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Le Comte
- Jeune présomptueux !
Don Rodrigue
- Parle sans t'émouvoir.
Je suis jeune, il est vrai; mais aux âmes bien nées
La valeur n'attend point le nombre des années.
Afficher en entierCHIMENE:
Enfin,je me vois libre, et je puis sans contrainte
De mes vives douleurs te faire voir l'atteinte;
Je puis donner passage à mes tristes soupirs;
Je puis t'ouvrir mon âme et tous mes déplaisirs.
Mon père est mort Elvire; et la première épée
Dont s'est armé Rodrigue a sa trame coupée.
Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau !
La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau,
Et m'oblige à venger après ce coup funeste,
Celle que je n'ai plus sur celle qui me reste.
Afficher en entier« La moitié de ma vie a mis l’autre au tombeau,
Et m’oblige a venger, après ce coup funeste,
Celle que je n’ai plus sur celle qui me reste. »
Acte III scène 3
Afficher en entierCe généreux guerrier, dont son coeur est charmé,
«Ne crains rien,m’a-t-il dit, quand ilm’a désarmé :
Je laisserais plutôt la victoire incertaine,
Que de répandre un sang hasardé pour Chimène ;
Mais puisque mon devoirm’appelle auprès du roi,
Va de notre combat l’entretenir pour moi,
De la part du vainqueur lui porter ton épée. »
Sire, j’y suis venu : cet objet l’a trompée ;
Ellem’a cru vainqueur,me voyant de retour,
Et soudain sa colère a trahi son amour
Avec tant de transport et tant d’impatience,
Que je n’ai pu gagner un moment d’audience.
Pour moi, bien que vaincu, je me répute heureux ;
Etmalgré l’intérêt de mon coeur amoureux,
Perdant infiniment j’aime encor ma défaite,
Qui fait le beau succès d’une amour si parfaite.
Afficher en entierD’un et d’autre côté, je vous vois soulagée :
Ou vous avez Rodrigue, ou vous êtes vengée ;
Et quoi que le destin puisse ordonner de vous,
Il soutient votre gloire, et vous donne un époux.
Afficher en entierNous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes troismille en arrivant au port,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage !
Afficher en entierViens, suis-moi, va combattre, et montrer à ton roi
Que ce qu’il perd au comte il le recouvre en toi.
Afficher en entierAh ! quelle cruauté, qui tout en un jour tue
Le père par le fer, la fille par la vue !
Ôte-moi cet objet, je ne puis le souffrir :
Tu veux que je t’écoute, et tu me fais mourir !
Afficher en entierChimène
Il est juste, grand roi, qu’un meurtrier périsse.
Don Fernand
Prends du repos, ma fille, et calme tes douleurs.
Chimène
M’ordonner du repos, c’est croître mes malheurs.
Afficher en entierTrop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire :
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
On te croirait toujours abattu sans effort ;
Et j’aurais seulement le regret de ta mort.
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