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Je respirais de toute mon âme son parfum, son odeur qui réveillait mes sens. Une seconde mélodie, un ancien titre, envahit les enceintes. J’eus l’impression que le chanteur, Marc Lavoine, racontait notre histoire avec son titre : « Même si ». Je fermai les yeux, Enzo se pencha vers moi et murmura ce que je me disais à l’instant :
— Ces paroles ont dû être écrites pour nous !
La musique semblait durer une éternité et je me sentais de plus en plus attirée. Jamais je ne pourrais l’oublier, mon corps n’y arrivera pas. Je serai toujours… amoureuse de lui.
— C’est peut-être la dernière fois que l’on se voit.
— Pourquoi ? chuchotai-je surprise.
— Julian part, mon chantier est terminé, je ne reviendrai plus sur Paris.
— Il nous est arrivé de nous voir à Lyon, dis-je.
— C’est vrai, mais de tels hasards… j’y crois pas plus que ça.
— Tu penses que je te suivais ?
— Non ! dit-il en me regardant au fond des yeux.
La musique se termina, mais Enzo ne s’éloigna pas. Au contraire, il semblait même resserrer son étreinte. Je respirai profondément.
— On a réussi à se dire adieu sans crier, pas mal non ?
— Oui, c’est une première, souris-je alors que je m’effondrais à l’intérieur.
C’était un calvaire. Mais le pire était à venir : le DJ venait de mettre une nouvelle mélodie qui me donna instantanément un frisson dans tout le corps : « Besame mucho », notre chanson fétiche, tellement sensuelle, tellement romantique. J’en tremblais. Enzo me fixa dans les yeux et déglutit péniblement. Lui non plus n’arrivait visiblement pas à gérer ce moment.
On est maudits ! Pourquoi justement cette chanson ! Notre chanson ! Je respirai profondément. Je me dis soudain que si je croisais son regard, je ne pourrais me retenir. Il fallait qu’elle quitte mes bras. Qu’elle s’éloigne, moi je n’y arrivais pas !
Je me pinçai les lèvres, je devais le quitter, là maintenant. On avait si souvent fait l’amour en l’écoutant. À l’hôtel, chez moi… Je sentais mes larmes monter, je tournai mon visage et suppliai Julian qui comprit immédiatement et me rejoignit.
— Ton chaperon arrive, je crois que notre danse va s’arrêter là, me dit-il en déposant un baiser d’une tendresse incroyable sur ma joue.
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