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Extrait

Extrait ajouté par Biquet 2011-08-24T12:07:27+02:00

EXTRAITS

Le vieux professeur eut une pensée ordinaire. Il avait trop lu, trop réfléchi, trop écrit aussi, familier comme il l'était de toutes les ficelles de l'esprit, pour oser pro­férer, même seul avec lui-même, en des circonstances aussi parfaitement anormales, autre chose qu'une bana­lité digne d'une copie d'élève de troisième. Il faisait beau. Il faisait chaud, mais pas trop, car un vent frais de printemps courait doucement et sans bruit à travers la terrasse couverte de la maison, l'une des dernières vers le haut de la colline, accrochée à flanc de rocher comme la sentinelle avancée du vieux village brun qui dominait toute la région jusqu'à la ville des touristes, en bas, jusqu'à la luxueuse avenue, au bord de l'eau, dont on devinait le faîte des palmiers verts et des rési­dences blanches, jusqu'à la mer elle-même, calme et bleue, mer de riches soudainement épluchée en surface de tout le vernis d'opulence qui la recouvrait habituellement - yachts chromés, skieurs musclés, filles dorées, ventres lourds étalés sur le pont de grands voiliers pru­dents - et sur cette mer vide, enfin, l'incroyable flotte rouillée venue de l'autre face de la terre, échouée à cinquante mètres du rivage et que le vieux professeur observait depuis le matin. L'épouvantable odeur de latrines, qui avait précédé l'apparition de cette flotte comme le tonnerre précède l'orage, s'était maintenant complètement dissipée. Éloignant l'œil d'une longue-­vue à trépied où l'incroyable invasion grouillait de façon si proche qu'elle semblait avoir franchi, déjà, les pentes de la colline et envahi la maison, le vieil homme frotta sa paupière fatiguée puis dirigea tout naturellement son regard vers la porte de sa maison. C'était une porte de chêne massif, une sorte de masse immortelle articulée sur des gonds de forteresse, où apparaissaient, gravés dans le bois sombre, le nom patronymique du vieux monsieur et l'année qui vit l'achèvement de la maison par un aïeul en ligne directe : 1673. Elle faisait commu­niquer, de plain-pied, la terrasse et la pièce principale, à la fois salon, bibliothèque et bureau. Elle était la seule porte de la maison, car la terrasse donnait direc­tement sur la ruelle par un petit escalier à cinq marches, libre de toute clôture et que chaque passant pouvait escalader à sa guise, à la mode du village, s'il lui prenait envie d'aller saluer le propriétaire. Chaque jour, de l'aube à la nuit, cette porte restait ouverte et ce soir-là, alors que le soleil amorçait son naufrage quotidien, elle l'était également et c'est justement ce que remarqua le vieil homme pour la première fois. Il eut alors ces quelques mots dont l'énorme banalité fit naître sur ses lèvres une sorte de sourire ravi : « Je me demande, se dit-il, si, en cette occurrence, il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée?... »

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