Le cheval d'orgueil

Il y a la fameuse coiffe bigoudène que les filles portent dès leur plus jeune âge. C'est tout un art de la faire tenir bien droite sur la tête et de la garder bien blanche. Et puis il y le temps qui passe, le siècle qui avance avec son lot de modernité. L'instruction se généralise. La république impose le français. Les jeunes quittent le village pour le lycée de Quimper. Les machines commencent à envahir les champs, remplaçant les hommes. Les touristes de la capitale viennent pour les plages qui jusque là étaient réservées à la pêche à pieds. On ne lutte pas indéfiniment contre le temps, contre le modernisme. Mais non,parce que les bretons, fiers et orgueilleux, sauront encore une fois faire face à l'adversité en intégrant la modernité sans se départir de leurs traditions.

Un livre très riche, empreint de nostalgie mais parsemé de touches d'humour, écrit par un amoureux de sa région qui a vu s'éteindre une époque, celle de la vie simple, de la solidarité. Je l'ai beaucoup aimé et même sans être breton, j'y ai reconnu des manières de voir, de penser et d'agir, des faits, des us et coutumes que ma grand-mère évoquait quand elle parlait de son enfance.

Il m’aura fallu un demi-siècle pour lire le Cheval D’orgueil, qui lui décrit un siècle de la Bretagne de mes ancêtres ; un siècle qui voit sa transformation et son intégration complète dans la république française. Pour un Breton cette lecture est fascinante (même si les descriptions sont entièrement focalisées sur le pays Bigouden). Pour un non-Breton, on peut imaginer qu’elle doit être plus aride. La fin de l’ouvrage change de direction, et de description historique (largement autobiographique) devient un pamphlet amer et belliqueux que j’ai trouvé assez désagréable.

Un très beau livre, avec des passages très touchants, même si de temps en temps il y a quelques longueurs.

Un bon moment de lecture.

Un rythme qui prend le temps de s'installer, avec parfois des répétitions, à la mesure du rapport cyclique et répétitif des paysans au calendrier. Ce n'est pas un roman ni un récit de vie classique - même si le Narrateur raconte différentes étapes de son enfance, de sa naissance à son entrée au lycée. C'est plus un éclairage, un focus apporté sur différents points : le travail des champs, les relations hommes-femmes, la religion, la nourriture...

Mais plus que ça, c'est un hommage aux paysans, à la Bretagne et au pays Bigouden, mais qui a valeur d'universel. On y retrouve des modes de vie qui sont sensiblement les mêmes d'une campagne à l'autre.

Et c'est un bel hymne aux mots, à la langue, à l'image de l'héroïsation par le Narrateur de ses deux grands-pères, conteurs ou diseurs de merveilles, qui savaient manier la langue.

j'ai lu ce livre en classe. Je l'ai trouvé vraiment long à lire, mais j'aime bien certains passages.