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Extrait ajouté par magaliB 2019-05-27T19:41:58+02:00

Dame Gunelle déposa sa plume et contempla ses doigts tachés d’encre. Elle regrettait de ne pas s’être rendue à Perth pour les funérailles du monarque. Elle aurait eu l’occasion de rencontrer la reine au lieu de lui écrire une longue missive comme elle s’était résignée à le faire. Un concours de circonstances l’avait rivée à Mallaig. D’abord la maladie de leur chapelain, le révérend Henriot ; puis un revers amoureux de leur fille Ceit qui passait son dépit sur tous les habitants du château ; finalement, cette menace latente qui pesait sur leur clan chaque fois que le pouvoir royal était contesté dans les Highlands. À ce chapitre, son époux était inflexible et ne s’octroyait aucun déplacement hors du domaine quand les relations devenaient tendues entre les clans du nord et le sien. Une attaque du château faisait toujours partie des perspectives à envisager à Mallaig. Ces jours-là, où il tenait à défendre lui-même son bien et ses gens, il déléguait son cousin Tòmas aux différents endroits où sa présence était requise. Ce fut le cas pour les funérailles du roi Jacques dans les Lowlands.

Au bout d’un silence, Dame Gunelle reprit le cours de sa pensée à haute voix :

« Je me demande ce qu’il adviendra du petit Jacques et de la reine mère, mon seigneur. À sept ans, l’héritier est trop jeune pour régner, il a l’âge de nos bessons. Savons-nous quel seigneur sera nommé régent ?

— Non, mais nous ne tarderons pas à le savoir. Dès le retour de Tòmas, nous serons fixés sur cette question. Sur cette question et sur celle de Robert Graham et de ses complices.

— Que voulez-vous dire, mon seigneur, croyez-vous qu’ils ont déjà été capturés ? Ou bien le Parlement a-t-il renoncé aux poursuites ? Croyez-vous au soulèvement de la population en leur faveur, comme on l’a laissé entendre ?

— J’ai du mal à imaginer Graham à la tête d’un coup d’État. Il a beau être l’oncle du roi, il n’en demeure pas moins que c’est un fieffé coquin. Nous savons tous que le roi s’était fait bon nombre d’ennemis dans toute l’Écosse, dont certains parmi ses propres seigneurs. Mais de là à ce qu’un homme puisse réunir aujourd’hui un groupe capable de renverser le Parlement… il faut voir. Entre la bouche et la cuillère, vient l’obstacle. »

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Extrait ajouté par magaliB 2019-05-27T19:39:32+02:00

Chapitre premier

Se découvrir un oncle

Je levai les yeux de ma broderie et vis que ma mère s’était assoupie dans son fauteuil. Sa coiffe avait glissé et l’un des pans frôlait sa bouche, frémissant à chacune de ses expirations. On aurait dit un pavillon en déroute qui battait au vent. Je trouvai cela amusant et ne pus m’empêcher de sourire. Nous étions seules dans la chambre, fort heureusement. On n’aurait pas permis que je rie d’elle. Je reposai mon ouvrage et me levai. Il faisait sombre et, comme je m’apprêtais à allumer la lampe de suif sur la table, j’entendis des bruits dans la cour. Un équipage entrait. Je me précipitai à la fenêtre, trop tard pour apercevoir les arrivants, car ils avaient déjà contourné la tour. J’entendis le bruit des sabots décliner en direction des écuries.

Était-ce mon père qui revenait d’expédition ? Je l’espérais tant. La vie était si morne en hiver quand il n’était pas à Morar. Nous étions le 22 février et cela faisait quinze jours qu’il était parti avec le chef MacNèil. À ma connaissance, mère n’avait reçu aucune nouvelle de lui, ce qui n’était guère étonnant : mon père mettait un point d’honneur à mêler le moins possible sa vie familiale à ses affaires. Je crois que cela tenait à un événement datant de bien avant ma naissance, alors que mon père n’était pas au service du clan MacNèil et que mes parents ne se connaissaient pas encore.

Le chat sauta sur le rebord de la fenêtre, en toucha le verre du bout de son museau noir, imprimant aussitôt une petite marque de buée dans le givre, puis il vint me quêter une caresse. Je le pris dans mes bras en lui grattant les oreilles d’une main et le remis au sol, dans la jonchée humide et odorante. À cause de la vilaine habitude qu’il avait prise de jouer avec les lacets de ma robe, on m’interdisait de le garder sur moi. Je trichais souvent : rien ne m’attirait plus que son poil chaud et doux. Je ne détestais pas non plus le piquant de ses petits crocs sur le bout de mes doigts quand il me mordillait.

Je revins à la table et m’emparai du fusil aux extrémités recourbées et du silex que je battis tout près de la mèche de la lampe. De jolies étincelles jaillirent aussitôt et mirent le feu dans le réceptacle de verre. Je refermai la porte de la lampe le plus délicatement possible, mais le bruit de la clenche réveilla ma mère.

