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Les graisses animales qu’on trouve dans la viande, le lait ou les œufs contiennent bien plus d’acide arachidonique que les huiles végétales. Or, l’acide arachidonique sert de base à notre corps pour produire des messagers chimiques médiateurs de la douleur. Des huiles végétales telles que l’huile de colza, de lin ou de chanvre contiennent quant à elles plus d’acides alpha-linoléniques aux propriétés anti-inflammatoires. Même chose pour l’huile d’olive, qui contient une substance dont l’effet est similaire : l’oléo-canthal. Ces graisses agissent comme l’ibuprofène ou l’aspirine, mais à une échelle bien moindre. (…) Pour lutter contre la douleur, il suffit parfois de veiller à consommer plus de graisses végétales qu’animales.

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« Vous connaissez tous un personnage célèbre chez qui on aurait sans doute pu diagnostiquer un trouble de la synthèse de l'hème. Je veux parler du comte Dracula. En Roumanie, son pays d'origine, on recense une mutation génétique dont les symptômes sont entre autres : une allergie à l'ail et au soleil et des urines couleur sang. La coloration des urines en rouge indique que la production de sang ne fonctionne pas correctement et que la personne atteinte élimine par cette voie des précurseurs de l'hème. Autrefois, l'explication d'un tel symptôme était simple : s'il pisse rouge, c'est qu'il a bu du sans. Aujourd'hui, les patients atteints de cette mutation génétique sont traités et ne jouent plus le premier rôle d'une histoire d'épouvante. »

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« Les possibilités qui s'offrent à nous chaque jour sont variables à l'infini : lundi, de petits ouvriers cachés dans le sandwich au fromage vont nous aider à digérer le lait ; mardi, c'est une équipe de salmonelles tapie dans le tiramisu ; mercredi... Nous modifions parfois notre flore intestinale, et parfois, c'est elle qui nous modifie. Nous sommes son climat et ses saisons. Et elle peut nous soigner comme nous empoisonner. »

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« La souris qui nage est l’une des expériences les plus significatives de la recherche sur la dépression. Elle consiste à placer une souris dans un petit bassin d’eau où elle n’a pied nulle part. Aussitôt, la souris se met à nager dans l’espoir de retrouver la terre ferme. La question qui se pose alors est la suivante : combien de temps la souris va-t-elle nager dans l’idée de réaliser son souhait ? C’est au fond l’un des archétypes de notre existence : quelle énergie mettons-nous à chercher quelque chose qui, d’après nous, devrait être donné – ce quelque chose pouvant être concret (comme le sol sous nos pieds ou un diplôme) ou abstrait (comme la satisfaction ou la joie) ? »

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Si nous pouvions discerner plus que le visible, nous serions aussi témoins de ce qui se passe dans le ventre des mères et verrions comment un amas cellulaire se transforme en être humain. Nous saurions alors qu’en gros, notre développement se fait à partir de trois tuyaux. Le premier tuyau nous traverse tout entier et fait un nœud à peu près en son milieu. Il s’agit de notre système sanguin, à partir duquel se forme le cœur, nœud principal de la circulation. Le deuxième tuyau se constitue presque en même temps que le premier et forme une bulle qui remonte jusqu’à l’extrémité supérieure de notre corps pour s’y installer. Voilà, ancré dans la moelle épinière, notre système nerveux. Il donne naissance au cerveau et à un réseau de nerfs qui rayonnent dans tout le corps.

Le troisième tuyau nous traverse de haut en bas. C’est notre tube digestif.

Le tube digestif est l’architecte intérieur de nos entrailles.

Il dessine à droite et à gauche des bourgeons qui gonflent de plus en plus jusqu’à devenir nos poumons. Un peu plus bas, il se retourne comme une poche de pantalon pour former notre foie. Il donne aussi naissance à notre vésicule biliaire et au pancréas. Mais surtout, le tuyau en lui-même devient de plus en plus malin. Il participe aux chantiers de construction dans la cavité buccale, élabore un œsophage pro du remue-ménage et forme un petit “panier repas” où nous pouvons stocker des provisions pendant plusieurs heures. Enfin, cerise sur le gâteau, le tube digestif crée son chef-d’œuvre : l’intestin.

