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Le dialogue sur l'amour, engagé entre Socrate et Alcibiade, proposé dans une lecture renouvelée. ©Electre 2017
Afficher en entierIls sont allongés sur des lits et parlent de l'Amour et de la Beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent : car il y a plusieurs Amours et plusieurs manières de désirer le Beau. A ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de la procréation du savoir. A travers elle, Socrate dessine les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir l'"amant" par excellence qui guide l'"aimé" dans sa quête du Vrai et du Beau.
Par-delà les interprétations prudentes du Banquet que nous a léguées la tradition philosophique, cette traduction inédite invite à une lecture renouvelée du dialogue : un Banquet parfois extravagant, à l'image de son objet, d'une richesse stylistique exubérante, souvent cru dans son langage, foisonnant enfin dans sa recherche du bonheur véritable.
Afficher en entier"Le Banquet" se situe comme dialogue intermédiaire (entre les dialogues "socratiques" et les grands textes pédagogiques) non seulement dans sa forme, mais dans son contenu. De même que le "Phédon", il indique qu'à côté de la formation proprement intellectuelle, il y a une initiation fondée sur des expériences privilégiées: le sentiment de la mort, le sentiment de l'amour. Ce que la philosophie montre alors, c'est qu'il faut savoir interpréter ce donné affectif ; Erôs, fils de Pauvreté et d'Expédient, est, de la sorte, comme la réplique sensible du désir de Sagesse-Savoir : il est philosophe.
Afficher en entierEn l'an 416 avant J.C, a lieu, à Athènes, un banquet donné en l'honneur d'Agathon, poète tragique, disciple de Gorgias. Parmi les convives se trouvent Socrate, Agathon, Phèdre, Pausanias, Aristophane, Eryximaque et Alcibiade. Au cours de la réunion, les invités, qui ont déjà trop bu la veille, décident de prononcer des éloges à Éros. Il faut célébrer la divinité. Les différents discours se succèdent sous les applaudissements des convives. La discussion, autour du thème de l'amour est devenue légendaire.
Dans Le Banquet, dont l'influence sur la pensée occidentale fut profonde, Socrate nous confie que l'amour véritable, aux yeux du maître, se passe du corps et de sa chair périssable. Par conséquent, l'amour n'est qu'accidentellement l'amour de l'autre, puisque l'autre ne dure pas, que la beauté s'en va, que le temps passe dans le cœur des amants… Platon, véritable fondateur de l'idéalisme, fidèle disciple de Socrate, pense qu'on perd son temps quand on ne cherche pas l'éternité. Nul n'a parlé du Bien et du Beau avec un enthousiasme plus communicatif. Pour le philosophe, la vie qui vaut la peine d'être vécue est celle de l'homme qui s'est élevé de l'amour des beaux corps à celui des belles âmes, à l'amour des belles actions, puis des belles sciences, jusqu'à la beauté absolue qui transporte les cœurs d'un ravissem ent inexprimable. « Si tu y arrives, l'or, la parure, les beaux jeunes gens dont la vue te trouble aujourd'hui, tout cela te semblera terne. Songe au bonheur de celui qui voit le Beau lui-même, simple, pur, sans mélange, plutôt que la beauté chargée de chairs, de couleurs et de cent autres artifices périssables... »
Nul poète n'a jamais composé de tableau si émouvant du ravissement de l'âme en présence du Beau absolu. Le Banquet est l'un des plus beaux textes et des plus célèbres de Platon. Une oeuvre majeure à lire pour comprendre les sources de notre manière de concevoir le monde. « Les yeux de l'esprit ne commencent à être perçants que quand ceux du corps commencent à baisser. »
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