Extraits

Prologue

— Comment t’appelles-tu ? me demanda Samuel.

— Arrête avec ça. Je vais très bien.

— Alors réponds à ma question.

— Elie.

— Elie comment ?

— Elie Albe.

Le Tigre se raidit nettement.

— Vax. Tu t’appelles Elie Vax.

Je réfléchis sérieusement à ce nom.

— Non. Tu te trompes. Mon nom de famille est Albe. Mon père tient une librairie. Enfin, il tenait une librairie. Il est mort depuis plus d’un an.

— Ton père s’appelle Philip Mult et il est bien vivant. Il est le second lieutenant des multiformes. Rappelle-toi. Il te ressemble. Il est ton portrait craché.

Le visage d’un homme aux traits sévères s’insinua dans mon esprit. Mon père. Oui, je le voyais maintenant. Nous nous étions rencontrés pour la première fois il y a quatre mois. Ce n’était pas un homme très chaleureux et il n’avait pas plus envie que cela de consolider nos liens familiaux. Pour preuve : je ne l’avais plus revu depuis.

Je regardai le beau visage anxieux de Samuel.

Le pauvre.

Il tentait de maintenir mon cerveau à flot avec une constance admirable, luttant à chaque instant pour me sortir de cette épouvantable désorientation existentielle.

— C’est clair maintenant, Samuel. Je m’appelle Elie Vax. J’habite au Canada, pas en Écosse. Je suis amoureuse de toi et non d’un Highlander ténébreux. Je vais essayer de ne plus confondre les choses.

Le Tigre me prit dans ses bras et me serra si fort contre lui que j’en laissai échapper un cri de surprise.

— Je t’aime, Elie Vax.

— Je t’aime, Samuel Mulgory.

— Tu es sûre que c’est bien mon nom ?

— Tout à fait sûre.

— Parfait, chuchota-t-il contre ma bouche.

Il joua un instant avec mes lèvres avant de m’embrasser pour de bon. Je me laissai aller contre lui avec désenchantement.

Nous savions tous deux qu’il devrait recommencer cette mise au point. Encore et encore. Car je n’étais malheureusement plus capable de faire la différence entre ma vie et celle des autres.

- Je les ai invités à passer quelques semaines chez nous, déclara Malcolm qui arrivait derrière le Tigre (...)

- Excellente idée, approuva son frère. J'aimerais bien que tu restes un peu Elie.

- Ne m'en veux pas Evan, m'excusai-je. Mais j'ai franchement envie de rentrer chez moi.

- A moi, tu peux tout à fait en vouloir, décréta le Tigre. Je ne resterai pas une minute de plus avec Elie dans ton fichu palais royal. Tu es bien trop près.

Evan se mit à rire doucement.

- Samuel, tu n'as pas changé. Tu es toujours aussi...spécial.

-Tu pouvais tout à fait utiliser les adjectifs qui lui sont dédiés ronchonnai-je. Jaloux, possessif et idiot.

Je lui souris, et tout l'amour que je ressentais pour lui s'afficha sur mes lèvres.

- Il n'a pas meilleur ami que toi, murmurai-je à son oreille.

Il m'enlaça et me serra ardemment contre lui, avant de me répondre de la même façon, d'une voix très émue.

- Et moi, je n'en ai pas de meilleure que toi.

No nous serrâmes l'un contre l'autre avec force et ferveur, laissant nos corps parler et dire ce que nous ne pouvions exprimer par la parole, n'ayant pas les mots pour le faire. Puis, Samuel se redressa, et, prenant mon visage entre ses mains frémissantes, déposa un long et doux baiser sur mes lèvres. Il s'écarta à peine pour chuchoter sur ma bouche :

- Que ferais-je sans toi ?

- Tu serais toujours en train de casser des lits, et de balancer des tables de nuit, badinai-je d'une voix que l'émotion faisait trembler.

Samuel sourit faiblement.

- Je suis soulagé d'avoir enfin pu te parler de... de ça.

- Il fallait que tu en parles. Tu en avais besoin.

- Jéricho refusait ne serait-ce que d'aborder le sujet. Il a éjecté toute cette histoire de sa tête comme s'il s'agissait d'un cauchemar, et il est passé à autre chose. C'est lui qui a le plus souffert de tous, il était en première ligne... et malgré cela, il n'a eu aucun problème à tourner la page.