Les deux “chefs-d’œuvre” des deux autres tuyaux – le cœur et le cerveau – ont toute notre considération. Nous jugeons le cœur indispensable à la vie parce qu’il permet au sang de circuler dans tout notre corps, et nous admirons le cerveau parce qu’il est capable de former des pensées étonnantes à chaque seconde. Pour ce qui est de l’intestin, en revanche, la plupart d’entre nous pensent qu’il n’est bon qu’à se vider. Le reste du temps, il feignante sans doute, pendouille inutilement dans le ventre et lâche peut-être un pet de temps à autre. Compétences particulières ? Aucune, à ce qu’on croit savoir. Il faut le dire : nous le sous-estimons et, pour être franc, il nous fait même honte.

L’intestin, ça craint.

Avec ce livre, les choses vont changer. Nous voulons faire ce que les livres font de mieux : concurrencer le visible.

Les arbres ne sont pas des cuillères ! Et l’intestin, c’est le fin du fin !

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PRÉAMBULE

Je suis née par césarienne et je n’ai pas été allaitée. Cela fait de moi un cas d’école représentatif de la planète intestinale du XX siècle. À l’époque, si j’en avais su davantage sur l’intestin, j’aurais pu lancer des paris sur les maladies que j’allais avoir. Pour commencer, j’ai développé une intolérance au lactose. Je ne me suis jamais demandé pourquoi, passé ma cinquième année, j’ai tout à coup pu boire à nouveau du lait. Et puis j’ai grossi. Et puis j’ai minci. Pendant un long moment, tout est allé plutôt bien, jusqu’au jour où il y a eu cette “plaie”.

À dix-sept ans, sans aucune raison apparente, je me suis retrouvée avec une plaie sur la jambe droite. Un petit bobo qui refusait de guérir. Au bout d’un mois, je suis allée voir mon médecin, qui ne savait pas vraiment quoi en penser et m’a prescrit une pommade. Trois semaines plus tard, j’avais la jambe couverte de plaies. Ensuite, ça a été le tour de l’autre jambe, puis des bras et du dos. Mon visage était aussi touché par intermittence. Par chance, c’était l’hiver, et tout le monde pensait que j’avais un herpès ou que je m’étais cogné le front.

Aucun médecin ne pouvait m’aider : ce devait sans doute être un genre de dermatite atopique, disait-on. On me demandait si j’étais stressée, si j’avais des problèmes personnels. La cortisone améliorait un peu les choses, mais dès que j’arrêtais le traitement, je revenais à la case départ.

Pendant un an, été comme hiver, j’ai porté des collants sous mes pantalons pour que les plaies ne les tachent pas.

Au bout d’un moment, j’ai décidé de prendre les choses en main et j’ai commencé à chercher des informations. Par hasard, je suis tombée sur un compte rendu qui évoquait une pathologie similaire. Le patient était tombé malade après avoir pris des antibiotiques, et moi aussi, j’avais dû suivre un tel traitement quelques semaines avant la première plaie.

À partir de là, je ne me suis plus considérée comme quelqu’un qui avait des problèmes de peau, mais comme quelqu’un qui avait des problèmes d’intestin. J’ai supprimé les produits laitiers, réduit au minimum le gluten, suivi des cures de bactéries… Dans l’ensemble, je me suis nourrie plus sainement. C’est aussi à cette époque que j’ai fait quelques expériences un peu folles… Si j’avais déjà été étudiante en médecine à ce moment-là, je n’aurais pas osé en tenter la moitié. Pendant des semaines, j’ai adopté un régime surdosé en zinc, ce qui m’a permis d’avoir un odorat anormalement développé dans les mois qui ont suivi.

