Le Cercle de Lady Tan

Cela fait maintenant plusieurs années que je suis les romans de Lisa See, et celui-ci doit bien arrivé en seconde position dans mon classement (Le Pavillon des Pivoines restera indétrônable).

Nous sommes au XVème siècle en Chine et suivons la jeune Yunxian dès ses huit ans avec ses premiers malheurs.

A ses côtés nous découvrons cette époque en Chine et la médecine des femmes.

C'est un roman très engagé sur la condition et le rôle des femmes à l'époque, on y suit le modèle des vies familiales et le rôle de piété des épouses dans leurs familles.

C'est une lecture très prenante et captivante qui dépeint toute une société, connu comme méconnu.

Lisa See est une romancière à succès dont j'ai pas mal de titres dans ma PAL. De mémoire, je n'ai lu que L'île des femmes de la mer que j'avais adoré. Et grâce à une masse critique privilégiée, j'ai pu découvrir en avant-première Le Cercle de Lady Tan (en épreuves corrigées), je remercie donc Babelio et les éditions Albin Michel pour cette opportunité, surtout que cette lecture s'est révélée très appréciable !

Dans ce roman, nous suivons la vie de Yuxian Tan, de son enfance jusqu'à un âge avancé, dans un monde patriarcal et où la médecine n'en est qu'à ses prémices, et qui plus est, une affaire d'hommes. Cette femme va plonger plus avant dans cet univers, car ses grand-parents sont tous les deux médecins, mais chacun ayant une approche différente, l'un utilisant une médecine traditionnelle et l'autre une médecine pour les femmes. Autant dire que Yuxian a baigné dans ce milieu, s'est préparée à prendre la relève et les rapports qu'elle entretient avec Meiling, une sage-femme avec qui elle a grandi, de statut social différent, sont au cœur du roman. C'est par son biais, que nous assistons à un véritable choc des cultures, nous découvrons différentes traditions et croyances ; à cette époque, la hiérarchie est très importante, autant du côté des femmes que des hommes, l'inégalité des sexe est totale, il y a même une certaine rivalité entre femmes ; la médecine des femmes est un apprentissage qu'elle expérimentera tout au long de sa vie, pour elle-même et pour les autres.

La plume de Lisa See est très agréable. Il y a une véritable fluidité, simplicité dans son écriture et d'ailleurs, le vocabulaire qu'elle a expérimenté est très accessible, notamment pour tout ce qui touche à la médecine, à grand renfort d'images et de métaphores, c'était aisé à comprendre et non complexe. Le récit est clairement féministe, les femmes sont mises en avant mais l'autrice joue tout de même sur le côté réaliste de l'époque. J'ai été choquée par certaines pratiques comme celle des pieds bandés. De plus, c'est une véritable plongée dans une Chine Impérialiste des années 14, la période historique étudiée est très bien travaillée/exploitée et idéale pour un véritable enrichissement culturel.

En bref, une très bonne lecture, qui plus est inspirée d'une histoire vraie car l'autrice a eu accès aux écrits de la médecin Yuxian Tan. On y suit la vie et le parcours de cette femme qui se destine à être médecin pour les femmes dans la Chine du XVème siècle. C'est une plongée dans un monde patriarcal, où les femmes doivent souffrir et se battre pour survivre. C'est un choc des cultures, la découverte des traditions de l'époque, des inégalités sociales et de sexe. J'ai apprécié découvrir l'univers de la médecine chinoise et suivre toutes ces femmes dans leur combat.

J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée. Ce n’est pas le genre de roman que je lis le plus mais c’est un genre que j’apprécie lire de temps en temps. J’ai tout simplement adoré ma lecture! C’était passionnant, j’étais complètement prise dans l’histoire. Cette lecture a été hyper enrichissante et j’ai vraiment adoré pouvoir découvrir cette femme si inspirante, Yunxian Tan, cette femme médecin dans la Chine du XVème siècle.

