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Scène avec Marmelade, le chat (elle est vraiment amusante :
— Denny ! souffla-t-il par-dessus son épaule. Sergent ! Sergent !
Ce dernier apparut, surgissant de nulle part. À croire qu’il avait des pouvoirs magiques.
— Oui, monsieur Collis ?
— Aidez-moi ! Vite !
Le sergent s’avança vaillamment, comme il devait le faire autrefois, sur les champs de bataille. En découvrant la présence du chat sur le lit, le majordome tressaillit et se plaqua contre le mur, comme pour se fondre dans le papier peint.
— Oh, non ! Monsieur Collis, j’ai une dispense spéciale de Lord Etheridge. Je ne veux pas avoir affaire à ce maudit animal !
— Vous n’êtes qu’un lâche ! lança Collis, qui était cependant bien décidé à ne pas franchir un pas de plus sans appeler des renforts. Où est ma tante ?
Clara était la seule capable de dompter le félin, qu’elle avait baptisé Marmelade. Elle ne tolérait pas une parole désobligeante à propos de son compagnon à quatre pattes.
— Madame est sortie.
— Nom de Dieu !
Dalton apparut au bout du couloir.
— Pourquoi tant d’agitation ? s’enquit-il d’un ton enjoué en s’approchant.
Il posa sur son neveu un regard de biais. Tant pis. Collis s’en soucierait plus tard. Pour l’heure, il avait un problème plus grave à régler.
— Le diable en personne est en train de semer des poils sur ma chemise, qui est posée sur mon lit, expliqua-t-il.
Dalton écarquilla les yeux, pour la plus grande satisfaction de son neveu.
— Ah, fit-il en se raclant la gorge. J’imagine que tu n’as pas d’autre chemise ? hasarda-t-il.
— Décidément, je suis entouré de mauviettes, maugréa Collis.
— Je viens de m’habiller, protesta son oncle d’un ton plaintif.
Le jeune homme plissa les yeux.
— Pas de chemise, pas de mission, décréta-t-il.
— Si tu insistes, soupira Dalton en se tournant vers son majordome. Sergent, veuillez me préparer une autre tenue. Ainsi que des bandages et des pansements !
Le sergent pâlit.
— Non, monsieur, je vous en conjure ! Attendez plutôt le retour de madame !
Déterminé, Dalton secoua négativement la tête.
— Pas question. Il faut agir tout de suite, insista-t-il en posant la main sur l’épaule de son loyal domestique. Ne vous en faites pas, tout se déroulera à merveille.
Collis en doutait, mais il se garda de faire le moindre commentaire. Tandis qu’il posait son dossier sur le sol, Dalton se débarrassa de sa redingote. Puis tous deux se préparèrent à l’offensive.
— Tu passes à gauche, et moi à droite, murmura son oncle. Je compte jusqu’à trois.
Il se mit à compter. À trois, les deux hommes bondirent dans la pièce. Collis se cacha derrière le divan, près de la cheminée, et poussa un cri.
Dalton profita de la diversion pour jeter son manteau sur le félin avant de le porter hors de la chambre sans se soucier de ses sifflements de protestation.
Le brandissant à bout de bras, il le déposa avec prudence sur le parquet, puis il revint dans la pièce et referma la porte derrière lui.
— C’est fait ! annonça-t-il fièrement.
Afficher en entier— Sergent, soyez assez aimable pour entraîner Collis loin de ces jeunes dames, voulez-vous ? Nous sommes prêts à l’entendre.
— Puis-je lui tirer les oreilles ? s’enquit le sergent, pince-sans-rire.
Clara parut réfléchir un instant à la question.
— Non, répondit-elle finalement. Il a passé l’âge des réprimandes.
— Dommage, conclut le sergent.
Afficher en entierRose prit son châle des mains du sergent et le remercia. Quant à Collis, il saisit son chapeau et son manteau avec un sourire et flanqua un coup de poing amical à l'ancien militaire qui poussa un soupir désolé devant tant d'irrespect. Solidaire du majordome, Rose secoua la tête.
-Il est désespérant, confia-t-elle dans un souffle au sergent.
-En effet, mademoiselle.
-Hé ! s'exclama Collis, qui avait deviné qu'on le critiquait.
-Ce n'est rien, Collis, dit Rose. Par quoi faut-il commencer, selon toi ?
-Un plan, répondit Collis d'un ton ferme.
-Par le nettoyage, corrigea la jeune femme.
-Un plan ! insista Collis.
Rose plissa les yeux.
-J'ai le pressentiment que cette mission s'annonce très longue.
Debout sur le seuil du salon, Simon et Dalton observaient leurs deux meilleurs élèves, qui semblaient dans l'impasse avant même d'avoir entamé leur mission.
-Tu crois qu'ils vont réussir à travailler ensemble ?
Dalton fronça les sourcils.
-A mon avis, ils n'ont pas une chance.
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