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Il lui jura que oui, un jour, il laisserait son cœur en aimer une autre. Toutefois, il savait en son for intérieur que ce jour appartenait à un futur lointain, dans trente ou quarante ans peut-être, car jamais une autre femme n’aurait pu remplacer Kate dans sa vie ou dans son cœur.
— Je t’aime, Kate, plus que l’air que je respire, murmura Rowan à son oreille avant que sa poitrine ne se soulève puis retombe pour la dernière fois.
Afficher en entierSur l’insistance de Kate, leur fille de trois mois fut placée en quarantaine. C’était son dernier geste d’amour maternel envers leur enfant. Dans les heures qui précédèrent sa mort, Kate pria Rowan de lui promettre deux choses.
— Tu ne craindras jamais de parler de moi à notre fille. Il est important qu’elle sache à quel point je l’aimais et combien nous l’aimions ensemble.
Un serment facile à tenir pour Rowan. Comment aurait-il jamais pu oublier Kate ?
C’est la seconde promesse qu’elle demanda qui menaça de lui déchirer le cœur.
— Et tu dois me jurer que tu ouvriras ton cœur à une autre femme. Ne le garde pas attaché à moi éternellement, mon époux. Tu es un homme trop remarquable pour rester enchaîné à une morte.
Afficher en entierPrologue
La Dame de Rowan
Scotia, 1350
La Mort Noire ne faisait aucune distinction.
Comme un feu infernal, elle se propageait à l’Angleterre, au pays de Galles, à l’Italie et à la France. Déchaînée, inéluctable.
Elle n’avait cure de trancher l’existence des riches nobles ou des pauvres roturiers. L’âge ou le sexe lui étaient indifférents. Elle emportait les débauchés et les purs, les blasphémateurs et les pieux.
La Mort Noire tuait qui bon lui semblait.
Elle faucha la femme de Rowan Graham.
Malgré ses protestations répétées, Rowan n’aurait jamais laissé son épouse adorée mourir seule, dans le froid, la peur et la souffrance. Il n’aurait permis à nul autre de lui administrer les potions, d’appliquer les cataplasmes, ni même d’essuyer son front. Il était son mari ; elle était toute sa vie.
En apprenant que la peste noire avait fini par atteindre la Scotia, le clan de Rowan s’était préparé du mieux qu’il avait pu. Dès que quelqu’un commençait à montrer les premiers symptômes de la maladie, on le confinait sans délai dans les baraquements. L’isolement était leur unique espoir d’enrayer l’épidémie.
En moins d’une semaine, les bâtiments débordaient déjà de malades et de moribonds. En fin de compte, la quarantaine n’avait servi à rien.
Quand Kate montra les premiers signes de la maladie, la peste noire avait déjà emporté plus d’une trentaine de leurs gens. Avant même que ce ne soit terminé, le clan Graham comptait moins de soixante-dix membres.
Afficher en entierAprès quelques secondes interminables, le laird Blackthorn s'immobilisa et fit demi-tour pour la regarder.
- Voyez-vous, jeune femme, c'est bien là qu'est le problème.....
Son dédain était immanquable. Il se lisait dans la raideur de sa mâchoire et dans le regard dur et froid qu'il braquait sur elle. Elle ne s'inquiétait plus de plaire à son époux pour leur nuit de noces. Elle se demandait plutôt si elle allait y survivre. La température dégringola, peut-être à cause de la fixité de ce regard sombre et du ton glacial de sa voix.
- Je ne veux pas que vous vous imaginiez tomber amoureuse de moi, car je peux affirmer que je ne vous aimerai jamais.
Son ton ne laissait aucun doute et transperça le coeur d'Arline comme une flèche.
Ses lèvres ne laissaient passer qu'une rage contrôlée, du mépris et du dédain. Arline comprit d'instinct que c'était un homme qui disait ce qu'il pensait et qui pesait ses paroles.
L'espoir qu'elle entretenait de forger avec son nouvel époux un lien basé sur une admiration et un respect mutuels s'effrita aussi rapidement qu'un rocher tombé d'une falaise, venant s'écraser à ses pieds avec un bruit sourd.
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