Le Chant de Salomon

Le synopsis m'avait séduit, mais à la lecture j'ai été déçu. Le style d'écriture est généralement fluide et agréable. Le récit, par contre, est parfois un peu confus, notamment les premières pages où j'ai été à la peine pour comprendre qui était qui. Mais le plus gênant est qu'on ne sait pas où va le récit. Il ressemble à une suite d'instantanés de la vie du protagoniste au sein de sa famille dysfonctionnelle, mais sans véritable continuité narrative. Bref, au bout de 200 pages, j'ai fini par me désintéresser des personnages qui, je dois le dire, ne sont même pas charismatiques. Encore un ouvrage encensé par la critique que je n'apprécie pas.

Encore un très bon roman de cette auteure si talentueuse. La poésie toujours omniprésente, ce désir de découverte de son propre passé dans un monde bouleversé par la tragédie, par l'esclavagisme et ses terribles conséquences. Un garçon devenu homme à la quête de ses origines. Écrit avec justesse et talent.

Dans la Bible, le chant de Salomon qu’on appelle aussi le Cantique des Cantiques est un échange de poèmes amoureux entre un homme et une femme, attribué au roi Salomon et symbolisant l’histoire des Hébreux.

Le Roman de Toni Morrisson entretient un lien très puissant avec ce cantique pour retracer l’histoire du Peuple Noir à travers la famille de Macon Mort qui a migré vers le Nord, au gré des crimes raciaux et des emplois, depuis l’abolition de l’esclavage. Macon Mort est le fils cadet d’une famille marquée par l’acculturation et la quête de l’identité. Comme tous les descendants d’esclaves, leur patronyme est celui que leur ont accolé les Blancs, pour les prénoms, on fait confiance au hasard en posant son doigt sur un passage de la Bible ou des Évangiles, ce qui donne des résultats étranges : Agar, Pilate, Corinthiens… Et souvent, on se rajoute un surnom. Pour Macon Mort qui porte le même nom que son père, ce sera Laitier, puisque sa mère l’a nourri un peu plus que ne le recommande la bienséance. Le jeune homme pourrait se contenter de sa vie, il grandit dans un milieu aisé, mais les secrets de famille, la violence tapie partout — entre Noirs et Blancs, entre riches et pauvres, entre Noirs du Nord et Noirs du Sud, entre KKK et sociétés secrètes — le décident à quitter son confort vers le Sud, à la recherche d’un hypothétique magot. Il prend rapidement conscience que cet or n’est que le prétexte à son voyage. Au fil des rencontres, bonnes ou mauvaises, il retisse peu à peu l’histoire des siens, conservée ici ou là chez de vieilles personnes, dans une comptine chantée par des enfants.

La langue de Toni Morrisson est ample, généreuse, évocatrice. La vie de Macon auprès de son père ne peut mener qu’à sa fuite et l’on comprend que sa quête sera celle du mythe fondateur : l’esclavage.

une oeuvre manifiquement menée. Le personnage principal Milkman se voit entraîné dans une quête afin de trouver sa propre identité en partant à la recherche de ses racines en partant dans un voyage vers le sud des etats-unis.