« Que fais-tu là, ma fille ? me dit-elle en se redressant. Il est trop tôt pour allumer. Combien de fois devra-t-on te dire d’épargner les mèches ? »

Elle réajustait maintenant sa coiffe et son surcot, maugréant sur le même sujet :

« Éteins cette lampe. Nous y voyons très bien ici. Attendons-nous quelqu’un ? Non. Personne ne s’est annoncé et, si ton oncle ne mange pas avec nous, nous serons encore seules pour souper. Tu sais bien, Sorcha, que nous devons donner l’exemple de l’économie domestique à la maisonnée. Sinon, qui le ferait ? Il te faut vite apprendre cela. Si tu n’as pas le souci de ces choses, tu ne pourras pas faire un bon mariage. Ne fais pas la sourde oreille. Je te vois et je sais ce que tu penses sur le sujet. Sache que la princesse Marguerite avait treize ans quand elle a épousé le dauphin Louis, l’an dernier. Alors, à dix ans, tu n’es pas trop jeune pour te préparer à ta destinée. Ne l’oublie pas, Sorcha, tu es fille de noble. »

Contrariée, je détournai mon regard et m’abstins d’apprendre à ma mère qu’un équipage venait d’arriver. Je ne prêtai qu’une oreille distraite à la sempiternelle question des mariages dont elle raffolait. Il me semblait que notre condition n’était pas celle de la famille MacNèil, qui, elle, à n’en pas douter, faisait partie de la noblesse. Les prétentions de ma mère quant à nos titres au sein du clan m’irritaient. Je n’eus pas le temps d’éteindre la lampe, car la porte de la chambre s’ouvrit à la volée et mon oncle Innes fit irruption dans la pièce, l’air atterré. Je suspendis mon geste et jetai un coup d’œil derrière lui. Deux gardes de l’escorte de mon père et une servante se pressaient à l’entrée, avides de nouvelles. Mais de lieutenant Lennox, point. J’eus soudain le pressentiment qu’il était arrivé quelque chose à mon père.

« Le roi est mort ! annonça mon oncle de but en blanc tout en cherchant des yeux un siège. Avant-hier, à Perth, dans le couvent des frères noirs. Il a été transpercé de vingt coups de dague. Une abomination ! Un assassinat !

— Dieu du ciel ! » s’exclama ma mère, croisant les mains sur sa poitrine.

Mon oncle s’était effondré sur un banc et ma mère s’était levée en même temps, fort ébranlée. Je les regardais l’un et l’autre, me demandant ce qui leur causait une si grande émotion. Je ne connaissais pas grand-chose du roi d’Écosse. Je savais seulement qu’il était impopulaire auprès des seigneurs des Highlands qui se moquaient de ses goûts pour le luxe et se plaignaient de ses impôts élevés. J’avais une idée extrêmement vague de ce qu’étaient le luxe ou un impôt, par contre, vingt coups de dague, ça, j’arrivais assez bien à l’imaginer. Dans tous les récits de chevalerie, on transperçait toujours l’ennemi de ce chiffre magique. Cela m’apparaissait donc dans l’ordre des choses pour le roi des Écossais.

« Innes, d’où tenez-vous cela ? dit ma mère avec difficulté.

— De votre mari, ma sœur. Il arrive à l’instant de Mallaig. Vous voyez, Graham est finalement passé aux actes… le scélérat ! »

Me jetant un coup d’œil contrarié, il s’adressa à moi :

« Sorcha, ma chérie, tu devrais descendre dans la salle et attendre ton père. Va, va. Laisse-nous… »

Je ne me le fis pas dire deux fois et quittai la chambre à toute vitesse. Trouver mon père : voilà en effet ce que je devais faire. Lui me dirait ce qu’il fallait penser de tout cela. J’avais encore au cœur un malaise que seule sa vue dissiperait. L’assassinat du roi m’importait cent fois moins que le retour sain et sauf de mon père au domaine.

Je dévalai l’escalier qui menait à la salle où je repérai mon père du premier coup d’œil : il me faisait dos, penché devant l’âtre, les mains tendues au-dessus des flammes. Il avait déposé ses gants sur la première pierre, pour les faire sécher. Ses longues heuses de bœuf, raidies de gel, retroussaient aux orteils. Avec les éperons qui pendaient derrière, je trouvais que ses pieds ressemblaient à des serres. Je m’approchai doucement en fixant son visage.

J’avais appris à ne pas le distraire de ses méditations et à l’aborder discrètement. On le disait vieux. Moi, je ne pensais pas que cinquante-deux ans fût vieux. J’avais toujours vu le lieutenant Lennox les cheveux gris, la moustache aussi, le dos légèrement voûté et la démarche pesante. Je croyais que c’était là les attributs normaux d’un laird, propriétaire d’un domaine de plusieurs hectares et d’un troupeau de cent têtes de bœufs.

S’avisant de ma présence, il tourna lentement la tête de mon côté, me fit un sourire que démentait son front soucieux, puis reporta son regard sur les flammes en marmonnant une salutation. Je m’approchai, le saluai à mon tour et m’accroupis à ses pieds.

« Bonsoir père, commençai-je tranquillement. Dites-moi, aurons-nous un autre roi ? Oncle Innes dit que le roi est mort. Lui et mère en sont très malheureux. Êtes-vous malheureux aussi ?

