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Le Chuchotement du mort



Description ajoutée par Philippe-85 2019-01-25T17:34:38+01:00

Résumé

Pourquoi avoir égorgé Brigitte? Elle était condamnée par le cancer. Elle n'en avait plus que pour quelques jours... Au fil de leurs interrogatoires, les enquêteurs découvrent les haines qui pourrissent cette famille bourgeoise. Repliée sur elle-même depuis toujours, elle étouffe ses secrets pour les dissimuler à tous ceux qui l'entourent. Vous vivrez cette enquête comme le font les gendarmes, au fil des interrogatoires. Le parti pris de l'auteur a été de vous laisser libre de compléter le tableau qu'il vous présentait. A vous d'imaginer les personnages. Ils ne vous seront pas décrits. A vous d'imaginer les décors. Vous saurez peu de chose sur eux. Ce roman est pour l'essentiel un ensemble de dialogues. Laissez-vous prendre au jeu que l'on vous propose. Remplissez par votre propre imagination le moule qui vous est tendu. Acceptez la gageure et menez votre enquête.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Philippe-85 2019-01-26T10:30:56+01:00

Il n’en était pas toujours allé ainsi. Il y a bien longtemps, Brigitte était un membre de la famille comme un autre. La déférence, la sorte de soumission dont elle allait bénéficier par la suite s’exerçait à l’époque au profit d’un autre. Son père qui lui avait transmis son pouvoir quelques heures avant de s’éteindre. Le pouvoir qu’il détenait, il ne le tenait pas seulement de sa propre désignation, plusieurs dizaines d’années plus tôt. Son pouvoir, il le tenait de la connaissance qu’il avait du « secret ». Tout cela remontait à plusieurs siècles. En tous cas à plusieurs générations. Dit-on, parce qu’en fait personne ne connaissait vraiment l’origine de tout cela. Cette famille avait eu à protéger quelque chose. Un crime, un trésor, une honte, personne ne le savait, sauf le «tenant» du secret, selon un terme consacré au sein de la famille. C’était forcément grave, important. Depuis cette époque, le secret passait de génération en génération. Il conférait à son détenteur, « au tenant », outre des avantages patrimoniaux, une suprématie respectueuse sur la famille. Au-delà même. Dans le bourg, tout cela était bien connu. La famille avait un secret, un de ses membres savait quelque chose de très important, transmis depuis une origine lointaine. On savait le tenant du secret, et l’aura dont il jouissait dans la famille brillait aussi à l’extérieur. Cette déférence presqu’infime, on la ressentait en toutes occasions.

Son père avait choisi Brigitte en pleine liberté. Pas de règle pour désigner qui au sein de la famille aurait à reprendre cette charge, cet honneur. Pas de justification à donner à ceux que l’on n’avait pas choisis. Cette désignation devait toutefois se faire le plus tard possible, lorsque le tenant sentait que ses forces allaient bientôt l’abandonner. Choisir trop, c’eût été courir le risque que, la mort tardant à venir, on se retrouve avec en quelque sorte deux tenants, même si le second ne connaissait pas encore le « secret ». Il aurait déjà eu le prestige d’avoir été choisi. De devoir être bientôt celui à qui serait dû le respect. Pire, les forces du premier tenant l’abandonnant progressivement, le successeur trop tôt désigné aurait sournoisement pris avant l’heure la place du tenant en titre. Il l’aurait dépouillé prématurément de son autorité. Peut être sans le vouloir, simplement parce que les autres membres de la famille auraient, par calcul, trop anticipé les choses. Se soumettre a aussi de bons côtés.

La désignation du tenant suivait un rituel établi. Le tenant actuel demandait à la famille de se réunir auprès de lui pour entendre son choix. On pénétrait silencieusement dans la pièce, en se jetant des regards par en-dessous. A cet instant, personne n’aurait pu dire qui serait choisi. Il était de l’intérêt du tenant de ne rien laisser paraître de sa préférence, pour en quelque sorte bénéficier le plus longtemps possible de l’affection attentionnée de tous les prétendants. Puis tous s’immobilisaient et attendaient en silence le verdict. Le nom prononcé, on se retirait sans un mot. Certains sans doute en rage contre le choix qui venait d’être déclaré, se demandant en quoi ils avaient démérité. Mais personne n’aurait osé manifester ce qu’il ressentait vraiment. Le moment était consacré à féliciter le futur tenant et à lui manifester allégeance. Mais à cet instant, seul le mourant restait le réel tenant. Car il avait conservé pour lui son secret. Celui dont la détention donne le réel pouvoir. Et il essayera de conserver le secret le plus longtemps possible.

