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Extrait ajouté par CrystalM 2020-09-26T11:32:01+02:00

Chapitre 1

Statut Facebook : « Demain, je vais flipper ma race au boulot. Voici ma tête de sheitan à la veille du jour J. »

79 likes

7 h 20.

Comme tous les matins, je suis au radar et j’ai l’impression d’une mort imminente. Je veux rester lovée sous ma couette, à l’abri du monde et des autres. Je dois être à 9 heures pétantes au boulot et j’ai une heure de trajet. Ce qui me laisse exactement quarante minutes pour avaler mon petit-déjeuner, me laver et choisir une tenue adéquate. Ce n’est pas n’importe quel jour, aujourd’hui. J’ai demandé un entretien avec Gaspard et Sarah, mes deux patrons. Enfin, selon mes humeurs, mes tortionnaires et mes bourreaux. Je les aime bien, ce n’est pas le problème. Mais après trois ans de bons et loyaux services comme secrétaire médicale dans leur cabinet, je compte bien leur demander une augmentation. Savoir me vendre est pour moi l’équivalent de courir un marathon sous 40 °C en talons aiguilles. Bon, pour le moment, café. Le café. C’est fou comme cette pensée magique éloigne momentanément des problèmes. Un truc désagréable à faire ? Un café d’abord. Je parcours machinalement les réseaux sociaux. Laura, ma meilleure amie, a testé le nouveau japonais du quartier avec son rendez-vous Tinder. Paul cherche des bras pour son déménagement de samedi. Il a changé d’appartement quatre fois en trois ans et je l’ai aidé à chaque fois. Je réponds par automatisme que je serai là. Je vais suer sang et eau à monter ses cartons de BD et on finira à la bière chaude avec ses potes geeks. Téo et Alice vont partir en Croatie cet été. Moi, mes grandes vacances sont dans cinq mois et je ne sais toujours pas où je vais aller. Quand je m’y mettrai, on me proposera une promo flash pour un hôtel all inclusive dans un pays en guerre. Et Nathan n’a pas posté depuis trois jours… Une publicité me propose un thé noir qui brûle le cholestérol et fait perdre 9 kilos en une semaine. Je n’ai pas de cholestérol, ni de problèmes de poids, mais ça me met quand même un vieux doute. 7 h 35, je suis devant mon armoire, totalement déprimée. J’avais opté pour mon pantalon tube spéciale « grandes occasions » que je n’ai jamais mis, un petit pull noir avec juste ce qu’il faut de décolleté et un blazer. Le pantalon est resté coincé au niveau du haut de mes cuisses, d’où son nom bien trouvé de « tube ». Quant au pull, celui que je voulais est au sale. J’ai envie 1

Statut Facebook : « Demain, je vais flipper ma race au boulot. Voici ma tête de sheitan à la veille du jour J. »

79 likes

7 h 20.

Comme tous les matins, je suis au radar et j’ai l’impression d’une mort imminente. Je veux rester lovée sous ma couette, à l’abri du monde et des autres. Je dois être à 9 heures pétantes au boulot et j’ai une heure de trajet. Ce qui me laisse exactement quarante minutes pour avaler mon petit-déjeuner, me laver et choisir une tenue adéquate. Ce n’est pas n’importe quel jour, aujourd’hui. J’ai demandé un entretien avec Gaspard et Sarah, mes deux patrons. Enfin, selon mes humeurs, mes tortionnaires et mes bourreaux. Je les aime bien, ce n’est pas le problème. Mais après trois ans de bons et loyaux services comme secrétaire médicale dans leur cabinet, je compte bien leur demander une augmentation. Savoir me vendre est pour moi l’équivalent de courir un marathon sous 40 °C en talons aiguilles. Bon, pour le moment, café. Le café. C’est fou comme cette pensée magique éloigne momentanément des problèmes. Un truc désagréable à faire ? Un café d’abord. Je parcours machinalement les réseaux sociaux. Laura, ma meilleure amie, a testé le nouveau japonais du quartier avec son rendez-vous Tinder. Paul cherche des bras pour son déménagement de samedi. Il a changé d’appartement quatre fois en trois ans et je l’ai aidé à chaque fois. Je réponds par automatisme que je serai là. Je vais suer sang et eau à monter ses cartons de BD et on finira à la bière chaude avec ses potes geeks. Téo et Alice vont partir en Croatie cet été. Moi, mes grandes vacances sont dans cinq mois et je ne sais toujours pas où je vais aller. Quand je m’y mettrai, on me proposera une promo flash pour un hôtel all inclusive dans un pays en guerre. Et Nathan n’a pas posté depuis trois jours… Une publicité me propose un thé noir qui brûle le cholestérol et fait perdre 9 kilos en une semaine. Je n’ai pas de cholestérol, ni de problèmes de poids, mais ça me met quand même un vieux doute. 7 h 35, je suis devant mon armoire, totalement déprimée. J’avais opté pour mon pantalon tube spéciale « grandes occasions » que je n’ai jamais mis, un petit pull noir avec juste ce qu’il faut de décolleté et un blazer. Le pantalon est resté coincé au niveau du haut de mes cuisses, d’où son nom bien trouvé de « tube ». Quant au pull, celui que je voulais est au sale. J’ai envie de retourner dans mon lit et de regarder des séries toute la journée en mangeant du saucisson. Après avoir mûrement réfléchi sous la douche, je prends une décision capitale. Ce sera ma robe ample bleue à pois blancs et des espadrilles. Même si nous sommes début mars, il fait déjà très doux. Et mieux vaut être à son aise pour demander une augmentation, non ? Allez hop ! un peu de mascara, ma poudre « éclat d’un jour » et une pointe de blush. Un coup d’œil dans la glace : je ressemble à mon grand-père Roger avec une perruque blonde. En sortant de chez moi, je me baisse en passant devant la loge de la gardienne. Si Mme Rémi me coince encore pour me parler des fissures dans les escaliers, je l’assomme à mains nues. Heureusement, le hall est désert. Mon train de banlieue a cinq minutes de retard, comme d’habitude. Je salue de la tête quelques-uns de mes « collègues » hagards du matin. Je m’imagine la vie de chacun d’eux. La jeune femme bouclée un peu baba doit être étudiante en lettres, le couple très amoureux est sans doute mortifié à l’idée de se séparer pour la journée. Quant au monsieur poivre et sel qui lit son journal, il me semble fatigué et morne. Je l’imagine comptable dans une entreprise impersonnelle mais avec une passion coupable le samedi soir, genre des soirées transformistes Claude François. Pourquoi ai-je le chic pour penser à des choses futiles dans les moments importants ? Déjà la gare de Paris-Saint-Lazare. Dans le métro bondé, je prends de profondes inspirations et je récite mon laïus pour Gaspard et Sarah. Les médecins ne sont-ils pas censés être compréhensifs ? Sauf que ceux-là, ce ne sont pas des êtres humains normaux. Enfin, surtout Gaspard. Sarah va quant à elle sans doute rouler ses yeux de braise en m’écoutant d’une oreille distraite. Je suis déjà dans la rue. Je passe devant la boulangerie, avec l’envie furieuse d’engloutir trois croissants, je salue Momo, le patron du bar-tabac et me voilà devant le cabinet. Il est 9 heures passées, j’ai quelques minutes de retard et une dizaine de patients attendent déjà devant la porte. Les patrons n’ont pas encore dû arriver. Un médecin à l’heure, ça ne s’est jamais vu. Moi, j’ai l’impression de repasser mon bac sans avoir révisé.

Source : kobo.com

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