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J’acceptai naturellement, voulant le découvrir dans son élément. Je récupérai nos tasses sur la table et le suivis. J’entrepris de les laver pendant qu’il fouillait dans le frigo et les placards, répondant à ses propositions culinaires par l’affirmative à chaque fois.
— Tu sais que tu as le droit de dire non à quelque chose, hein ? Je ne t’en voudrais pas de ne pas aimer certains aliments.
— Kaïs… je dis oui parce que j’aime ce que tu proposes. C’est tout. Si je n’aime pas quelque chose, je te le dirais.
— OK. D’accord, opina-t-il en expirant bruyamment.
Je tournai la tête dans sa direction, pour l’observer. Il me paraissait différent. Stressé peut-être ? Ou anxieux ?
— T’es pas obligé de cuisiner si ça t’ennuie, hein, lui fis-je gentiment remarquer. Si c’est compliqué pour toi en ce moment, je peux…
— Stop ! S’il te plaît, Sébastien. Je peux le faire. Et je veux le faire. C’est juste que… je veux bien faire. Je veux que tu aimes ce que je vais préparer. Que ça te donne envie de revenir, peut-être ?
— Si je reviens uniquement pour ta bouffe – et c’est valable pour n’importe quel mec aussi – c’est que je suis un sacré bâtard que tu as tout intérêt à chasser de ta vie.
Ses yeux s’ancrèrent dans les miens à la recherche de quelque chose que je ne comprenais pas. Il ne me répondit pas, et décida plutôt de se concentrer sur la cuisine, un sourire mystérieux sur le visage. Lorsque la vaisselle fut terminée, je m’approchai de lui et le laissai me guider afin que je l’assiste du mieux que je le pouvais. Je me surpris à tirer un plaisir réel à ce moment de partage dans la cuisine. Savourer ensemble un repas que j’avais aidé à préparer ajouta à mon plaisir.
Quand la soirée arriva à son terme, c’est à regret que j’avançai vers la sortie pour aller attendre mon taxi qui n’allait pas tarder à passer me chercher.
On était tous les deux devant la porte lorsqu’il me demanda de lui donner mon numéro. Je le fis sans la moindre hésitation et il m’envoya immédiatement un texto pour que j’aie le sien.
— On se refera ça ? Se voir, parler, manger, précisa-t-il.
— Oui. Avec plaisir.
— La prochaine fois sera notre véritable second rendez-vous, alors ?
— Tu cherches toujours à toucher le gros lot du troisième ? plaisantai-je.
— Non. Pas vraiment. Parce que j’ai touché le gros lot dès le premier, déclara-t-il en souriant.
Afficher en entierJe savais que c’était complètement fou. Mais j’avais déjà la réponse au fond de moi. Une réponse que la maladie aurait pu m’empêcher de donner. Mais elle ne le fit pas. Parce que j’étais devenu plus fort.
Afficher en entier« Ma rencontre avec Kaïs avait, dans un premier temps, coupé la progression de cette destruction. Puis son amitié avait pansé mon âme. Et son amour l’avait consolidée. Pourtant, je m’étais reposé sur mes acquis pendant qu’il se chargeait de réfléchir à notre avenir ensemble. »
Afficher en entierSon comportement qui montrait sans doute aucun qu’il était prêt à me frapper avec sa béquille si j’osais cracher sur ce qu’il était ? Le souvenir de sa voix chaleureuse et de son sourire ensoleillé ? Sûrement était-ce le mélange de tout cela. Toujours est-il que je tendis la main vers lui en affichant le premier sourire de ma foutue journée.
— Je m’appelle Sébastien, 39 ans. On m’a diagnostiqué une Spoiler(cliquez pour révéler)SEP rémittente aujourd’hui. Et je suis pansexuel, terminai-je en souriant toujours.
Ses yeux s’agrandirent de surprise, puis il se rapprocha à nouveau et s’empara de ma main pour la serrer avec énergie, l’amusement illuminant son regard.
— Moi, c’est Kaïs, j’ai 23 ans. J’ai reçu Spoiler(cliquez pour révéler)une SEP rémittente partielle en cadeau il y a quelques jours, et je suis totalement et exclusivement gay à au moins deux cents pour cent.
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