L’autre usage intangible était en effet qu’une fois la désignation faite, le partage du « secret » devait être retardé le plus possible. Au dernier souffle presque. Dans la famille, on appelait cet instant le « chuchotement du mort ». Ce moment était solennel. Le membre de la famille désigné pénétrait dans la chambre du tenant devant les regards des autres membres, presqu’alignés, faisant une sorte de haie respectueuse. La porte se refermait. Personne n’aurait osé parler, détourner l’attention de la densité de cet instant. Ce qui se passait-là était la richesse de la famille. Son joug, puisqu’on se soumettrait alors à l’autorité morale du nouveau tenant, mais aussi sa puissance. Avoir une tradition de cette force ! C’était d’ailleurs un miracle que depuis l’origine, le secret ait pu se transmettre de cette façon, aux derniers instants, sans se perdre jamais. Sans que la mort s’empare trop vite du tenant, avant qu’il ait pu chuchoter le secret dont il était le dépositaire.

Puis chacun repartait à ses occupations, avec ses pensées. On s’éloignait sans bruit de la porte. Il ne fallait pas risquer d’entendre. Le secret ne devait pas se voler. On le détenait, on était le tenant. Qu’on se l’appropriât par tout autre moyen, et aucun ne doutait alors du malheur qui s’abattrait sur la famille. Alors bien sûr, on se perdait en conjecture sur la nature de ce secret. Tout le monde avait sa petite idée, plus ou moins fondée sur des faits tangibles. Jamais des informations venues directement du tenant bien sûr. Des paroles volées, entendues derrière une porte. Des hypothèses, des confidences, mais jamais de source vraiment sûre. Pour les uns, tout cela avait trait à un crime, impuni à l’époque mais dont la victime appartenait à un cercle proche. Les descendants vivraient toujours à proximité. Pour d’autres, il y avait bien évidemment un magot. Un magot auquel on ne touchait pas mais qui, dans des situations extrêmes, serait divulgué par le tenant. Tout cela faisait assez vieillot. On se serait cru au 19ème siècle. Mais à l’évidence aucun membre de la famille n’aurait remis en cause cette tradition ni son protocole archaïque.

J’ai quitté la pièce sans que personne ne me voie. Ils étaient tous couchés. J’ai éteint les lumières et regagné ma chambre. La fin de la nuit. Quelques petites heures pour décider ce que devrait être ma réaction lorsqu‘au matin on m’apprendrait ce qu’il s’était passé. Comprendre cet enchainement, ce filet dans lequel je m’étais pris les pieds au point d’aller jusqu’au meurtre. Au point d’en faire accuser un autre peut-être, si je ne me dénonçais pas. Je n’avais pas de regret. Ce que je venais de faire était normal. Justifié. Dans la même situation, ils auraient tous fait la même chose. Ils ne sont pas meilleurs que moi.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Philippe-85 2019-01-25T17:36:51+01:00
Or

Livre très intéressant. Ambiance balzacienne.ce roman à huis clos est captivant et l'epilogue est bien construite. On ne s'ennuie pas un seul moment. Bravo à l'auteur

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Commentaire ajouté par Philippe-85 2019-01-25T17:35:52+01:00
Or

J'ai beaucoup aimé ce troisième livre la lecture en est très agréable dans un style fluide, avec du rythme. Le suspens tient parfaitement jusqu'à la fin. Les personnages sont clairement définis.

Il y a de belles descriptions comme la scène de l'arrivée des chasseurs dans la forêt.

Les détails de l'enquête sont intéressants, ce récit est bien mené.

J'ai passé un très bon moment à cette lecture qui m'a intriguée jusqu'au bout. Bravo!

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