- Il ne l"a pas tournée, observai-je avec douceur. Il l'a déchirée et jetée.

- Alors si lui a pu le faire, je me dois d'en être capable.

Samuel passa sa main sous mon siège et actionna la manette pour le faire reculer au maximum. Il fit de même avec le sien.

- Mon frère dirait que c’est un signe, chuchota-t-il. Viens contre moi.

Je glissai de mon siège au sien, et m’installai à cheval sur ses genoux. Mes lèvres effleurèrent les siennes de façon taquine, mais Samuel ne l’entendait pas de cette oreille. Il passa sa main derrière ma nuque et m’embrassa passionnément. Sa main libre se glissa sous la ceinture de mon jean et se posa sur mes fesses. Nous nous embrassâmes à perdre haleine. Une fois que nous commencions, il nous était toujours difficile de nous arrêter.

- Je t’aime.

- Je t’aime, Samuel, réussis-je à répondre entre deux baisers.

-Moi aussi, je vous aime. Vous tombez à pic. On a des ennuis.

Le Tigre soupira de mécontentement sur mes lèvres, et je répondis à sa frustration par un grognement agacé.

- Jéricho ? Thomas ? Enfin... vous... , balbutiai-je.

Le Tigre traduisit mon bafouillis en langage simple :

- Qu'est-ce que vous foutez ? hurla-t-il.

- arrete un peu ton cinama.

- tu sais que je ne peux vraiment pas te voir? tu le sais çà? vrombit la voix de mon tigre preferer

- tu ne me pardonnera jamais rien, toi.

- çà depent a qui.

evan soupira

- je ne l'ai droguée qu'une seule fois, et je l'ai immédiatemment regretté. de plus, il me semble que j'ai été plutot utile dans cette histoire avec les archéis.

- tu t'est surtout bien foutu de nous. tu nous as manipulés comme des marionnettes.

- mais ce n'est pas vraiment çà le probleme, hein?

- quel brillant esprit, se moqua samuel. le probleme c'est que tu t'est fait passer pour se que tu n'est pas . tu lui a fait croire que tu était son frere et que tu l'aimait tu lui a menti.

- je n'ai jamais menti sur se dernier sujet, j'aime beaucoup elie.

- tu as kidnappé son affection.

- je sens qu'on se rapproche du probleme

- elle t'aime et je deteste çà , maugréa le tigre. je n'ai pas envie de t'apprecier , et se n'est pas parce que tu nous a ramener a moitier mort il y a trois jours, emmener dans ton palace et chouchouté outrageusement depuis, que je changerai d'avis.

evan eu un petit rire

- loi, je t'apprcie, le tigre. eaucoup meme. et cele me fait plaisir que notre petite filleuse t'ait pour amant. tu es si... protecteur.

va te faire voir.

Je relevai le visage pour le regarder. Mes yeux croisèrent ses prunelles jaunes brillant d'une affection farouche. Je me mis alors sur la pointe des pieds, et l'embrassai. Doucement, presque sagement d'abord, puis de façon de plus en plus débridée. Il me souleva et j'enroulai sa taille de mes jambes, sans cesser de l'embrassai. Le souffle court, il chuchota sur ma bouche :

- Il fait un peu froid ici pour ce que tu projettes. On rentre ?

- Vite alors.

- Les salopards ont fait sauter ma librairie.

Ma reflexion m'attira des regards interloqués, ébahis et anxieux.

- Pardon ?

- Ils ont essayé d'abord de m'accuser de vol, et ensuite ils ont fait sauter la seule chose qu'il me restait de mon père.

Un silence chargé d'imcompréhension accueillit ma dernière remarque.

- vous trouvez cela aberrant, vous aussi ? constatais-je. Eh bien, c'est la stricte vérité.

Les yeux de la dénommée Rose se remplirent de larmes tout à coup.

- Elie, qu'est-ce que...

Sa voix mourut au fond de sa gorge.

- Te détester ? Ah ! Ça, c'était avant de savoir que tu n'étais qu'un pion dans ce bazar.

- Alors, je n'aurai plus droit aux claques d'air chaud ?

- Il faut bien que mon Dragon s'exprime.

- Aux regards glacés ou meurtriers ?

- Il faut bien que je m'exprime.

- J'ai choisi de ne me fier à personne. Tu es la première, depuis longtemps, à me faire hésiter.

Waouh ! C'était un compliment ! Et de taille.