Je découvre cette auteure avec cette lecture et j’ai très envie de découvrir ses autres romans. Lisa See, connue pour ses romans historiques mettant en avant des figures féminines oubliées, nous livre ici une fresque passionnante et immersive qui nous transporte dans la Chine du XVe siècle. Elle s’inspire de la véritable Tan Yunxian, une femme médecin qui a bravé les interdits de son époque pour soigner ses congénères, à une époque où la médecine était un domaine largement réservé aux hommes. Grâce à une recherche minutieuse et un talent narratif incontestable, Lisa See ressuscite cette figure historique tout en explorant des thématiques universelles : la condition féminine, l’amitié, la transmission du savoir et la résilience. C’était tellement enrichissant de pouvoir découvrir l’histoire de Yuxian, j’ai appris des tas de choses grâce à ce roman.

Il y a tellement mais tellement de choses à dire sur ce roman! Comme je le dis un peu plus haut, c’est une oeuvre passionnante, enrichissante sur tellement de points. J’ai appris des tonnes de choses et cette plongée au coeur de la Chine impériale du XVème sicèle m’a fasciné. Lisa See nous entraîne dans un monde à la fois somptueux et contraignant : la Chine impériale du XVe siècle, sous la dynastie Ming. Loin des récits de batailles et d’intrigues politiques centrés sur les empereurs et les hommes de pouvoir, Le Cercle de Lady Tan nous fait découvrir un univers intime et cloisonné : celui des femmes. Cet univers est régi par des règles strictes, où chaque aspect de la vie – du mariage à l’éducation, en passant par les relations sociales et les rituels médicaux – est déterminé par des traditions millénaires. À travers le parcours de Tan Yunxian, Lisa See dépeint une société profondément codifiée, où les destins féminins sont écrits d’avance, mais où certaines parviennent, malgré tout, à faire entendre leur voix.

Sous la dynastie Ming (1368-1644), la Chine est une civilisation florissante, marquée par une organisation sociale rigide et des traditions ancrées dans le confucianisme. La société est divisée en classes bien définies : l’aristocratie et la noblesse mandarinale, à laquelle appartient Tan Yunxian, vit dans l’opulence mais est soumise à de nombreuses règles. Les lettrés et les fonctionnaires, souvent issus d’examens impériaux, dominent la sphère intellectuelle et administrative. Les artisans et commerçants, considérés comme inférieurs aux lettrés mais essentiels à l’économie. Les paysans et travailleurs manuels, qui forment la majorité du peuple et vivent dans des conditions précaires. Les serviteurs et concubines, au bas de l’échelle sociale, souvent réduits à des rôles de soumission totale. Les femmes, quel que soit leur statut, sont enfermées dans des carcans sociaux et dépendent entièrement des hommes de leur famille.

Dans ce monde où l’honneur familial prime sur l’individu, les femmes de la noblesse vivent recluses dans les cercles intérieurs des demeures, souvent sans contact avec l’extérieur. Leur existence est rythmée par des règles précises. L’éducation limitée aux arts féminins où les jeunes filles de bonne famille sont éduquées aux règles de bienséance, à la poésie, à la broderie et à la musique, mais ne reçoivent pas d’instruction intellectuelle poussée. Leur avenir est principalement déterminé par leur capacité à être de bonnes épouses et mères. Tan Yunxian fait exception grâce à sa grand-mère, qui lui enseigne la médecine. Le mariage arrangé : une transaction sociale. Les mariages ne sont pas des unions basées sur l’amour mais des alliances stratégiques entre familles. La future épouse est choisie pour son statut, sa docilité et ses compétences domestiques. Une fois mariée, une femme passe sous l’autorité de sa belle-mère et doit obéir sans discuter. Le bandage des pieds : un idéal de beauté crue. Une des pratiques les plus marquantes du roman est le bandage des pieds, censé donner aux femmes des « pieds de lotus », symbole d’élégance et de raffinement. Cette coutume, extrêmement douloureuse et mutilante, renforce la dépendance des femmes, les empêchant de se déplacer librement et les maintenant sous le contrôle de leur famille. L’importance du cercle féminin. Dans cet univers cloisonné, les femmes se soutiennent entre elles à travers des cercles féminins solidaires. C’est là que Yunxian apprend la médecine et trouve un espace de liberté. Ce « cercle » est fondamental dans son parcours, lui permettant d’échapper, au moins en partie, aux contraintes imposées par sa condition.