À force d’astuce, j’ai fini par prendre le dessus sur ma maladie. Pour moi, cela a été une vraie victoire, et l’occasion de comprendre au plus profond de ma chair que le savoir pouvait être une arme. J’ai commencé des études de médecine.

En première année, à une soirée, j’étais assise à côté d’un garçon qui avait l’haleine la plus fétide qui soit. C’était une odeur très étrange – différente des effluves hydrogénés et pleins d’aigreur des messieurs stressés, différente aussi du parfum suave et écœurant des vieilles tatas se goinfrant de sucreries. Au bout d’un moment, je suis allée m’asseoir plus loin. Le lendemain, le garçon était mort. Il s’était suicidé. Cette histoire ne m’a pas quittée. Se pouvait-il qu’une digestion défaillante, en plus de dégager cette odeur, influence aussi notre état psychologique ?

Au bout d’une semaine, j’ai fini par oser parler de mon hypothèse à une amie. Quelques mois plus tard, cette même amie était au trente-sixième dessous à cause d’une gastroentérite carabinée. Et quand nous nous sommes revues, après cet épisode, elle a confirmé qu’il pourrait bien y avoir du vrai dans mon hypothèse : cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi mal, y compris psychologiquement. Il ne m’en fallait pas plus pour m’encourager à approfondir le sujet. J’ai alors découvert toute une branche de la recherche qui se consacre aux rapports entre le cerveau et l’intestin. C’est un domaine qui évolue à vitesse grand V. Il y a une dizaine d’années, les publications sur le sujet étaient rares ; aujourd’hui, les articles scientifiques se comptent déjà par centaines. L’influence de l’intestin sur la santé et le bien-être est l’un des domaines de recherche qui marquent notre époque. Rob Knight, biochimiste de renom, a déclaré dans le magazine Nature que c’était là une discipline au moins aussi prometteuse que la recherche sur les cellules souches ! Quant à moi, je venais d’entrouvrir la porte d’un monde qui exerçait sur moi une fascination croissante.

Pendant mes études, j’ai pu constater que cette branche de la médecine était traitée en parent pauvre. Pourtant, l’intestin est un organe hors pair. Il constitue deux tiers de notre système immunitaire, sait tirer de l’énergie aussi bien d’une tranche de pain que d’une saucisse au tofu et produit plus de vingt hormones qui lui sont propres.

Mais au cours de leur formation, les médecins n’ont pas souvent l’occasion d’en apprendre beaucoup sur l’intestin. En mai 2013, quand je me suis rendue à Lisbonne au congrès “Microbiome and Health” (“Bactéries intestinales et santé”), le nombre de participants était plutôt modeste.

La moitié venait d’institutions qui ont les moyens financiers d’être là quand on parle de “nouveautés” : Harvard, Yale, Oxford ou le Laboratoire européen de biologie moléculaire de Heidelberg.

Je suis parfois effarée de voir que les scientifiques échangent à huis clos des connaissances capitales – sans que le grand public en soit informé. Il est vrai que la prudence scientifique vaut souvent mieux qu’une supposition précipitée. Mais la peur peut aussi réduire à néant des opportunités décisives. Dans la sphère scientifique, il ne fait aucun doute que les personnes souffrant de certains problèmes digestifs souffrent aussi souvent de certains troubles nerveux intestinaux. Leur intestin envoie des signaux dans une zone du cerveau qui traite les sentiments de mal-être, et ce, alors que rien de ce qu’ils ont fait ne devrait déclencher ces sentiments. Les patients se sentent souvent mal à l’aise sans savoir pourquoi. Si leur médecin les classe alors dans la catégorie “pathologies psychologiques”, ça n’est vraiment pas très productif ! Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres, qui devrait nous inciter à diffuser plus rapidement certains résultats de la recherche…

Tel est l’objectif que je me suis fixé avec ce livre : je veux ouvrir une porte sur la science et rendre public ce que les scientifiques consignent dans leurs travaux de recherche ou abordent derrière les portes fermées des salles de congrès – alors que, de leur côté, nombre de gens cherchent en vain des réponses. Je comprends que beaucoup de patients souffrant de maladies difficiles à vivre au quotidien soient déçus par la médecine. Je n’ai pas de remède miracle à vendre – et même un intestin en bonne santé ne saurait guérir toutes les maladies. En revanche, je peux raconter ce qui se passe dans l’intestin, révéler ses charmes discrets, lever le voile sur ce que la recherche a de nouveau à offrir et expliquer comment nous pouvons exploiter ces connaissances afin d’améliorer notre quotidien.

