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Tout est signe,
Tout fait signe,
Souffle qui passe,
Fruit qui s'offre,
Main qui touche,
Face qui crie:
"Retourne-toi
Reprends toi,
Reçois tout et fais signe!"
Afficher en entierHelsinki
Voici que la terre trop longtemps gelée
Sous la brusque chaleur implose
En notes sourdes, en éclats sonores!
Les ajoncs ne se tiennent plus de joie,
Les lupins à pleins tubes lancent leur orgue.
Mais plus pudiques, plus secrets,
A l'ombre des feuillages, à l'abri
Des pépiements, des gazouillis,
Retenant le pas des passants, les faisant
Se retourner: les glycines, les lilas,
Les jasmins, les seringas,
Les roses de la Saint-Jean!
Ô long jour sans nuit, sauras-tu durer
Plus que nos plus durables désirs?
Afficher en entierPoint de retour sans aller
Le fleuve de larmes et de sang
S'évapore en brume légère,
Se condense en nuages flottants
Retombe en pluie fertile,
Tout le perdu est repris
Source et mer sont retrouvailles
Point d'aller sans retour
Afficher en entierJe me lèverai et j'irai vers toi,
Traversant les nuits d'insomnie, franchissant
La ligne incandescente des étoiles.
Je sais que tu es loin,
Mais que par toi tout sera retrouvé .
Je me lèverai et j'irai vers toi,
Enjambant l'abîme d'un pas résolu, ignorant
Toutes distances qui séparent.
Je sais que tu es proche,
Que je dois te chercher au plus intime de moi.
J'irai vers toi, sûr de te retrouver,
Car je n'oublie pas une scène de jadis:
Après une longue fugue, je suis revenu au logis,
L'ombre maternelle s'est retournée, a dit:
" Te voilà !" , j'ai répondu:" Me voici
Et j'ai fondu en larmes.
Afficher en entierD’ici là
D’un instant l’autre
L’inattendu adviendra
Quand le divin habitera l’intervalle.
Du dire à l’ouï-dire,
Du don à l’abandon,
Tout le souffle du printemps
Qu’un trait d’éclair retrace.
Les anciens rêves éclatant en bourgeon
Soif et ivresse demeurent intactes ;
Dans le rythme primordial retrouvé,
Source sera nuage et nuage averse.
D’ici là
D’un instant l’autre
Nous nous rejoindrons,
Chacun en avant de soi
S’étend de oe qu’il ouvre,
S’accroît de ce qu’il donne,
Toute fêlure offrande,
Toute en-tente
Afficher en entierNous ne faisons que passer,
Tu nous apprends la patience,
D'être toujours le témoin
De l'univers à son aube,
D'être l'élan du Souffle même,
Soutien sans faille des vivants,
Toujours présence renouvelante
Entre laves et granits,
N'espérant ni fleur, ni feuille,
Ni fruit de la luxuriance,
Tu tiens le nœud des racines,
Contre tous les ouragans.
Afficher en entierL'âme parle
Je me tenais dans l'ombre, je lisais
Une missive à la lueur du jour
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Peut-être étais-je dans l'attente,
Peut-être n'attendais-je plus rien,
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Je m'oubliais entre fuites et besognes,
Le long des mois, le long des années,
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Je marche dans le soir, subitement,
Je dis ton nom, te voyant, seul, là,
Et je sais
Que la voie tienne
Est mienne.
Afficher en entierLUMIERE DE NUIT
Toi l'absente,
Tu le sais,
Désormais,
Nous serons au monde
Par ta présence.
Par ton regard,
Par ton sourire,
Par ta voix qui dit
Tout le chagrin, toute la joie
De l'impensée vie terrestre.
Tous les rêves inaccomplis,
Tous les désirs inachevés,
Âme douloureuse ayant percé
L'infini, âme transparente
Qui désormais les irradie.
Toi la présente,
Tu nous conduis au centre
Du Double-Royaume,
Par-delà
Toute absence.
Afficher en entierOui nécessaire clôture
Pour que le lieu devienne lien
Et le temps attente.
Que le sentier mène à l’amante,
Que tout désir aille à son terme,
Que chaque fleur porte visage et nom,
Que chaque fruit préserve faim et soif,
Que vent et pluie soir et aube
Renouvellent leurs offrandes sur l’herbe,
Que l’infini, lui, fasse halte
Sur la cime des pins.
Oui nécessaire clôture
Pour que le lieu soit appel,
Et l’instant répons sans fin.
Afficher en entierNous aurons soutenance des rizières sans âge
Où se mirent, tutélaires, les montagnes bleues,
Des plants de riz agitant leurs bras d'accueil
vers les nuées de passage,
Des volutes montant de la pipe des vieillards,
Des ailes d'hirondelles cisaillant l'air du soir,
Du soudain silence qu'intimèrent les enfants
à la recherche des grillons...
Leurs oreilles, absorbées, n'entendirent point
L'appel de leur mère dont la robe écrue
Déjà se noyait dans le couchant. Seule la lune
unissait les rêves humains.
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