemps et nous avons découvert à notre grande surprise que le nid et le sac qui étaient en dessous avaient été débarrassés et le coin retourné de fond en comble et nettoyé. Durant quelques temps, elles sont restées sombres, fuyant tout contact humain. Elles mangeaient également beaucoup moins.

Lentement, elles ont repris une vie active et, jour après jour, sont devenues de plus en plus aventureuses. Nous les apercevions dans des endroits inhabituels : près de la mare, dans la cour avec les vaches, près des enclos à cochons. Chaque jour, elles se hasardaient un peu plus loin, alors que nous avions la certitude que le périmètre du jardin leur convenait parfaitement. Au bout de trois semaines, elles ont commencé à pondre, ont retrouvé leur comportement sociable envers les humains et se sont mises à passer leurs soirées à manger et jouer dans leur enclos, se couchant au moins quatre heures plus tard que du temps où la vieille poule vivait encore.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Mieldrita 2020-12-03T03:53:30+01:00
Bronze

J'ai eu envie de lire ce livre en découvrant son titre quand je recherchais un livre d'un auteur commençant par la lettre Y.

Malheureusement, le livre n'était plus disponible quand je suis allé l'emprunter. J'ai donc reporté ma lecture, et je l'ai lu aujourd'hui (enfin, hier, vu l'heure :) )

C'est un livre assez court, moins de 200 pages dans sa version classique, moins de 280 dans la version gros caractères, qui se lit assez rapidement. Une exploitante agricole raconte les anecdote qu'elle se rappelle avoir vécues sur sa fermes sur les 50 dernières années. Elle parlera souvent de vaches, mais également de cochons, poules et moutons.

Je n'ai pas trouvé la lecture compliqué, juste qu'il manque une certaine logique dans le temps, les animaux deviennent parfois presque humains, et certains sujets ne sont pas abordés : ceux de la reproduction et de l'abattage ne sont pas présent. Il y a également une affirmation que je ne partage pas.

Une autre soucis que je vois, c'est que j'ai l'impression que l'auteur valorise beaucoup son exploitation.

Mais sinon, la lecture est assez agréable, sans plus.

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Commentaire ajouté par charly09 2018-04-14T00:46:52+02:00
Argent

Un peu compliqué pour moi de commenter ce livre...

Une éleveuse nous raconte des anecdotes sur la vie et la personnalité de ses bêtes, tout simplement. Facile à lire, avec une écriture évidente et des chapitres courts qui sont autant de portraits, elle observe ses vaches, leurs amitiés, leurs caractères toujours singuliers, les faits marquants qui font la vie de la ferme.

Il y a là de l'amour, de la complicité, une vraie tendresse sans doute et de la surprise, parfois de l'admiration, un rapport vrai à l'animal.

Et c'est là qu'il y a pour moi une gêne, qui m'est très personnelle... Ce livre est un magnifique plaidoyer pour les vaches et les animaux de ferme dont on découvre les sentiments, -et le mot n'est pas fort- montrant concrètement ce que signifie un être sensible et sentient...

Comment, après lecture de ces récits, considérer encore la vache comme un produit, ou même un animal qu'on peut exploiter pour la consommation humaine? L'éleveuse nous explique les liens qui se tissent entre les veaux, l'amour maternel, la vie sociale, les apprentissages, l'astuce, le jeu, la souffrance et le deuil chez ses bêtes.

L'animal se personnifie.

Ces portraits m'apparaissent alors, pour moi qui suis partie prenante dans la lutte pour la protection des animaux d'élevage, comme un témoignage essentiel pour convaincre et considérer la bête autrement, dans sa vie et sa sensibilité propre.

Mais tout au long de ma lecture, ces portraits dressés par une éleveuse pleine d'attention bienveillante pour ses bêtes suscitent une gêne: comment peut-on, me suis-je demandé tout au long, avoir une si grande conscience de la personnalité particulière de chacune de ses bêtes et accepter pourtant, même dans un circuit parfaitement respectueux de l'animal, de leur imposer cette souffrance inhérente à leur fonction de produit animal?... Il y a là pour moi un conflit que je ne sais pas résoudre... et que le livre ne semble guère poser.

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Commentaire ajouté par Sabrina-Z 2018-01-19T12:40:20+01:00
Bronze

Lecture qui s'annonçait sympa et humoristique et que je n'ai pas trouvée transcendante au final. Il y a, selon moi, beaucoup d'anthropomorphisme et derrière son livre, l'envie de prôner son élevage de la part de l'auteure. Maintenant, je ne doute pas des sentiments dont sont dotés les animaux mais ce n'est pas cette lecture qui m'en a persuadée.

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Date de sortie

La Vie secrète des vaches

  • France : 2017-10-18 (Français)

Activité récente

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Les chiffres

lecteurs 9
Commentaires 3
extraits 5
Evaluations 4
Note globale 6.25 / 10