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Ce feu intérieur, elle ne l'avait plus ressenti depuis des mois. Il brûlait pourtant au fond de son ventre. Fidèle. Il était son arme la plus puissante, et elle devait la garder pour elle. La colère maintenait en vie, faisait réfléchir, donnait des objectifs. La colère poussait le lion à tenter de fuir de sa cage à la moindre erreur du geôlier.
Afficher en entierDes spécialistes expliquaient que chaque individu avait des événements profondément transformés, voire inventés, ancrés dans sa mémoire. Le cerveau étant malléable, il se réorganisait en permanence, et un souvenir n'était pas une photo précise, comme on l'avait longtemps pensé ; chaque fois qu'il remontait à la surface, il se reconstruisait avec des nouveaux éléments, mutait, et été réenregistré ainsi. En définitive, plus on se remémorait un instant, plus celui-ci s'éloignait de la réalité du passé.
Afficher en entier"- Et concentrez vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s'entremêle. Quand à cette cinquième personne, elle est le fil dans le dédale qui,j'en suis sûr, apportera la réponse à toutes vos questions."
Afficher en entierJe la placerai devant une table transparente sur laquelle reposera un échiquier. J’opterai peut-être pour le marbre plutôt que le bois, le marbre est plus froid, mais il dégage une vraie force. Elle sera assise sur un tabouret, voûtée, en train de réfléchir, ses mains de part et d’autre du plateau, comme si elle voulait s’approprier chacune des soixante-quatre cases… On prendra une partie en cours, ça donnera une impression de mouvement. T’as une préférence sur cette question ?
- L’Immortelle de Kasparov.
- Très bien. Tu m’aurais offensé si tu n’avais pas choisi celle d’un Russe.
Afficher en entierDes spécialistes expliquaient que chaque individu avait des événements profondément transformés, voire inventés, ancrés dans sa mémoire. Le cerveau était malléable, il se réorganisait en permanence, et un souvenir n’était pas une photo précise, comme on l’avait longtemps pensé : chaque fois qu’il remontait à la surface, il se reconstruisait avec de nouveaux éléments, mutait, et était réenregistré ainsi. En définitive, plus on se remémorait un instant, plus celui-ci s’éloignait de la réalité du passé.
Afficher en entierÀ 22 h 10, un plan montrait une longue et fine main s’emparer d’une brosse à cheveux sur la table habillée de velours rouge. Une femme, elle aussi affublée d’un masque grotesque, démêla avec délicatesse la chevelure de la fille attachée, qui ne protestait pas : sa tête oscillait. Elle est complètement stone, pensa Lysine dans un frisson. Les images, les cadrages, les masques la rendaient nerveuse. Toute cette mise en scène était tellement malsaine…
Afficher en entierLa lumière l'éclaira un long moment. Julie se concentrait sur les battements de son cœur. Il ne pouvait pas se douter. Puis l'intensité lumineuse diminua. Il était là, quelque part, elle captait le moindre de ses pas. A l'autre bout de la pièce. Elle perçut une grincement sur le sol. Au ralenti, elle inclina à peine la tête, ouvrit discrètement un œil. La lampe reposait sur le lino. La silhouette était de dos, occupée à remettre le tableau à son emplacement initial. Elle comme lui se trouvaient à égale distance du couloir. Si elle jaillissait, avec l'effet de surprise et sa rapidité, Elle avait une chance. C'était maintenant ou jamais.
Afficher en entierÀ l'aide de sa lampe frontale, elle guettait les marques rouges qui lui indiquaient la bonne direction. Ca n'en finissait pas. Des marques rouges, des troncs. Des marques rouges, des troncs. Dans un monde ordinaire, les forêts murmuraient, il s'élevait toujours un cri d'animal, un chant d'oiseau, un bruissement de feuilles ou le clapotement d'un cours d'eau. Pas ici. Dans cet univers hostile, le gel emprisonnait tout ce qui rappelait la vie, jusqu'aux gouttelettes expulsées de sa gorge sifflante. Elle le savait, si elle s'arrêtait, ne fût-ce qu'un instant, le froid la dévorerait.
Afficher en entierEn réalité, ce n'était pas son père qui avait ri. C'était Vendredi. Le Vendredi du roman de Tournier. Elle en avait pris conscience plusieurs jours pus tard en découvrant l'intégralité de son souvenir dans le chapitre 23 du livre. Inconsciemment, elle avait volé un bout de l'histoire pour remplir les trous de sa mémoire. Et ça la terrorisait, parce qu'elle n'avait aucun moyen de différencier le vrai du faux. Son passé n'était finalement peut-être que la somme de morceaux de bouquins.
Afficher en entier- Il estime que l'époque dans laquelle il vit est ennuyeuse. L'être humain, abreuvé d'informations, est apathique et ne se scandalise plus de rien. Là, Spoiler(cliquez pour révéler)Mölzer met non seulement sa vie en danger - ce qu'il n'a cessé de faire pendant toute sa carrière -, mais il soulève également des interrogations sur l'espace qu'a conquis la violence dans la société contemporaine.
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