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Extrait ajouté par Paraffine 2022-09-05T22:26:19+02:00

À l’aube, la pauvre veuve était sortie du faubourg Saint-Victor, car elle devait être la première à passer à l’ouverture de la porte Saint-Bernard. Ensuite, elle avait marché d’un bon pas jusqu’au couvent des Grands Augustins où après bien des palabres on lui avait concédé, pour vingt deniers, le morceau de ce pain bénit indispensable à la réussite de l’opération. Elle était repartie aussitôt, remontant le fleuve en amont sur une bonne lieue avant de s’arrêter là où la Seine avait englouti son fils. Maintenant elle voulait le lui faire régurgiter comme la baleine avait recraché Jonas.

(Prologue)

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T13:37:57+01:00

Depuis les fenêtres de la salle du Conseil d'où il les guettait, le Régent eut la satisfaction d'apercevoir enfin la longue file de ses ennemis fourrés d'hermine. Ils étaient tous là, ils avaient obéi, ils avaient donc abdiqué, et il allait leur administrer un soufflet dont ils se souviendraient longtemps. Philippe d'Orléans ne laissa rien paraître de son soulagement car, en réalité, il craignait bien davantage la fronde du Parlement que les mouvements de deux malheureux princes, marionnettes de deux femmes ivres de pouvoir, la vieille guenipe de Saint-Cyr qui les avait toujours couvés de ses jupes de fausse prude et la folle naine de Sceaux, prête à mettre le feu aux quatre coins du royaume pour effacer la tache originelle d'un mauvais mariage.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T13:30:00+01:00

Quant aux provinces, malgré les efforts du comte de Laval pour soulever le Poitou, elles restaient bien sages, habituées à vivre depuis plus d'un demi-siècle sous la férule de leurs intendants prêts à écraser dans l'œuf le moindre début d'insurrection. A sa connaissance, seul un certain Boisdavy, pauvre vassal du compte de Laval, un peu dérangé et convaincu que les légitimés partageaient les intérêts de la noblesse, s'était manifesté par une lettre dans laquelle il en appelait au devoir de révolte. Il restait bien la Bretagne, qui grondait sous le poids des impôts et rêvait toujours aux libertés du temps de la duchesse Anne, mais pouvait-on faire confiance à des hobereaux qui buvaient une sorte de pisse de cheval à l'odeur de pomme et parlaient une langue invraisemblable ?

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T13:17:43+01:00

Ce matin-là, l'heure était trop grave pour qu'il titille les femmes même du seul regard. Les nouvelles étaient mauvaises. Malgré la mise en garde très sèche que le marquis d'Argenson avait adressée, quinze jours plus tôt, au président de Mesmes et aux quarante conseillers du Parlement venus en grande pompe aux Tuileries faire leurs remontrances au roi sur sa politique monétaire, ces satanés robins persistaient dans leur esprit de désobéissance et travaillaient même, chose insensée, à une réplique. On murmurait dans les cafés que le parlement de Paris projetait de s'unir aux parlements de province et aux autres cours souveraines dans le seul but de se dresser contre l'autorité du gouvernement. Si Philippe se "foutait pas mal du Parlement" - c'est le mot qu'il avait lancé à la tête de son président, grand échalas onctueux, juché sur les sommets de sa suffisance -, il craignait bien davantage l'esprit public. De simples sujets se saisissaient désormais des affaires de l'Etat pour en discuter tout à leur guise au lieu de conserver le silence respectueux qui convient à tout ce qui touche à l'Etat. De petits messieurs sortis de rien dégoisaient jusque dans ses propres jardins du Palais-Royal sur la politique étrangère du royaume. Comme si de simples bourgeois à peine évadés de leurs boutiques ou de leurs ateliers pouvaient prétendre embrasser de si vastes sujets qui n'intéressaient que les princes, les rois et leurs chanceliers. Certains poussaient même l'effronterie jusqu'à coucher sur le papier ce qu'ils appelaient des "pensées" et qui n'était en réalité que des impertinence.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T13:08:24+01:00

Dubois avait, quant à lui, vite compris tous les avantages que son ancien élève pouvait espérer tirer de cette communauté d'intérêts. L'abbé n'avait que faire du droit des Stuart, si bons catholiques qu'ils fussent, car l'éventualité de voir le roi d'Espagne devenir roi de France suffisait à déclencher chez lui des poussées de fièvre qui le laissaient plus épuisé qu'au sortir du bordel de la Fillon, dont les pensionnaires étaient pourtant connues pour leur avidité de succubes. Philippe V de retour chez lui, à Versailles, c'était évidemment le triomphe de la vieille cour, la grande cabale des Jésuites et des dévots, l'ombre de la Maintenon autant que celle de la guerre civile, mais surtout la revanche du duc et de la duchesse du Maine.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T13:03:47+01:00

