Extraits

"- J'ai l'impression d'avoir des ailes." "- Peut être que tu bois trop de Red Bull."

" Ton pénis fait des canulars téléphoniques et chaque fois qu'il appelle, mon vagin répond. Et alors tu raccroches. Ou c'est ton pénis qui prétend avoir fait un faux numéro ou avoir mal composé ou répond ( no hablo Ingles). C'est exaspérant, et c'est ce qu'on appelle du " calle me maybe" génital ."

— Marie, dis-je en lui serrant à nouveau la main. Quelle est la partie que tu préfères le moins dans l’anatomie masculine ?

— Heuu… Quoi ?

— Allez, insistai-je en lui donnant un coup de coude. Il doit bien y avoir une partie que tu aimes moins.

Elle me regarda un instant puis cligna des yeux rapidement.

— Tu es sérieuse ? Je t’ouvre mon cœur et tu…

— Les testicules, annonça Ashley de but en blanc depuis sa place sur le sol.

Elizabeth ricana.

— Oh, seigneur, gémit Marie en se couvrant le visage de ses mains et secouant la tête.

Je l’ignorai et me penchai vers Ashley.

— N’est-ce pas ? Je veux dire, ces trucs ne devraient pas plutôt être à l’intérieur ?

La voix songeuse et distraite de Janie s’immisça.

— J’ai l’impression que le reste du corps masculin a beaucoup de sens. Et puis à côté… il y a les testicules.

— Mais oui !

— Je me dis que Dieu est peut-être un extraterrestre, ou bien qu’il est arrivé à court d’organes séduisants avant d’arriver au système reproducteur de l’homme.

— Ce n’est jamais beau ; c’est fondamentalement impossible. Tu ne peux pas les cacher ; j’en ai vu un paquet aux urgences, mais jamais je ne me suis dit « ce type a une magnifique paire de testicules », ajouta Elizabeth d’un ton grave.

Être amoureux, ça ressemble beaucoup à être piraté.

- J'ai l'impression d'avoir des ailes.

- Peut-être que tu bois trop de Red Bull.

- Ah. Le beau docteur Ken Miles.

- Oui. Et cet horrible bonhomme a voulu que je lui donne un coup de main pour pratiquer un examen rectal.

- Quel rectum est-ce qu'il voulait faire examiner? Le tien ou le sien?

Étrangement, mes oreilles bourdonnaient et j’avais envie de pleurer ; mais il était hors de question que je pleure, pas dans son appartement en tout cas. Il se pourrait que je le fasse plus tard, à la maison, en regardant Potins de femmes et habillée comme une clocharde. Parfois, je me mettais même du mascara avant de pleurer juste pour intensifier l’expérience. Alex me regardait.

Je le savais parce que je sentais que ses yeux suivaient mes mouvements et que son regard me faisait l’impression d’une caresse. Le bruit dans mes oreilles devint plus strident quand j’atteignis la porte et que ma main se referma sur la poignée. Je tournai celle-ci et m’arrêtai. Il fallait que je dise quelque chose. Ceci… ce qui s’était passé entre nous, quoique ce puisse être, méritait plus qu’un Bon, d’accord en guise d’adieu.

— Je déteste l’admettre, mais je me sens tellement perdue. Je ne dis rien, parce que je ne pensais pas que cela l’aiderait, mais tout le monde était perdu, à des degrés divers. Je songeais que c’était uniquement lorsque nous aimions les autres — à travers des buts communs, l’amitié, l’amour, ou toute combinaison de cela — que nous nous trouvions.

— J’ai dit, je pense que nous allons sauter le tricot ce soir.

— Oh, fis-je en faisant un tour de table du regard ─  tout le monde m’observait, à l’exception de Marie, qui essayait subrepticement de lire son téléphone. Oui bien sûr. Ça me va, déclarai-je.

— Ce jour est finalement arrivé. J’ai bu trop de tricot pour faire de l’alcool, articula Ashley avec peine avant de laisser tomber sa tête entre ses mains. Ces mots inattendus provoquèrent quelques ricanements.

— Si tu ne t’étais pas lancée dans un modèle de pull Ysolda, tu aurais peut-être pu faire quelques rangées, dit Kat avant de hoqueter, ce qui la fit glousser.

— Ouais. Tricote une écharpe. Arrête d’être une tricoteuse snob.

On aurait dit que notre société élevait toute une génération d’enfants blessés qui faisaient plus office d’accessoire à leurs parents que de réels êtres vivants, capables de respirer et d’exister. Ils les branchaient au mur via télévision et jeux vidéo ; les sortaient quand c’était pratique, surtout durant les vacances.