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" Les tueurs en série ne s'excusent pas. Et quand ils s'excusent, c'est pour fournir une image différente d’eux-mêmes, parce que cela fait partie de leur nature mensongère. Leur but est de troubler la vérité, d'alimenter le rideau de fumée dont ils se sont entourés. "
Afficher en entier" Les médecins utilisent l’échelle de Glasgow pour évaluer le coma d’un patient. Grâce à trois simples tests – la réponse verbale, l’ouverture des yeux et la réponse motrice - , on peut établir le degré de compromission de la fonction neurologique. Le recours à l’image d’une échelle pour se référer à l’état de coma n’est pas le fruit du hasard. Parce que l’état de conscience se dégrade progressivement, comme on descend des marches. "
Afficher en entier" Dans des cas comme celui-ci, la douleur laisse un espace, un diaphragme entre elle et la nouvelle, une barrière élastique qui s'étire et revient en arrière, empêchant les mots "nous avons trouvé le corps de votre fille " de parvenir à destination. Les mots rebondissent sur un étrange sentiment de quiétude. Une courte pause de résignation avant de s'écrouler.
Afficher en entier" Mila pensait que chacun de nous a un chemin. Un chemin qui nous mène chez nous, vers nos proches, les gens à qui nous sommes les plus liés. D’habitude, c’est toujours le même chemin, on l’apprend dès l’enfance et on le suit pour la vie. Mais il arrive que ce chemin se brise, qu’il reprenne ailleurs. Ou bien, après avoir suivi un parcours sinueux, il revient au point de rupture. Ou encore, il reste comme suspendu. Mais parfois il se perd dans l’obscurité. Mila savait que plus de la moitié des gens qui disparaissent reviennent et racontent une histoire. Certains n’ont rien à raconter, ils reprennent leur vie d’avant. D’autres ont moins de chance, il ne reste d’eux qu’un corps muet. Et puis, il y a ceux dont on ne saura jamais rien. Parmi ceux-là, il y a toujours un enfant. "
Afficher en entier" On ne survit pas à un tueur en série. Rien ne sert de pleurer, de désespérer ou de supplier. Au contraire, cela alimente le plaisir sadique du tueur. La seule possibilité pour la proie est la fuite. Mais la peur, la panique, l'incapacité de comprendre ce qui se passe jouent en faveur du prédateur. "
Afficher en entier" Goran avait accroché dans sa salle de cours une photo en noir et blanc d'un enfant. Un petit homme dodu et sans défense. Ses étudiants le voyaient et finissaient par se prendre d'affection pour cette image. Quand - plus ou moins en milieu du semestre - quelqu'un avait le courage de lui demander de qui il s'agissait, il les mettait au défi de deviner. Les réponses étaient variées et pleines de fantaisie. Et il s'amusait de leurs expressions quand il leur révélait que cet enfant était Adolf Hitler. Après la guerre, le chef nazi était devenu un monstre dans l'imaginaire collectif, et pendant des années les nations qui étaient sorties victorieuses du conflit s'étaient opposées à toute autre vision. Ainsi, personne ne connaissait les photos d'enfance du Führer. Un monstre ne pouvait pas avoir été un enfant, il ne pouvait pas avoir ressenti autre chose que de la haine, avoir vécu une existence similaire à tant d'autres enfants de son âge, qui étaient par la suite devenus ses victimes. "
Afficher en entier" Certains psychiatres vous appellent "chuchoteurs", pour votre capacité à agir sur la personnalité des plus faibles. "
Afficher en entier" Les gares sont une sorte d'antichambre de l'enfer, où les âmes s'amassent en attendant que quelqu'un vienne les chercher. "
Afficher en entier" Devant un cadavre, nous sommes tous curieux. La mort est une dame très séduisante. "
Afficher en entier" L'instinct de tuer est en chacun de nous. Mais grâce au ciel, nous sommes aussi dotés d'un dispositif qui nous permet de le garder sous contrôle, de l'inhiber. Cependant, il existe toujours un point de rupture. "
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