— Je ne suis pas malheureux, Sorcha, bien que ce soit triste ce qui est arrivé », me répondit-il.

Il se pencha au-dessus de moi, tendit les bras et me souleva de terre. Je m’agrippai immédiatement à son cou, le cœur ravi. Ma mère n’aimait pas qu’il me prenne ainsi et le lui reprochait chaque fois, prétextant que je n’étais plus un enfançon. Il prit place dans son fauteuil et m’installa sur ses genoux en poursuivant ses commentaires sur l’événement.

« Oncle Innes et ta mère sont bouleversés parce qu’ils ont peur de ce qui va arriver maintenant. Vois-tu, Sorcha, d’après ce que l’on sait, celui qui aurait assassiné le roi avait des complices dans les Highlands. Les répercussions du meurtre pourraient être désastreuses pour un des clans, dont celui de ta mère.

— Mais pas pour le clan MacNèil, père, n’est-ce pas ? »

Je savais que nous faisions partie du clan MacNèil de Mallaig et que son chef, le seigneur Iain, effectuait plusieurs missions pour le compte du roi dans les Highlands. On disait aussi que dame Gunelle, son épouse, entretenait depuis plusieurs années une correspondance assidue avec la reine. Grâce aux relations de mon père, laird et premier conseiller des MacNèil, notre famille ne devait pas être exposée aux représailles que l’assassinat du roi soulèverait parmi les clans des Highlands. Du moins, c’est ce que je croyais.

Mon père plissa les yeux et se mordit les lèvres. Sa réponse tardait à venir et je commençai à m’en inquiéter. Alors que je me concentrais sur sa bouche et serrais les revers de son pourpoint humide, impatiente qu’il reprenne la parole, il émit une explication que je ne compris pas sur le coup.

« Pas pour le clan MacNèil. Tu le sais, Sorcha, les MacNèil sont parmi les plus fidèles sujets du roi dans les Highlands. Le seigneur Iain va probablement participer aux recherches pour retrouver les coupables s’ils viennent à se réfugier chez des Highlanders. Dans les prochaines semaines, il sera très important pour tout le clan que rien ne puisse semer le doute sur son allégeance et le placer du côté des ennemis de la Couronne.

— Je vois, père », murmurai-je.

En réalité, à ce moment précis, je n’avais aucune idée de la menace qui planait sur le clan MacNèil, ni de cet incompréhensible tourment qui assaillait mon père, ma mère et mon oncle. Je quittai donc les genoux de mon père et gagnai les cuisines, attirée par la bonne odeur de galettes au miel qu’on y cuisait et décidée à oublier la question de la mort du roi, qui me dépassait complètement.

Ce n’est que le surlendemain que je saisis ce que mon père avait voulu me dire ce soir-là. Ce 24 février 1437, je me levai à l’aube, comme à tous les jours, et me rendis aux matines dans le bourg en compagnie de ma mère, de mon oncle Innes, de notre servante Finella et de l’écuyer qui menait notre voiture. Il faisait un froid à pierre fendre et je pestais contre ma cape qui était trop mince et trop courte pour me garder au chaud. Pourquoi n’avais-je pas comme damoiselle Ceit, la fille du seigneur MacNèil, un grand manteau doublé de vair ? Pourquoi n’avais-je pas non plus de souliers fourrés ? N’étais-je pas, aux yeux de ma mère, fille de noble ? Que ne me vêtait-on pas selon mon rang ? Je ruminais sur mon habillement et ratai ainsi plusieurs moments importants durant l’office dans la petite église, notamment l’élévation, manquement dont j’aurais à me repentir plus tard.

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Extrait ajouté par Palmyre 2019-01-12T17:04:13+01:00

A peine avais-je porté le coup à l'assaillant derrière moi que je distinguai le torque dans son encolure et l'écu bleu des MacNeil sur son haubert. Je vis mon adversaire grimaçant de douleur laisser tomber son arme, porter la main à son épaule et la retirer couverte de sang. A ce moment précis, je réalisai que la première victime de mon couteau était Baltair MacNeil. Mes yeux croisèrent les siens et j'y lu surprise et confusion. Quant à moi, j'étais horrifiée.

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"Ce qu'il me faudrait pour Colm, songeait Iain MacNèil en examinant le bonhomme, ce serait de lui trouver une femme bien chaleureuse. Il n'y a rien comme une femme pour accaparer un homme et l'attacher de telle sorte qu'il en oublie toute idée de trahison....Je me demande s'il ne plairait pas à Ceit.....Je suis persuadé qu'en septembre elle reviendra bredouille de sa chasse au mari chez le père Keith."

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Au château de Mallaig, plus personne ne dormait ni ne mangeait normalement. Depuis le retour de Tòmas et de l'équipage, l'inquiétude et la nervosité avaient gagné maîtres comme domestiques. Ian MacNèil avait aussitôt convoqué son conseil de clan et signifié qu'il était sur le pied de guerre avec les Ranald. Résolu à reprendre son fils sans payer de rançon, il avait décidé de lever un solide contingent de batailleurs durant l'hiver.

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