La Visiteuse de prison et le Grammar Nazi

Laurine fait toute les démarches nécessaires afin de faire partie de l'association ANVP, visiteuse de prison.

Pourquoi ? Elle a une réelle passion pour le tueur en série Frédéric Gillet.

Sera-t-elle prête à vendre son âme au diable pour lui ?

Un joli petit livre divertissant malgré le sujet de tueur en série.

Le fond du livre reste la richesse de la langue française

Laurine, "hôtesse de caisse" dans une grande surface, est obsédée par un serial killer qui ne supporte pas qu'on massacre notre belle langue. Orthographe et grammaire n'étant pas à la base les points forts de notre héroïne, elle va déployer des efforts colossaux pour se faire remarquer par le psychopathe, qu'elle réussit à approcher en tant que visiteuse de prison...

Je ne peux pas dire que j'aie du mal à imaginer qu'on puisse tomber amoureuse d'un homme de cette trempe, puisque ces femmes existent et c'est donc parfaitement crédible. Le terrain est certainement propice et, peut-être à tort, je ne pense pas que ça puisse arriver à n'importe qui.

J'ai aimé la façon dont Frédéric Soulier a détaillé l'évolution de Laurine et tous les sentiments qui l'ont envahie au cours du récit. Je n'ai par contre ressenti aucune empathie pour elle. Mais elle-même en étant totalement dépourvue, ce n'était de toute façon pas prévu au programme.

Concernant notre Grammar Nazi, sa colère et son exaspération étaient palpables et se ressentaient même entre les lignes. Sa façon de les extérioriser était certes, un chouia excessive, mais l'auteur fait rarement dans la dentelle et nous l'a montré encore une fois.

C'est une excellente nouvelle, tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur passe un bon moment.

Nouvelle "thrillesque" et psychologique. Laurine va se rapprocher d'un "prédateur sexuel" en tant que visiteuse de prison. Le personnage atypique de cette femme est diablement bien maîtrisé. L'enchaînement de son évolution et de sa transformation va être explosif. L'amour des mots va donc les rapprocher. Jusqu'où peut on aller pour se sentir bien, mieux, vivre ! Mais en dehors de cette histoire, où l'on ne peut pas tout à fait parler de syndrome de Stockholm, mais plutôt d'une adoration maladive, l'auteur fait passer quelques petits messages sur l'écriture, la poésie, l'édition… Ce qu'il y a de bien avec cet auteur c'est que je me retrouve toujours en pleine réflexion après la fin d'un de ses récits. Si vous aimez le noir, le tragique, l'impensable alors foncez vous ne serez pas déçu.

L'auteur aime toucher du doigt la complexité des obsessions, c'est brut, c'est trash et sans filtre, le tout dans un style parfait. On en redemande ;)

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, ce thriller réaliste, cette aventure dans la tête de cette jeune femme perdue. J’ai ri et frissonner en me demandant jusqu’où l’envie d’amour pouvait conduire.

En bref, une plume aiguisée pour une histoire troublante, qui nous fait nous questionner sur les limites de nos sentiments.

Une nouvelle noire, grinçante, décalée. On y retrouve l'écriture percutante et très juste de Frédéric Soulier. A ne pas mettre entre toutes les mains car un peu trash, pour moi, ça a été un régal de lecture.