Pour évaluer et ordonner les résultats scientifiques, je m’appuie sur mes études de médecine et ma thèse de doctorat à l’Institut de microbiologie médicale. Pour communiquer ces connaissances au public, je m’appuie sur mon expérience personnelle et ma découverte de la planète intestinale. Et pour ne pas perdre les pédales, je m’appuie sur ma sœur, qui m’écoute patiemment lui lire chacune des pages que j’ai écrites. Si je m’y perds, elle me regarde et me dit en souriant : “Cette page-là, tu vas la refaire.”

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Toute personne qui souffre d'états anxieux ou dépressifs devrait garder à l'esprit qu'un ventre mal en point peut aussi être à l'origine d'humeurs noires

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Tandis que nos ancêtres, les chasseurs-cueilleurs, mangeaient chaque année jusqu’à cinq cents variétés de racines, d’herbes et de végétaux, nous nous nourrissons aujourd’hui le plus souvent de dix-sept plantes utiles. Rien d’étonnant, donc, à ce que notre tube digestif ait du mal à « digérer » cette évolution.

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Le tube digestif sait s’entourer d’alliés efficaces : avec pas moins de trois couches de muscles lisses, il est extrêmement souple dans ses mouvements et peut exécuter des chorégraphies différentes selon les endroits. Et le chorégraphe chargé de régler les pas et les figures de ces muscles, c’est le système nerveux viscéral ! Cet ensemble de nerfs dédié à nos entrailles a la particularité de faire sa vie sans rien demander à personne. On l’appelle aussi le système nerveux autonome. Si l’on coupe les voies de communication entre ce système et le cerveau, le spectacle donné dans nos viscères ne s’interrompt pas pour autant et les interprètes continuent de s’activer gaiement pour accomplir le travail de digestion. Le phénomène est unique dans le corps humain : les jambes, dans un cas pareil, seraient incapables de nous porter, et les poumons en auraient le souffle coupé. C’est fascinant – et en même temps, on peut regretter qu’il soit impossible pour nous d’assister au travail de ces fibres nerveuses très émancipées. J’en conviens, un rot ou un pet n’ont peut-être rien de très raffiné, mais sachez-le : les mouvements qui les induisent sont aussi élégants que ceux d’une danseuse étoile.

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L’inconscient et le conscient voisinent parfois. Je vous donne un exemple : il est midi et, assis dans votre cuisine, vous déjeunez. Ce faisant, vous ne remarquez pas qu’à seulement quelques mètres de là, dans l’appartement d’à côté, une autre personne, assise dans sa cuisine, déjeune elle aussi. Et s’il vous arrive alors d’entendre le plancher craquer, votre horizon s’élargit soudain au-delà de vos quatre murs, au-delà de ce que vous percevez consciemment. Dans notre corps, c’est la même chose : il y a là aussi des zones qui sont pour nous terra incognita. Mais que font donc nos organes toute la sainte journée ? Aucune idée, nous ne sentons rien de ce qui s’y passe. Mangeons par exemple une part de gâteau et voyons ce qui se passe : dans la bouche, nous percevons encore le goût et la consistance du gâteau, et nous sentons encore les quelques centimètres qui interviennent au début de la déglutition, mais ensuite – pouf ! – la bouchée de gâteau se volatilise. À partir de là, la matière disparaît dans une sorte de trou noir, auquel la médecine a donné le nom très prosaïque de “muscles lisses”.

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