Extraits

Dans le Cimetière du Diable, le matin d'Halloween ne ressemblait à aucun autre. ..... Il n'y avait même plus signe des lézards, des serpents et autre vermine du même acabit qui normalement glissaient et rampaient sur le sol poussiéreux et aride. Il y avait fort à parier que si ces bestioles connaissaient un coin où hiberner un jour ou deux, elles s'y étaient d'ores et déjà réfugiées.

La blonde en minishort doré leva les bras au ciel en couinant : « Oh mon Dieu, Jonah ! Ca va ? ». Elle se pencha vers lui afin de voir comment il allait. Ses talons aiguilles de 15 cm et le poids de ses prothèses mammaires lui compliquaient considérablement la tâche, elle s’appuya d’une main contre la poitrine de Clementine afin de ne pas perdre l’équilibre. Il ne réagit pas. Après lui avoir tapoté les joues dans l’espoir de le réveiller, elle releva les yeux vers le Kid.

« Il est inconscient ! dit-elle d’un ton accusateur. Vous l’avez mis KO !

- Il est pas inconscient.

- Bien sûr qu’il l’est. Il ne bouge plus ! »

Le Kid aspira à travers le filtre de sa cigarette, et celle-ci s’alluma soudain. Puis il répliqua dans un grognement : « S’il était inconscient, son cœur battrait encore. »

Il existait un autre côté. Un côté bien plus obscur. Une autre voie, où pour protéger l'humanité, on tuait au nom de Dieu.

"Mais qui êtes-vous au juste ? Et pourquoi l'avez-vous tué ?

- Vous avez déjà entendu parler du Bourbon Kid ?

- Vous voulez parler de ce schizo qui a un sérieux problème avec l'alcool et qui tue des innocents ? C'est un malade mental. on devrait l'enfermer et le..."

Sa voix faiblit progressivement jusqu'à se taire totalement. "C'est vous, c'est ça ? reprit-elle presque dans un murmure.

- Ouais

- Désolée.

- Chéri, mon chat chante aussi bien, lança Lucinda, d'habitude plus sympathique.

Afin de ne pas rester en reste, Candy enchaîna aussitôt :

- Mon chat chante mieux que ça !

Nigel administra le coup de grâce dans un profond soupir :

- Je crois que mon chat vient de se pendre en vous écoutant.

- N'empêche, tu es complètement à côté de la plaque. John Belushi était blanc.

- Michael Jackson aussi.

(...)

Il attendit que les informations soient bien enregistrées par le cerveau de Jacko, puis ajouta de ce ton rocailleux qui lui était caractéristique :

- Si tu essayes de t'esquiver, je te retrouverai et je te ferai un nez identique à celui du vrai Michael Jackson.

- ça va, Sanchez ?" demanda une voix plus familière.

Elvis était assis à sa gauche.

- J'ai un de ces putains de mal de crâne, geignit Sanchez pour éveiller l'empathie de son ami.

- Apparemment, tu t'es assommé toi-même.

- Pourquoi j'aurais fait ça ?

- Parce que tu es un putain d'abruti.

- Ah ! Tout s'éclaire, effectivement.

Grimaçant de dégoût, Sanchez se pencha pour scruter le corps plus en détail. "On dirait qu'on lui a brisé la nuque." Il renifla. "Et apparemment, il a dû chier sur les docks de la baie."

- C'est pas marrant, mec. En plus, ça veut rien dire.

- J'ai été pris de court. J'ai pas pu trouver mieux.

Elvis hocha la tête. "Tu sais quoi, le moment est pas tout à fait choisi pour inventer des jeux de mots foireux."

- Tu sais, c'est pas moi qui ai écrit la Bible, et, aux dernières nouvelles, Dieu m'a pas appelé pendant la rédaction pour me demander conseil.

- je veux rentrer chez moi

Le Bourbon Kid sentit une boule se nouer dans sa gorge, et il ne put s’empêcher de porter sa main libre à sa propre bouche. Emily lui rappelait tellement Beth, la fille qu'il avait aimé et perdue dix ans auparavant.