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C’était comme de souffler dans un ballon de baudruche neuf : un blocage, une résistance puis, enfin, sa poitrine se souleva. Hélas, les cages thoraciques ne sont pas du caoutchouc ; elle n’était pas ranimée pour autant.
Je posai les doigts sur sa gorge, cherchant la carotide. Là… En étais-je sûre ?… Oui ! Son cœur battait toujours, quoique faiblement.
Expiration, pause, expiration, pause… Je sentis le léger courant d’une exhalation puis le petit torse se souleva et s’affaissa. J’attendis, un bourdonnement assourdissant dans mes oreilles, mais il cessa de bouger. Expiration, pause, expiration…
Il bougea à nouveau et, cette fois, continua de se soulever et de s’affaisser de lui-même. Je me redressai sur mes talons, le souffle court et le front couvert de sueur froide.
La mère de la fillette me dévisageait, bouche bée, ce qui me permit de remarquer que sa dentition n’était pas si mauvaise. Dieu seul savait à quoi ressemblait son mari.
Afficher en entier- Tu as pensé à ce que tu diras à ta mère quand tu la verras ? demanda Jamie.
Il tendait la louche remplie de copeaux d’or au-dessus du feu, plissant les yeux pour se protéger de la fumée.
- J’essaie de ne pas trop y penser, répondit Ian avec franchise. J’éprouve un sentiment étrange chaque fois que je pense à Lallybroch.
Je lui demandai :
- Etrange d’une manière agréable ou désagréable ?
Ma tâche consistait à cueillir délicatement les balles en or en trempant dans la graisse avec une cuillère en bois et à les déposer dans les gibernes.
Ian fronça les sourcils, le regard rivé sur sa louche où les petites gouttes de plomb se transformaient en une flaque bouillonnante.
- Un peu les deux, je crois. Brianna m’a parlé un jour d’un livre où il était écrit qu’une fois qu’on était parti de chez soi, on ne pouvait jamais revenir. C’est peut-être vrai, mais j’ai quand même envie d’essayer.
[…]
- Tu te souviens de cette autre maxime que je t’ai apprise quand nous sommes venus à Lallybroch après que j’ai… eu retrouvé Jamie ? Chez toi, c’est cet endroit où, quand tu dois y revenir, on ne peut que te reprendre.
Ian arqua un sourcil, nous regardant Jamie et moi à tour de rôle, puis il hocha la tête.
- Je comprends que tu sois autant attaché à elle, mon oncle. Elle doit t’être d’un rare réconfort.
Sans quitter son travail des yeux, Jamie répondit :
- Que veux-tu, elle continue de me reprendre, alors je suppose que c’est elle, mon chez-moi.
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