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lorsque vous dites "je t'aime", cela signifie "tu me manques" et donc "je t'e veux" ("te quiero", comme disent les Espagnols: je t'aime, je te veux, c'est le même mot). C'est donc bien demander quelque chose, c'est même tout demander puisque c'est demander quelqu'un, puisque c'est demander la personne elle-même! "je t'aime: je veux que tu sois à moi." Alors que dire "je suis joyeux à l'idée que tu existes", c'est ne rien demander du tout: c'est faire état d'une joie, autrement dit d'un amour, qui peut certes aller avec un désir d'union ou de possession, mais qui ne saurait s'y réduire. Tout dépend de quel type d'amour on fait preuve, pour quel type d'objet.
Afficher en entierC'est ce que Schopenhauer, en génial disciple de Platon, résumera bien plus tard, au XIXème siècle, en une phrase, dont je dis toujours que c' est la plus triste de l' histoire de la philosophie. Quand je désire ce que je n'ai pas c' est le manque, la frustration, ce que Schopenhauer appelle la souffrance. Et quand le désir est satisfait ? Ce n' est plus la souffrance puisqu' il n'y a plus de manque. Ce n' est pas le bonheur puisqu' il n' y a plus de désir. C' est ce que Schopenhauer appelle l' ennui, qui est l' absence du bonheur au lieu même de sa présence attendue. On se disait : " qu'est-ce que je serais heureux si..." Et tantôt le si ne se réalise pas et on est malheureux; tantôt il se réalise et on n' est pas heureux pour autant : on s' ennuie ou l' on désire autre chose.
D' ou cette phrase que j' annonçais , qui résume si tristement l' essentiel : " La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l' ennui."
Souffrance parce que je désire ce que je n' ai pas, et que je souffre de ce manque; ennui parce que j'ai ce que dès lors je ne désire plus.
Afficher en entierLe bonheur est le but de la philosophie. Ou plus exactement, le but de la philosophie est la sagesse, donc le bonheur - puisque encore une fois, l'une des idées les mieux avérées dans toute la tradition philosophique, et spécialement dans la tradition grecque, c'est que la sagesse se reconnaît au bonheur, ou du moins à un certain type de bonheur. Parce que si le sage est heureux, ce n'est pas n'importe comment ni à n'importe quel prix. Si la sagesse est un bonheur, ce n'est pas n'importe quel bonheur! Ce n'est pas par exemple un bonheur qui serait obtenu à coup de drogues, d'illusions ou de divertissements.
Afficher en entier« On ne peut vivre dans la peur et dans l’amour. Ce sont deux états vibratoires incom-patibles. Qu’est-ce qui vous motive dans la vie : l’amour ou la peur ? En fonction de votre réponse, les effets de vos paroles, de vos élans, de vos demandes, des gestes que vous poserez et des décisions que vous prendrez varieront considérablement et produiront des situations totalement différentes. »
Patrick Vuargnoz-Dumont et Gerard Nazuvov "Chronique d'un confinement Covid 19"
Afficher en entier« La philosophie est une pratique discursive (elle procède par des discours et des raisonnements) qui a la vie pour objet, la raison pour moyen, et le bonheur pour but.»
Afficher en entierMais comment serait-ce possible? Un auteur du XXe siècle, pour lequel j'ai beaucoup d'admiration, écrit que la mélancolie se caractérise, entre autres choses, par "la perte de la capacité d'aimer". Ce n'est pas Spinoza, ni Bouddha, ni Aristote, ni Epicure : c'est Sigmund Freud. Aimer, c'est se réjouir ; ne plus pouvoir aimer, c'est tomber dans "une dépression profondément douloureuse, une suspension de l'intérêt pour le monde, l'inhibition de toute activité et la diminution du sentiment d'estime de soi..." Donc ce n'est pas qu'il faille aimer, comme si l'amour était un devoir moral, mais que plus on aime, plus on est joyeux (puisque l'amour est une joie) et heureux (plus la joie paraît possible). Encore une fois, il n'est de sagesse vraie que dans l'amour, et par l'amour.
Afficher en entier"Seul est heureux celui qui a perdu tout espouir; car l'espoir est la plus grande torture qui soit, et le désespoir le plus grand bonheur" (spiritualité indienne)
Je ne désire rien du passé. Je ne compte plus sur l'avenir. Le présent me suffit. Je susi un homme heureux car j'ai renoncé au bonheur (Jules Renard)
Afficher en entierAmour
Définition de platon: l'amour est désir et le désir est manque.
terminons sur la définition de Spinoza. Ce dernier serait d'accord avec Platon pour dire que l'mour est désir; mais assurément pas pour dire que le désir est manque. Pour Spinoza, le désir n'est pas manque, il est puissance: puissance d''exister, puissance d'agir, puissance de jouir et de se réjouir.
Afficher en entierLe contraire d'espérer, ce n'est pas craindre ; le contraire d'espérer, c'est savoir, pouvoir et jouir.
Afficher en entierJe crois en l'amour? Oui, sans doute, mais ni comme un absolu (tout amour est relatif à un certain corps, à une certaine histoire...), ni, encore moins, comme un Dieu. L'amour ne ferait un Dieu plausible que s'il était tout-puissant, et je n'en crois rien : ce que je connais, c'est bien plutôt la faiblesse de l'amour, sa finitude, sa fragilité. Si l'amour est plus fort que la mort, comme dit le Cantique des cantiques, alors l'amour est Dieu et vous avez raison. Si c'est la mort qui est la plus forte (non parce qu'on ne pourrait aimer les morts, le deuil prouve le contraire, mais parce que rien ne nous autorise à penser que les morts peuvent aimer), si c'est la mort qui est la plus forte, alors l'amour n'est pas Dieu et c'est moi qui ai raison : il n'y a d'amour qu'humain et mortel.
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