L’un des aspects les plus captivants du roman est l’exploration de la médecine traditionnelle chinoise. À une époque où les hommes ne peuvent pas examiner les femmes, les guérisseuses jouent un rôle crucial. La médecine chinoise repose sur plusieurs concepts clés : les remèdes à base de plantes, dont la préparation et l’utilisation nécessitent un savoir approfondi. L’équilibre du Yin et du Yang, qui régit la santé. Les méridiens et l’énergie vitale (Qi), canalisée par des pratiques comme l’acupuncture. Tan Yunxian apprend à soigner les maladies féminines et à assister les accouchements, une mission essentielle à une époque où la mortalité infantile et maternelle est élevée. Malgré son importance, la médecine est un domaine dominé par les hommes. Yunxian doit lutter pour exercer ses compétences, d’autant plus que son statut d’épouse l’empêche officiellement de pratiquer.

L’un des points forts du roman réside dans la richesse et la profondeur de ses personnages. Chacun incarne une facette du monde clos et hiérarchisé de la Chine impériale du XVe siècle. À travers leurs parcours, on découvre les contraintes imposées par la société, mais aussi la force des liens féminins et la résilience face à l’adversité. Tan Yunxian est le personnage central du roman. Issue d’une famille noble, elle semble destinée à une vie de soumission et d’obéissance, mais son parcours va en faire une femme exceptionnelle. Dès l’enfance, elle se distingue par son désir d’apprendre et son intérêt pour la médecine, un domaine normalement réservé aux hommes. Yuxian est une femme déterminée, malgré les interdictions qui pèsent sur elle après son mariage, elle trouve des moyens de continuer à pratiquer la médecine et à aider les femmes en secret. Elle lutte également contre les traditions, en grandissant, elle prend conscience de l’injustice du système qui enferme les femmes dans des rôles rigides et tente, à son échelle, d’y résister. Yunxian est un personnage inspirant, symbole de résilience et d’émancipation dans un monde qui cherche à la réduire au silence. J’ai tellement apprécié découvrir cette femme. Meiling est la meilleure amie de Yunxian, bien que leur naissance les place à des niveaux sociaux très différents. Sa mère est une sage femme réputée. Elle m’a profondément touché à l’âge adulte, j’ai vraiment eu le coeur qui s’est serré face aux épreuves qu’elle va subir. Si leur amitié est solide dans l’enfance, elle est mise en danger à l’âge adulte lorsque Yunxian se marie et que leurs mondes s’éloignent. Meiling incarne le courage des femmes de la classe populaire et le prix élevé de la survie dans une société impitoyable. Grand-mère Tan est une guérisseuse respectée et la seule femme de la famille qui ose transmettre son savoir médical à Yunxian. C’est un personnage clé dans l’éducation de Yunxian. C’est également une figure de sagesse Cette femme est lucide sur le monde. Elle sait que Yunxian devra affronter de nombreux obstacles pour exercer la médecine et lui donne des conseils pragmatiques pour survivre dans ce monde hostile aux femmes. La belle-mère de Yunxian est l’incarnation du poids des traditions patriarcales. C’est une femme soumise à la hiérarchie, même si elle a du pouvoir dans son foyer, elle reste elle-même prisonnière d’un système où elle doit imposer l’ordre et faire respecter les règles. C’est une figure d’autorité froide et rigide, elle voit d’un mauvais œil l’intérêt de Yunxian pour la médecine et veut la modeler en épouse et mère parfaite. C’est aussi un personnage complexe, elle n’est pas simplement cruelle, mais reflète une femme ayant elle-même souffert des contraintes imposées par la société et cherchant à les perpétuer. Elle représente l’une des plus grandes épreuves de Yunxian, qui devra apprendre à s’imposer face à elle.

Avec Le Cercle de Lady Tan, Lisa See nous livre un roman d’une profondeur historique et émotionnelle rare. À travers le parcours de Tan Yunxian, elle dresse un portrait vibrant de la condition féminine dans la Chine impériale du XVe siècle, entre traditions oppressives et solidarité féminine. Ce récit nous plonge dans un monde fascinant mais cruel, où les femmes doivent lutter pour exister au-delà des rôles imposés par la société. Grâce à une immersion minutieuse dans les pratiques médicales, les coutumes sociales et l’architecture de l’époque, Lisa See recrée avec brio un univers riche et nuancé, loin des clichés habituels.

