Extraits

Jules ! Je suis l'Eternel ton Dieu qui t'a fait sortir d'Égypte et qui t'a fait traverser la Mer Rouge sans mouiller tes pantalons. Je t'ordonne de payer de très jolies robes à ta femme. Et des chaussures.

des chaussures à talons très hauts car elle est petite, la pauvre.

C'est à dire les pauvres, heureusement qu'ils sont tout le temps occupés parce que dans cette ville, si tu as deux minutes pour t'asseoir et regarder le ciel, tu pleures tellement c'est gris.

- Alors, mes amis, si l'on peut être heureux sans respecter la Torah, pourquoi se fatiguer autant à appliquer tous ces préceptes qui nous compliquent tellement la vie ?

- Alleeez, Abraham, dis-nous pourquoi, qu'on attend, là.

- Eh bien, je ne sais pas.

Tu crois que je pourrais avoir honte de toi parce que tu transgresses un commandement de Dieu ? Un commandement sur six cent treize et je devrais me priver du plaisir d'aller écouter mon petit Raymond ? Qui c'est qui t'a tenu sur ses genoux le jour de ta circoncision ? Qui c'est qui t'a donné la première cigarette pour ta Bar Mitsvah ? Mon Raymond, il chante à Paris et je vais pas aller le voir ? Allez, va ! Comment il s'appelle, ton théâtre ?

Misère, Eternel ! Les juifs, je comprends, c'est ton peuple, tu as le droit de leur faire le mal que tu veux. Mais pourquoi tu me fais ça à moi ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, les chats ?

Dans leur maison, il y a une porte. Ils se prennent pour quoi ?

Chez nous, c'est juste un rideau. On rentre, on sort comme on veut. Et là, je dois escalader.

Même devant leur chambre, une porte.

Qu'est-ce que vous faites là-dedans que je n'ai pas le droit de voir ?

Qu'est-ce que vous croyez avoir inventé ?

Moi, je fais ça dans la rue.