L'autre vérité journal d'une étrangère
Auteur
- Alda Merini (Écrivain)
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extrait
J’avais soif de vérité et je ne comprenais pas comment j’avais pu tomber dans cet enfer. Moi qui étais naturellement encline au rationalisme, qui étais habituée à chercher la cause de tout, j’étais effrayée de voir l’ignorance obscène qui avait court dans ces lieux. Les fous se voient jugés « incapables de comprendre et de vouloir ». Et pourtant, mon âme ondoyait doucement sous la surface du diagnostic, une âme qui n’avait jamais été aussi lumineuse, ni aussi vitale. Et pour me consoler, je me disais que ma grossière robe de chambre bleue était en fait la bure de saint François, que j’avais volontairement choisie par esprit de mortification.
C’est ainsi, de cette aimable manière, que je fis mien le silence et qu’il me fut donné d’y rencontrer mon moi, ce moi immuable qui ne voulait pas, qui ne pouvait pas mourir.
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Date de sortie
L'autre vérité journal d'une étrangère
- France : 2010-11-27 - Poche (Français)
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Résumé
"Il n'existe pas de folie dépourvue de signification et les gestes que les gens ordinaires et mesurés considèrent comme d'un fou impliquent le mystère d'une souffrance que les hommes n'ont pas écoutée, n'ont pas recueillie". Cette souffrance, L'autre vérité veut la recueillir et l'écouter ; dans un récit limpide et implacable, la poétesse Alda Merini, disparue le 1er novembre 2009, nous dit ce qu'était l'internement psychiatrique dans les années 60 et 70, qu'elle a elle-même vécu dans le plus profond abandon. La poésie de ces pages vaut comme une arme au service d'un " esprit d'enfance (...) qui ne pourra jamais être perverti par personne ", une arme pour ne pas sombrer, pour réinventer l'espoir d'être aimé. Voici l'un des plus grands textes littéraires mettant en scène la folie.
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