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Extrait ajouté par chevaflo 2014-10-18T08:27:42+02:00

Ce que nous avions connu, à Saulière, à Fontenailles, à la Roche, c'était la mort domestiquée, qui allait et venait dans les maisons comme les chiens et les poulets. Une mort installée dans la pièce à vivre, au milieu de la famille. Pas toujours du grand spectacle (genre Louis XIV s'adressant à ses courtisants, ou le laboureur à ses enfants) mais toujours une mort publique sous un toit privé. Avec ça, sitôt le denier soupir exhalé, une vraie pompe funèbre!on en avit pour son argent : le cadavre dans sa plus belle toilette, les visites, le buis bénit, les horloges qu'on arrête, les miroirs qu'on voile, les veillées du corps avec casse-croûte, le grand deuil, les grandes larmes, les cierges à domicile, le cercueil surmesure, enfain l'enterrement où, derrière la charrette à bras, tout le canton se retrouvait dans un long et joyeux cortège.

C'est plus tard, à Paris, que j'ai dû m'habituer à la mort caché. Hôpital, paravents, isolement, fuite des familles, fuites des soignants, dernier soupir à la sauveyye, sortie par la porte de service, prise en charge par des "pros", mise au frigo, cercueil en prêt-à-porter, corbillard banalisé,exfiltration définitive par incinération...Le disparu ne repassait pas par sa maison!...dans les grandes villes le décès, abstrait, avait remplacé la mort,obscène.

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:14+01:00

Elle voulait mourir. Etait si lasse, était à bout. Elle voulait mourir. Demain. Elle voulait mourir. Bientôt. Elle voulait mourir. Voulait bien. Un peu. Mourir un peu. Mais pas trop.

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:14+01:00

Souffrir pour mourir, faire souffrir pour faire mourir, quelle absurdité ! Pour autant, bien sûr, qu'on s'attache à l'hypothèse d'un Créateur raisonnable...

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:14+01:00

Ce n'était pas pour mourir qu'elle s'affamait, c'était pour régner : nous réunir toutes autour d'elle : nous enrôler, nous enfermer. Son champ d'action se réduisait ; son empire rétrécissait ; il restait son corps, ce corps qui avait été bon vivant, ce corps qui aimait la table et le lit, ce corps qui avait de l'appétit, lui... Inflexible, elle le contraignit.

Coup double : à travers ce corps qu'elle contrôlait, elle nous contrôlait aussi. Certains jours, il me semblait que si elle avait pu faire rentrer dans son ventre souffrant tous ceux - enfants et petits-enfants - qui en étaient sortis, elle nous aurait emportés dans son voyage... Voilà ce que, "sans le vouloir", elle voulait.

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:13+01:00

"Et que vaudrait, ma petite fille, une liberté qui ne coûterait rien?"

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:13+01:00

Il manque des temps au verbe "mourir". Des temps pour conjuguer toutes les étapes de l'agonie, des temps que les enfants rétablissent à juste titre : "maman a mouru longuement... Maintenant elle est morte : situation stable."

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Extrait ajouté par x-Key 2011-01-09T18:09:13+01:00

Maman, qu'est ce qui est le plus important? Les yeux fermés, le visage immobile, elle semblait ne pas avoir entendu ma question ; mais je croyais pouvoir anticiper sa réponse, elle allait me dire "la famille", "ce que l'on a bâti, transmis"... Elle se taisait ; j'insistai : "Hein? Qu'est ce qu'il y a de plus important dans la vie? - La vie..."

Le mot fut chuchoté - ses lèvres avaient à peine remué -, mais il me foudroya. Ce qu'il y a de plus important dans la vie, la vie? La vie tout court? Car elle ne m'avait pas dit "profiter des bons moments" ; ça, encore, j'aurais compris ! C'était "la vie", rien que la vie, la vie n'importe comment et à n'importe quel prix. Sa vie, donc, telle qu'elle était aujourd'hui, douleurs et morphine, suffocations, nausées, paralysie, dépendance, désintérêt, vide affectif. Une vie aveugle et muette, dont seule la souffrance lui permettait encore, par intermittence, de prendre conscience. Pire : si la vie n'avait d'autre objet que la poursuite de la vie, si l'on ne devait vivre que pour vivre, alors elle allait tout perdre !

Je restai pétrifiée devant l'ampleur de son malheur et la brutalité du désaveu qu'elle m'infligeait : j'avais toujours cru que la vie n'est pas une fin mais un moyen, que ma vie, la sienne, s'inscrivait dans une lignée et un projet, qu'elle s'ennoblissait de n'être que des passages s'ils menaient vers un monde moins laid. J'avais toujours cru que la vie d'un homme s'agrandissait du futur des autres. J'avais cru aussi que c'étaient ma mère et Micha qui me l'avaient appris... Sa phrase me niait, la niait, rideau !

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