Le démon de la politique était comme celui de la chair, ses délices devenaient plus rares et donc plus vives avec le temps.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T11:59:37+01:00

La situation financière et politique paraissait donc inextricable lorsqu'un homme de génie s'était présenté au Palais-Royal, un de ces aventuriers comme le baron de Walef que la fin de la guerre laissait désœuvrés mais qui pullulaient alors à Paris, où l'on a toujours ouvert les bras aux esprits à systèmes et à bonnes fortunes. Cet Ecossais, condamné à mort dans son propre pays, répondait au nom de John Law, parfaitement imprononçable en France. Il était parvenu à convaincre le Régent que seule une révolution monétaire sauverait ses finances. Le duc d'Orléans n'avait rien contre la magie, bien au contraire, et il s'était lui-même essayé à l'alchimie ; aussi convertir de l'or en papier pour faire de l'argent lui parut-il une idée tout à fait formidable. Lui, qui se plaisait aux calculs arithmétiques, se laissa tenter par cette rêverie de boulier. La banque fut portée sur les fonts baptismaux séance tenante par un prince alchimiste et un aventurier protestant, mais c'était sans compter encore sans les résistances des parlements : ceux-là n'aimaient pas la magie, surtout lorsqu'elle jouait avec les cordons de leurs bourses.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T11:52:53+01:00

Un vent de fronde se levait, attisé par la publication des Mémoires du cardinal de Retz qui venaient rappeler très mal à propos un temps où les magistrats, les princes et la bonne noblesse de France s'étaient soulevés contre les impôts et l'autorité de la régente Anne d'Autriche. Dans les salons, on se faisait lecture des meilleures pages, et à Sceaux, l'on se prenait à rêver.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T11:48:16+01:00

Hélas, c'était oublier un peu vite que la mort se plait à donner tort aux rois, car personne n'aime à s'incliner devant la poussière de l'Ecclésiaste de peur d'éternuer. Le Parlement toujours courbé, toujours laquais, toujours prosterné devant le pouvoir, surtout lorsque ce dernier marche accompagné d'un brave régiment de gardes-françaises, avait cassé le testament du feu roi dont il avait pourtant la garde. Le lendemain même de la disparition du Roi-Soleil, le duc d'Orléans était aussitôt rétabli dans ses droits et institué régent, en échange de quoi le Parlement se voyait restituer celui de remontrance perdu après les errements de la Fronde. Ces grandes perruques qui s'imaginaient en pères de la Nation retrouvaient ainsi la faculté de discuter les décisions royales dont le jeune Louis XIV les avait privées. En desserrant un peu la muselière de ces graves magistrats, non sans leur avoir fait longuement admirer ses soldats, Philippe d'Orléans avait magnifiquement joué de la carotte et du bâton. En quelques heures d'un lit de justice préparé de main de maître à Paris, pendant qu'à Versailles on attendait le dernier souffle, les rêves souverains du duc et de la duchesse du Main s'étaient effondrés comme ces châteaux de cartes avec lesquels on amuse la patience des petits enfants.

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Extrait ajouté par Talou61 2023-12-17T11:38:57+01:00

Pourtant, cette fois, il fallait se rendre à l'évidence : la révolte enflammait les têtes et gagnait maintenant la province qui s'agitait. Les Bretons poussaient même la hardiesse jusqu'à refuser l'impôt au roi sous le prétexte gothique de leurs anciennes libertés. Tout cela n'avait pas plus de raison qu'un roman de chevalerie, mais un ramassis de gentillâtres, culs-terreux enivrés de noblesse et bercés par les chimères de leurs généalogistes, menaçaient de s'en prendre au maréchal de Montesquiou en personne. Le vieux militaire, héros de la dernière guerre qui commandait là-bas au nom du roi, avait échappé de justesse à une embuscade. L'homme n'était pas très fin, mais sa morgue légendaire ne méritait pas de tomber sous les coups de fourche. Il fallait en finir une fois pour toutes avec ces insolences qui, depuis les palais princiers jusqu'aux manoirs bretons, ébranlaient la solidité de l'Etat et la paix civile.

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