Extraits

Tant de « peut-être » et de « si seulement ».

Une vie entière d’incertitudes et de réactions à vif, de choix difficiles et de mauvaises décisions. Une vie dont je devrais profiter et que je commence à redouter car si elle ne l’inclut pas, elle n’a aucun sens.

J’ai choisi de vivre mes rêves, de réaliser ce que l’avenir me promettait pour ne pas le regretter un jour.

Mais aujourd’hui, je sais.

Je sais que toutes ces obligations que je m’imposais me rendaient libre mais pas heureux. Toi, tu me rendais heureux.

Je ne le savais pas à ce moment car tu étais mon « plus », ce petit bout de bonheur auquel peu avaient droit mais, quand tu m’as échappé, j’ai compris que tu n’étais pas mon « plus », tu étais mon « tout ».

La souffrance est un concept indescriptible.

On aimerait s’en débarrasser mais lorsqu’elle pèse sur nous, on l’entretient, on l’oblige à rester, au risque de perdre ce semblant de lien avec la réalité. Sans cette douleur, on oublierait, on se pardonnerait en passant à autre chose.

Et si l’oubli faisait plus mal que la souffrance elle-même ?

Prévoir le bonheur est difficile, presque irréaliste.

Il y a toujours une faille dans nos plans, un obstacle inattendu et même si l’on essaie de se concentrer sur cette idée du plaisir, on ne remarque plus que ce détail instable et contrariant.

Peut-être alors vaut-il mieux ne rien prévoir, laisser venir et apprécier ?

Un jour, le bonheur est là, sans qu’on le réclame, au moment où l’on s’y attend le moins. Mais il est bien présent, il nous couve de son calme et d’un bien-être qui nous bercent tendrement.

On ne le sent pas tout de suite, s’oubliant dans sa douceur sans chercher à comprendre ce qui nous arrive.

On le vit, c’est tout.

Plus tard, on réalise qu’il était là, puis qu’il est parti. Il s’éloigne déjà, emportant toutes les couleurs de la vie et notre petite bulle de joie se ternit.

Alors on se dit qu’on a laissé passer notre chance, celle d’apprécier ce moment si précieux et agréable. On n’a pas pris le temps de le regarder en face et de s’en imprégner pour mieux s’en souvenir quand les jours sombres reviendront.

Car ils reviennent toujours trop vite.

L’imprévu, c’est le sel de la vie.

C’est ce qui fait que l’on est excusable, qu’on n’est pas parfait et qu’on ne devrait pas être jugé pour ce qu’on fait mal, mais pour la façon dont on répare nos erreurs.