Extraits

"De nombreux jours passeront avant ton retour. Il est possible qu'on ne se revoie jamais. Je ne saurais te dire ce que je ressens à cette idée. Je ne cesse de penser à toi. Je suis avec toi dans tes voyages, où que tu ailles. Sache que tu tiens mon coeur entre tes mains. Prends-en soin. Pense à moi. Et reviens-moi.

Ton amour,

Gwendolyn"

- Il m'est difficile de réaliser que demain tu seras si loin d'ici. Sur un bateau, sur l'océan, sur une terre lointaine, sous un autre ciel.

Elle s'assit et le fixa intensément.

- Me promets-tu de revenir pour moi ? lui demanda-t-elle.

Il comprit que ses sentiments étaient profonds. Mais cela ne lui faisait pas peur : il ressentait la même chose.

- Je te le promets.

- Fais-m'en le serment. Fais-moi le serment de revenir. De ne pas me laisser ici. Que, quoi qu'il arrive, tu reviendras pour moi.

Elle tendit les mains. Thor les prit et la regarda dans les yeux, d'un air grave.

- J'en fais le serment. Je reviendrai pour toi. Quoi qu'il arrive.

Elle plongea son regard dans le sien, puis se pencha pour l'embrasser. Ce fut un long baiser passionné : il posa les mains sur ses joues pour l'attirer plus près de lui. Il s'efforça de graver dans sa mémoire le grain de sa peau, le son de sa voix, l'odeur de ses cheveux, afin que, même dans cent jours, il s'en souvienne encore.

Il est des propos qu'on ne peut effacer, répondit-elle doucement.

Il se contemplèrent. Ses yeux brillaient, révélant différentes nuances de bleu, et ils paraissaient vraiment vivants pour la première fois depuis la mort de son père.

- J'aimerais t'y emmener, dit-elle. J'aimerais partager cela avec toi.

Thor était profondément touché et se sentait plus proche d'elle que jamais.

- Alors allons-y.

Elle le prit par la main. Elle se pencha vers lui et lui vers elle jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent. C'était un baiser magique, devant le soleil qui émergeait de derrière un nuage. Les lèvres de Gwen étaient douces et il leva la main pour lui caresser la joue, plus douce encore.

Ils s'embrassèrent longuement, jusqu'à ce qu'elle se redresse enfin, et souriante, lui prenne la main. Ils descendirent la colline jusqu'à la rive du lac, jusqu'au canot qui attendait là.