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Pour la première fois de sa vie, Colin regardait vraiment son corps : poitrine pleine, taille fine, hanches rondes, longues jambes. Roy avait raison ; elle était super bien faite. Pourquoi ne l’avais-je jamais remarqué ? Il trouva immédiatement la réponse : parce qu’elle est ma propre mère, pour l’amour du ciel
Afficher en entierLa mère de Colin rentra du travail à cinq heures et demie. Il attendait dans la salle de séjour un peu fraîche. Les meubles étaient dans des teintes brunes, et les murs tapissés de toile de jute. Des stores en bois recouvraient les fenêtres. L’éclairage était indirect, tamisé et agréable. C’était une pièce reposante. Assis sur le grand canapé, il lisait le dernier numéro de sa bande dessinée préférée, L’incroyable Hulk
Afficher en entierRoy parlait en aparté pour accentuer ses propos, avec une ferveur, une intensité surprenantes. « Si je ne crains pas la mort, alors personne ne pourra me faire du mal. Personne. Ni mon père ni ma mère. Personne. Aussi longtemps que je vivrais.
Afficher en entier— Nous nous intéressons tous deux aux choses qui comptent, dit Roy. La souffrance et la mort. C’est ce qui nous intrigue, toi et moi. La majorité des gens pense que la mort est la fin de la vie, mais nous savons que c’est différent, n’est-ce pas ? La mort n’est pas la fin. C’est le noyau. Le noyau de la vie. Tout le reste tourne autour. La mort est ce qu’il y a de plus important dans la vie, de plus intéressant, mystérieux, ce qu’il y a de plus excitant
Afficher en entierColin grinça des dents. Atteignant la rivière, le train fonça sous le pont remonté et quitta la voie. La locomotive miniature et deux wagons s’enchevêtrèrent, et toutes les autres voitures déraillèrent dans une brève pluie d’étincelles
Afficher en entierLà-bas, à l’angle gauche de la plate-forme, quatre trains attendaient les instructions sur les voies de garage du dépôt. Deux étaient des trains de marchandise, et les deux autres réservés aux voyageurs. Roy actionna un second interrupteur, et l’un des trains s’anima. Il se mit à vrombir doucement ; les lumières clignotèrent dans les wagons
Afficher en entierÉprouvant une étrange sensation de répugnance mêlée d’anticipation gourmande, Colin s’assit sur le deuxième tabouret. Roy tourna délicatement un cadran sur le tableau face à lui. Il était relié à un rhéostat, et les lumières du garage au-dessus de leur tête baissèrent lentement
Afficher en entierolin décida que si lui et Roy devenaient amis pour la vie, il n’irait traîner chez Roy que pendant les dix années à venir. Ensuite, il entretiendrait son amitié avec Roy, mais éviterait Mr et Mrs Borden, si bien que le jour où ils seraient finalement devenus complètement dérangés, ils ne puissent plus lui mettre le grappin dessus et le forcer à manger des mouches, ou, pire encore, le découper à la hache
Afficher en entierRoy s’éloigna. Il s’arrêta à cinquante mètres de Colin et se tint de nouveau face à la mer. Il contempla l’horizon embrumé comme s’il était hypnotisé. Aux yeux de Colin, passionné de science-fiction, Roy lui semblait être en communication télépathique avec une chose cachée au loin dans la profondeur des eaux sombres et houleuses. — Roy ? Tu plaisantais pour le chat, n’est-ce pas ? Roy se retourna, le dévisagea froidement quelques instants, puis sourit. Colin sourit également. « Ouais. Je le savais. Tu essayais de me faire marcher.
Afficher en entier— Tu pourras pas me rendre malade parce que je sais que ce n’est pas vrai. Il n’y avait pas de chat. Les yeux de Roy étaient perçants et insistants. Colin se les imagina pénétrant comme les pointes d’une fourchette. — Depuis combien de temps tu me connais ? demanda Roy. — Depuis le lendemain du jour où Maman et moi nous sommes installés ici. — Et ça fait combien de temps ? — Tu le sais bien. Depuis le premier juin. Un mois. — En tout ce temps-là, est-ce que je t’ai déjà menti ? Non. Parce que tu es mon ami. Je ne mentirais pas à un ami. — Tu ne mens pas véritablement. Tu joues un jeu, plutôt
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