Au XVᵉ siècle, en Chine, Yunxian Tan reçoit de sa grand-mère médecin un précieux héritage qui la relie à la nature et à la condition des femmes de son époque. Mais, tiraillée entre ses devoirs d’épouse et de mère, c’est aux côtés de Meiling, son amie sage-femme, qu’elle pourrait bien se révéler et changer à jamais le cours de son destin…

J’ai été emportée et subjuguée par la plume de Lisa See, dont le talent de conteuse est indéniable. Elle restitue avec une grande justesse un patrimoine complexe, façonné par des traditions ancestrales.

J’ai aimé le caractère de Yunxian, à la fois droit et affirmé. À travers son portrait, on prend conscience de l’ampleur de ses connaissances, ainsi que des travaux et observations qui ont marqué une véritable avancée en obstétrique et gynécologie. On est captivé par le souci du détail, la richesse de la documentation et le raffinement des descriptions.

Le récit nous fait partager l’éventail d’émotions qui lie Yunxian et Meiling, entre moments de doute et profonde complicité. Par ailleurs, on assiste aux intrigues politiques liées à l’ordre de succession et à la place des femmes, soumise aux protocoles et aux hiérarchies rigides de l’époque.

Lisa See nous offre une fresque historique et romanesque à couper le souffle. Le destin de Yunxian force le respect, tant par son courage que par ses valeurs empreintes de compassion et de responsabilité. Fidèle aux principes de la médecine chinoise, cette histoire rassemble tous les éléments d’un équilibre recherché et harmonieux. Elle rend hommage à une femme érudite et sensible, dont le parcours mérite d’être découvert.

Attendez-vous, avec ce récit, à une immersion fascinante dans la Chine impériale foisonnante.

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J'ai déjà lu un roman de cette autrice que j'avais beaucoup aimé. Lorsqu'on m'a proposé ce service presse, j'ai sauté sur l'occasion. Vous connaissez mon amour pour la culture asiatique. Ce roman s'inspire de la vie de Yunxian Tan, femme médecin. L'autrice explique en quelques mots certaines choses avant le début de l'histoire. On en apprend encore plus dans les remerciements dans les choix qu'elle a fait après les nombreuses recherches qu'elle a faites.

Le résumé du livre en dit trop de mon point de vue. Il suffisait d'écrire que le roman s'inspire de la vie de cette femme extraordinaire. Le roman est coupé en quatre parties qui correspondent au quatre tranches d'âge de la vie. Je vous laisse découvrir leur signification. La plume de l'autrice est magnifique. On est vraiment dans la Chine du XVIème siècle. On suit, par le regard de Yunxian, la médecine chinoise et les traditions qui jalonneront sa vie.

On suit une jeune fille sensible mais passionnée par la médecine. Au fil du temps, on la découvrira parfois loin des réalités de par son statut d'épouse. Elle n'en reste pas moins très intelligente, bienveillante et ouverte d'esprit. Sous cette apparence parfaite qu'elle présente, une volonté de fer persiste. Elle représente à elle seule la force et la fragilité. Je n'en dis pas plus. Un dialogue la décrira parfaitement. On rencontre d'autres personnages comme sa grand-mère qui sera son mentor ainsi que Meiling, très touchante, qui sera sa meilleure amie. J'ai détesté le docteur Wong.

Ce roman aborde beaucoup de thèmes variés. Forcément, vous découvrirez les traditions chinoises de la haute société mais surtout la médecine chinoise. C'est fascinant et très détaillé. La question du féminisme est extrêmement présente puisqu'il y a une critique de la médecine des hommes du point de vue d'une femme. On ne pourra pas s'empêcher de réagir mais il ne faut pas oublier l'époque. J'ai été ravie de voir mentionner Song Ci. J'avais lu "le lecteur de cadavres" inspiré de l'histoire de ce célèbre fonctionnaire.

En bref, ce roman est un coup de cœur. Je me suis passionnée pour Yunxian et la découverte de la médecine chinoise. La plume poétique et très sobre est parfaite. Il faudra vraiment que je m'intéresse encore plus à Lisa See.