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(Esther)
Il n'y avait rien de plus beau que la vue qui s'offrait à mes yeux : une foison d'iris, d’œillets et de lilas blanc et mauve sur lesquels les abeilles bourdonnaient. Il m'était impossible de contempler ces fleurs sans les imaginer capturées dans la soie. Pas d'une manière raide, stylisée, mais naturelle et si réaliste qu'on pourrait presque tendre la main et les cueillir sur l'étoffe.
Afficher en entier(Esther)
Quand l'engouement devient ressentiment, l'amertume se répand partout, dans le vin trop aigre, dans le lit trop froid. Mais je ne me plaignais pas. "Vouloir trouver l'amour dans le mariage, disait ma mère, c'est comme chercher les raisins secs dans les petits pains. C'est de la chance si on en trouve." Pourtant, Elias était un homme qui savait créer la beauté à partir de presque rien. Personne ne pouvait sentir la caresse sensuelle de la soie sur la peau et en douter.
Afficher en entier(Sara)
Je sais reconnaître les odeurs d'un atelier de tissage, ces effluves de soie et de sueur, forts, musqués, comme la laine humide ou le sol d'une forêt terreuse. Mais le parfum ici était doux et distingué, il avait la même élégance fleurie que je trouvais si mièvre en bas.
Afficher en entier(Sara)
Du gin.
Je n'en avais jamais bu avant cette nuit, même pas au Fig and Feathers. Les trois quarts de Londres paraissaient ivres morts dans les rues à cause de cet alcool. La vision des filles de Mme Swann titubant et gloussant avant même le petit déjeuner avait été suffisante pour me décider à ne jamais en boire une goutte.
Mais il était aussi facile de s'en procurer que du pain et il était aussi bon marché. Tout le monde pouvait en acheter, des lavandières aux valets de pied. Les hommes en recevaient parfois en guise de gages. Les mères en donnaient à leurs bébés. Le gin était partout.
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