Extraits

-Dommage que vous soyez un être de mauvaise foi, avec un caractère de cochon et vicieux comme un âne corse, sans ça, vous feriez un type presque fréquentable.

-Presque, souligna Schneider avec un sourire vaguement attristé.

Un jour de pot bien arrosé, à quelqu'un qui avait demandé pourquoi il semblait se foutre du fric comme de l'an quatorze, il avait répondu avec un demi-sourire que l'indigence ne venait pas tant de la modicité des revenus que de l'exagération des appétits et que des appétits, il n'en n'avait pas beaucoup, du moins de ceux que l'on monnaie.

Il n'ignorait pas que les flics de Criminelle ne sauvent jamais personne. Il savait qu'ils ne faisaient que regarder passer les trains

Il était parti. Il était revenu. Il avait peur. pas des hommes. Les hommes, il pouvait les affronter. Les fantômes c'était une autre paire de manches et Schneider en craignait un plus que tout autre; Lui-même.

Jamais il n'aurait dû revenir.

" Schneider avait regardé partir le petit véhicule dandinant du croupion dans les ornières sur de minces pneus grêles comme des guibolles de gamine insolente, il l'avait suivi des yeux avec un sentiment poignant de tristesse et d'abandon, puis, d'un geste futile, la jeune femme avait agité le bout des doigts par la vitre entrouverte, tourné à gauche et disparu. " Page 434